Chapitre 52

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Chères lectrices, chers lecteurs,
Je poste le 52ème chapitre du Cirque Mystique. Je sais que plusieurs d'entre vous patientaient pour lire la suite et je les en remercie. Pour la première fois, vous trouverez un extrait de ce même chapitre publié sur mon profil Facebook au nom de "Neïla Zayet". N'hésitez pas à y faire un tour et y laisser vos impressions!
Depuis le début de cette aventure, merci pour tous vos commentaires qui m'ont parfois donné de l'inspiration pour continuer mon roman.

***

Sana Gengis était réputée pour sa patience et sa bonté d'âme. C'était même la gentillesse incarnée. Ses enfants tenaient certainement d'elle, Owl avait hérité sa douceur et Korell de sa bonté. Pourtant c'était une femme métamorphosée en furie qui débarqua cette matinée-là à Anthipolis. Dès qu'elle apprit le drame, elle peinait à contenir sa colère. Arrivée en catastrophe à l'Opéra, elle arpentait les étages du Manoir, la mine défaite et le regard fou. Les rares domestiques qui avaient le malheur de croiser son chemin se tassaient aussitôt. Sa crinière flamboyante bien spécifique aux Gengis, ondoyait tel un feu insoumis. Son cœur de mère meurtrie criait vengeance.

A ses côtés, une autre femme répondant au nom de Malacia Falengaï la suivait de près. Chaussée de hauts talons qui affinaient sa silhouette, chacun de ses pas cliquetait sinistrement sur le revêtement en marbre. Elle aimait prétendre qu'elle était annonciatrice de funestes nouvelles, telle la Faucheuse. Et il était reconnu que les Falengaï soient de mauvais augures. En réalité, les sept familles l'étaient, Malacia en était persuadée. Pour elle, l'optimisme et la bonté étaient vraisemblablement vains. Sans doute, Sana demeurait la seule dirigeante à encore avoir le cœur sur la main. Rimec, quant à lui, l'avait égaré depuis bien longtemps.

-Sais-tu où tu te diriges? Sais-tu même à qui tu souhaites parler?
-Parler? Tu penses que je suis ici pour bavarder!? Persifla Sana.
-Que pourrais-tu faire d'autre? Te morfondre? Supplier? Torturer Evide?
-Korell était sous sa responsabilité! MA fille est blessée et non LA TIENNE!

Malacia détourna les yeux. Si cela avait été son propre enfant, elle n'aurait pas eu cette réaction démesurée. Ce qu'on appelait l'instinct maternel était un vrai poison, l'état actuel de son amie en était la preuve. Il lui semblait que Korell était une grande fille désormais et qu'elle n'avait plus besoin que sa mère vienne la materner. Si cet incident avait eu lieu, c'était certainement prédestiné, il ne fallait pas chercher plus loin.

D'ailleurs, en parlant de fille, elle ne savait pas où était la sienne. Elle ne l'avait plus revue au Cabaret de l'Ombre depuis quelques jours tout comme la petite Bersercly, son acolyte. On lui avait rapporté que Tiffen et Ysle étaient parties un après-midi en compagnie de Sown. Quelle sotte... Sa fille ne savait-elle pas que ce garnement était une mauvaise graine? Elle n'était pas très clairvoyante et n'était dotée que d'une intelligence fugace. Elle devait tenir de son père!

De surcroît, elle n'en avait que faire, la vie de Tiffen lui importait peu. Lorsque celle-ci avait fréquenté le fils de son amie, un certain Owl, elle se souvint que Sana était ravie que leurs deux enfants se soient mutuellement déclarés leur amour. Toutefois, la directrice du Cabaret de l'Ombre avait ricané, comptant les jours, attendant que ce pauvre garçon finisse par ouvrir les yeux et comprenne qu'il s'était épris d'une belle cruche. Cela avait pris plus longtemps que prévu mais il avait fini par la délaisser.

-Toi! Oui, toi! Approche, veux-tu?Tu travailles ici? dit Malacia d'une voix ferme.

Elle en avait plus qu'assez de devoir sillonner les étages de l'Opéra à l'aveuglette. Son amie n'avait plus les idées claires pour faire appel à son bon sens. Elle s'en chargerait. Une jeune domestique en fichu blanc s'approcha alors et acquiesça timidement:

Le Cirque MystiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant