Chapitre 52 : Je m'efface, je deviens sa femme sur mesure

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Je suis énormément désolée pour le retard, mais j'espère que je ne vous ai pas perdu. Et pour me racheter voila une longue partie.

J'ai fait une erreur dans le chapitre précédent, Wafa et Saphir vont célébrer l'anniversaire de leur deuxième année de mariage.

Bonne lecture

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Pirée, Grèce, Août 2016

-Hasbouna Llah wa niâma lwakil (Allah nous suffit, Il est notre meilleur garant), murmura Khalil en hochant sa tête négativement.

Sans me regarder il s'est levé et s'est éloigné un peu avant de s'arrêter à quelques mètres de ma position. Je ne l'ai pas suivis, il me doit de lui donner un peu d'espace pour respirer et digérer ce qu'il vient d'écouter, surtout que je sais qu'il aime mon père et le fait qu'il sache que je l'ai fait pleurer l'a surement peiné. En effet, moi même j'ai besoin d'un peu de temps pour reprendre mon souffle, cette partie de mes tourments était très difficile pour moi de vivre à l'époque, et la revivre maintenant m'a tué une deuxième fois.

Depuis que j'aie repris mes paroles, Khalil est resté silencieux, des fois il tournait sa tête vers l'autre coté, d'autres il le hochait négativement exprimant son mécontentement, mais il ne disait rien. Je voyais qu'il voulait m'interrompre, plusieurs fois, mais il se forçait de rester calme. Il a commencé de respirer rapidement quand j'aie parlé des manigances de l'autre, son vole de ma pharmacie, son interdiction de voir mon fils et surtout quand il m'a emprisonné dans la salle de bain. Mais, il a pu garder son calme et son sang froid, jusqu'à ce que j'aie parlé de mon père et de ma chance de me sauver et que j'aie raté par peur de ses menaces. Je pense qu'il ne veut plus rien écouter, et franchement moi aussi je me sens très fatiguée, physiquement comme moralement, je n'ai plus la force pour continuer le récit de ma vie troublée et mélancolique. J'espère qu'il va me demander de partir et de ne plus parler de ce passé qui a laissé ses traces éternelles dans ma vie. En réalité je me bat pratiquement chaque jour afin d'oublier ces événements ne serait-ce qu'un moment, mais ils sont là, présents dans ma mémoire et empreint dans mon âme encore brisée.

Émettant un long souffle, comme pour dégager cet abattement qui pèse sur ma poitrine avec tous ces souvenirs, les uns plus désagréables que les autres, j'ai tourné ma tête vers mon coté gauche, pour apercevoir Housni, de loin, entrain de parler au téléphone en regardant, ouvertement, en ma direction. Il a baissé sa tête avant de se retourner pour me donner son dos, je présume qu'il parle avec l'autre. J'ai juste hoché ma tête négativement devant la détermination de l'autre de me pourrir la vie même après tout ce qu'il a fait.

Ya Rabi quand est ce que je vais me débarrasser définitivement de ce malade? Pensais-je en levant ma tête vers le ciel.

Je commence de suffoquer de son omniprésence, je ne l'ai pas vu depuis très longtemps, depuis le début de mon internement pour être précise et qui date d'environ un an. Mais je vois qu' il fait de son mieux pour me dire qu'il est là, qu'il n'a pas encore dit son dernier mot, et si je pense qu'il ne fait plus partie de ma vie, sauf comme le père de mon fils, alors il me rappelle que la fin c'est lui qui va l'écrire. Il ne sait pas encore que j'ai changé et que Wafa, la faible, n'est plus. Certes je suis encore faible psychiquement, mais mon cœur est plein de force, la force de ma confiance d'avoir Allah à mes côtés, et la peur qui m'affaiblissait devant lui, ne le remplie plus.

Les pas de Khalil ont attiré mon attention, il a diminué la distance entre nous, laissant quelques centimètres nous séparer, avant de s'accroupir devant moi et me fixer longuement, son visage est couvert de tristesse. Je suis devenue rouge devant ses yeux scrutateurs, et j'ai baissé ma tête de gêne.

Wafa-J'ai tenté le diable (Série des femmes et des femmes, N°1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant