Chapitre 46: Je l'ai fait souffrir, parait-il

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Une situation qui peut gêner est présente dans cette partie.

Bonne lecture

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- Mon bébé est maintenant tout propre, tout beau, hein Khaldoune? dis-je en fermant les boutons pressions de sa grenouillère, je viens de lui donner sa douche du soir.

Il babillait et tapait des mains en levant ses jambes, ce qui m'a fait rire, il est de bonne humeur al hamdouliLlah. Sauf quand il tombe malade où il devient agité, mon fils est affectueux, il sourit à tout le monde et s'attache facilement aux étrangers, il est trop câlin qu'il faut juste le prendre dans les bras pour qu'il mette ses petits bras autour du cou de la personne, ma sœur Soukaina l'appelle le câlinothérapeute, je pense qu'il l'a hérité de Saphir, qui, si je me rappelle bien, m'avait dit qu'il avait ce trait quand il était petit.

- Oh tu sens trop bon! reniflai-je en mettant ma tête dans son petit cou, vu qu'il est chatouilleux il a commencé de rire à l'éclat me montrant ses petites dents incisives inférieures qui ont enfin fait leur apparition pour embellir son sourire.

J'ai commencé de rire avec lui avant de chatouiller son ventre, pour provoquer d'autres rires et cris de joie de sa part. Ces moments sont les meilleurs de mon quotidien, savoir que mon fils est en bonne santé, maintenant, qu'il n'a plus de douleurs au ventre et que la douleur de ses dents a diminué me fait un bien énorme. Je suis consciente que ces moments avec mon fils, où je lui donne sa douche, je lui change sa couche et ses vêtements, je le fait rire, je lui donne à manger et qu'il est totalement dépendant de moi, où j'ai entendu ses premiers gazouillements et je suis son développement de jour en jour, ne vont pas durer une éternité, et surtout ne vont pas se reproduire dans le futur, c'est pour cela que je veille à construire de bon souvenir avec lui et de mon expérience d'être une mère pour la première fois.

J'étais encore entrain de jouer avec Khaldoune, qui tirait mes cheveux alors que moi je simulais avoir mal pour lui faire rire, quand la porte de la chambre s'est claquée fortement que nous avons, tous les deux, sursauté et mon fils a commencé de pleurer. J'ai tourné ma tête pour savoir ce qui se passe et j'ai trouvé Saphir se diriger vers la salle de bain en fronçant ses sourcils, sans nous adresser ne serait ce qu'un seul regard. J'ai pris une inspiration profonde avant de prendre mon fils dans mes bras, le pauvre il sanglotait, directement il a mis ses bras autour de mon cou avant d'enfouir son visage dans le creux de mon cou. J'ai commencé de caresser son dos afin de le rassurer et le calmer, mettant le comportement de Saphir au fin fond de ma tête, je vais m'en occuper après.

Après qu'il s'est calmé un peu je lui ai donné le sein, il prenait le lait en reniflant alors que les larmes tombaient encore sur ses joues qui sont devenues rouges, ce qui m'a fait pleurer à mon tour, mon fils ne mérite pas ce traitement très désagréable de la part de son père. Voyant mes larmes, Khaldoune a mis sa main sur ma joue que j'ai pris vers ma bouche pour l'embrasser en lui souriant, il a sourit à son tour avant de reprendre la tétée, mon fils est très sensible. Saphir est sortie quelques instants après en portant son peignoir de bain, j'ai levé ma tête pour le regarder avec déception et mes larmes qui n'ont pas encore séché. Je voulais qu'il nous regarde et qu'il aperçoit quel famille il est entrain de se construire, je voulais qu'il voit mes larmes et ceux de notre fils qui, d'ailleurs, a serré sa main sur mon index, qu'il se rend compte qu'il est entrain de nous décevoir et peut être de nous détruire, qu'il ait, au moins, pitié de nous et surtout de notre fils, mais, comme quand il est entrée, il est partie vers le dressing sans nous regarder, comme si nous étions invisible pour lui.

En effet, pendant cette dernière semaine qui a suivi notre dispute sur le travail, Saphir est devenu silencieux, il ne me parlait plus et cette fois-ci c'était lui qui a découché, il dort dans la chambre des amis, il ne venait à la nôtre que pour se doucher le matin, après sa séance de sport, et le soir, et pour prendre ses vêtements, d'ailleurs il laisse ceux que je lui prépare et prends d'autres. Cette situation m'a fait ressentir une rancœur intense, je ne comprends pas la raison de son comportement désagréable, j'essaie de rester souriante pour mon fils et de ne pas montrer mon chagrin devant lui, mais au fond de mon cœur la tristesse et la douleur commencent de se répandre pour chasser tous les beaux sentiments qui le couvre. Quand je pose ma tête sur mon oreiller, la nuit, pour dormir et que je ne ressens pas la chaleur de son corps contre le mien, je pleure silencieusement sans que je ne puisse me contrôler, et des fois je me trouve entrain d'étreindre son oreiller et de le sentir afin de nourrir mon manque pour lui, alors qu'il n'y a qu'une seule chambre qui nous sépare. Néanmoins, je l'ai laissé tranquille puisque je sais que je n'ai rien fait de mal. Le seul avantage de son traitement silencieux, c'est que je n'étais plus obligée de l'entendre se plaindre tout le temps, mais je pense que je vais lui parler aujourd'hui, surtout après ce qu'il vient de faire.

Wafa-J'ai tenté le diable (Série des femmes et des femmes, N°1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant