Wafa-J'ai tenté le diable (Série des femmes et des femmes, N°1)

Chapitre 48.2 : J'ai bu du même verre que je lui ai servis

Bonne lecture

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L'esprit engourdi, je suis sortie du cabinet de la gynécologue et j'ai pris les escaliers pour descendre en me soutenant des murs, je sens une douleur, qui n'est pas du à l'enlèvement de mon stérilet comme j'avais menti à Saphir, s'emparer de tout mon corps, une douleur spéciale, comme si je me noie dans l'eau au même temps qu'un feu commence d'embraser ma poitrine, je n'arrive plus à respirer. Je me sens abattue, je veux pleurer mais je n'y arrive pas, mes larmes sont coincées dans mes yeux, je sens ma tête se chauffer et un air chaud sortir de mes oreilles, je résiste pour ne pas m'évanouir. Je suis encore sous le choque de ce que je viens de savoir, je veux le nier, revenir au bureau du médecin et lui crier qu'elle ment, je me suis même retournée et j'ai repris les quelques marches que je viens de descendre, mais je me suis arrêtée quand j'ai vu ces papiers que je porte encore dans ma main, et qui ne peuvent pas mentir, mon ordonnance, les résultats des analyses, et une prescription de sérologie que je vais devoir faire pour connaitre le type de la chlamydia, ma chlamydia, que mon mari a pris le plaisir de me transmettre, et de dépister, sous ma demande, d'autres éventuelles IST. Je dois sauter de joie parce que mon infection est nouvelle, elle n'a pas encore fait des complications qui auraient pu être grave, comme infecter mes trompes de Fallope et me rendre stérile. J'ai repris les escaliers de nouveau pour descendre, mais cette fois je ne quitte plus les papiers du regard pour ne pas revenir chez le médecin et lui dire que mon mari est un homme fidèle, il ne peut pas me faire ça, il m'aime à la mort, il m'aime plus que ses propres parents, il s'est battu pour m'avoir comme sa femme et chaque jour il me répète que je suis la seule femme de sa vie, sa reine à lui.

Je ne sais pas que font les femmes quand elles apprennent ce type de mauvaises nouvelles, est ce qu'il y a un guide de bonne pratique en cas d'infidélité ? Parce qu'en cet instant j'aimerais qu'on m'informe sur la manière dont je dois réagir, faire comme si je n'ai rien su et fermer mes yeux sur son adultère? Crier et pleurer et dire à tout le monde que mon mari m'a trompé ? Ou le pardonner avant même de connaitre la raison de sa tromperie ? Mais est ce que l'adultère volontaire a une raison? J'ai beau répété, dans le passé très loin, que si un jour mon mari me trompe je vais le quitter, mais je n'ai jamais pensé à comment sera ma première réaction, ou que vais-je faire en ce premier moment où je sus cette nouvelle, comme maintenant.

- Madame? Vous allez bien ? Vous êtes très rouge !

J'ai levé mon regard du sol pour le poser sur Housni, je viens de franchir la porte de l'immeuble sans le connaitre. Il me regardait en fronçant ses sourcils, sûrement devant mon état désastreux. Je n'ai pas pu lui répondre ! En même temps qu'est ce que je peux lui dire ? Que mon mari qui me fait suivre partout pour me protéger des gens, n'a pas su me protéger de lui-même? Que je viens de savoir que je suis atteinte d'une maladie sexuellement transmissible, ou de deux en fait ou peut être plus, à travers mon mari?

- Madame?

J'ai baissé ma tête, il me regardait bizarrement, j'ai hoché ma tête avant de me diriger vers la voiture et il a pris le soin de m'ouvrir la portière de la banquette arrière et je m'y suis assise. Quelques minutes après il a pris sa place derrière le volant, et nous avons pris la route vers mon appartement conjugale. Pendant le chemin, mon état est resté le même, mes yeux rivés sur les papiers encore entre mes mains, je me demandais si je fais un cauchemar ou si c'est une réalité, je n'arrive toujours pas à croire que Saphir, mon Saphir à moi, mon mari qui m'a fait tomber amoureuse de lui, m'a trompé. J'ai rouvert le bilan des analyses et j'ai relu les résultats en me concentrant sur les petits détails, espérant de trouver une quelconque erreur qui peut les falsifier, mais je n'ai rien trouvé, j'étais bel et bien trompée par mon mari. J'ai fermé mes yeux et j'ai commencé de répéter « Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons», ce qui vient de se passer est digne d'une vraie calamité.