Saphir: J'ai eu ma chance...j'ai perdu ma chance

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Bonne lecture

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"Mais pourquoi je l'ai frappé ? Pourquoi?

-Merde, criai-je en frappant la table à manger très fort avec mon poing que j'ai laissé un trou.

Maintenant que je me suis calmé un peu et que j'ai pris conscience de l'ampleur de mon agressivité envers ma femme, j'en mords les doigts pour ce que j'ai fait. Il fallait que je me retienne, il fallait que je la dépose chez nous et quitter la maison pour ne pas lui faire mal. Je me suis promis de ne plus jamais la frapper, de ne plus jamais la blesser ou la faire pleurer. Mais elle m'a énervé avec son appel à sa sœur, et les paroles du médecin m'ont mis dans une colère noire que je ne pouvais plus me contrôler. J'ai encore du mal à contrôler ma colère, même après trois mois de traitement. Elle voulait me fuir et me laisser seul, elle voulait me priver d'elle et de mes enfants que je veux, maintenant, voir grandir devant mes yeux. Mais je sais que si elle a essayé de faire ceci, c'est juste pour les protéger et se protéger elle-même de moi. Je ne la mérite pas, elle ne mérite pas un homme comme moi, mais je ne peux pas vivre sans elle, pas maintenant, et pas après mille ans.

Je dois la réconforter, je dois lui présenter mes excuses et lui demander de me pardonner. Je l'ai opprimé très longtemps et aujourd'hui parmi tous les jours où je l'ai frappé il ne fallait pas que je le fasse. On vient de connaitre l'état critique de nos enfants, et cette information seule est capable de l'anéantir, comme elle m'a anéanti.

J'ai pris un verre d'eau que j'ai bu d'un seul trait avant de le poser sur la table à manger dans la cuisine, et j'ai précipité mes pas vers notre chambre pour me réconcilier avec ma femme. J'étais très injuste envers elle, oui je mérite qu'on me frappe pour ce que je lui ai fait, ma colère m'a aveuglé et j'ai fini par la massacrer sans clémence.

J'ai introduit la clé de la chambre dans la serrure de la porte, je sens mes mains trembler et mon cœur bas très fort d'anxiété. Juste en ces quelques microsecondes qu'il faut pour tourner la clé et ouvrir la porte, plusieurs questions se posaient dans ma tête. Comment je vais faire pour me réconcilier avec elle ? Est-ce qu'elle va me pardonner comme à son ancienne habitude ? Ou va-t-elle me détest- Les questions se sont calmées brusquement dans ma tête le moment où j'ai ouvert la porte, et que mes yeux se sont posés sur ces traces du sang qui prennent leur chemin vers le balcon. J'ai ouvert mes yeux en grand quand j'ai trouvé qu'elles finissent sur la chemise de ma femme, exactement en dessous de ses fesses. Je regardais avec stupéfactions l'image horrifiante qui s'offrait à mes yeux, quand j'ai enfin pu comprendre que ma femme était debout sur la rambarde, sur le point de sauter, j'ai senti que j'allais mourir. Et quand je l'ai vu s'incliner vers l'avant, mon cœur a fait un bond et j'ai senti ses battements s'arrêter.

- Non Wafa !"

J'ai ouvert mes yeux en sursautant, ma respiration est haletante et mon cœur va bientôt sortir de sa cage tellement il bas très fort, je sens comme si je revive cette scène pour la énième fois. Un verre d'eau devant mes yeux m'a fait sortir de l'effet de ce rêve ... ou de cette réalité. J'ai tourné ma tête pour trouver mon père qui me tend un verre d'eau. Il a mis sa main derrière ma nuque et m'a aidé pour le boire.

- Encore ce rêve ? me demanda-t-il en posant le verre sur la table de chevet à mes cotés quand j'ai fini de boire, avant de prendre la télécommande et remonter le dossier du lit.

- Encore cette réalité, soupirai-je en regardant le plafond, ne voulant plus cligner mes yeux pour ne pas revivre mon pire cauchemar.

Je l'ai entendu prendre une inspiration profonde, ensuite il m'a aidé pour régler ma position.

Wafa-J'ai tenté le diable (Série des femmes et des femmes, N°1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant