Wafa-J'ai tenté le diable (Série des femmes et des femmes, N°1)

Chapitre 55: Je me bats contre moi ... pour lui

Bonne lecture

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Rabat, Maroc, Janvier 2016

"Heureuse, mes enfants sont enfin avec moi, sains et saufs, et loin du danger de leur père. Je souris en regardant mes filles, Sana et Rana, entrain de jouer avec leurs poupées, alors que Imad, mon fils aîné qui était le premier des triplets à faire son apparition dans ce monde, est allongée sur son ventre, sa tête appuyée sur ses mains, entrain de regarder son dessin animé préféré, "Oggy et les cafards". Son rire enfantin sur les mauvais tours de cafards rempli mon cœur de joie. Murmurant "alhamdouliLlah", je me concentre de nouveau sur les aiguilles et la maille entre mes mains, je passe un fil de laine bleu en haut avant de le passer entre les deux aiguilles pour continuer de tricoter un pull pour Imad.

-Maman? Tu vas venir avec nous?

J'ai levé ma tête pour regarder Sana qui m'a posé la question, elle me fixait avec ses grands yeux noirs qui brillaient de curiosité, avant de passer ses petites mains sur son visage pour éloigner ses boucles noirs de ses yeux. Entre mes trois enfants, elle est celle qui ressemble le plus à son père.

- Où?

- À la maison blanche, me répondirent Rana et Imad qui ont maintenant leur attention concentré sur mon visage, attendant ma réponse.

J'ai ri devant leur réplique, depuis ce jour où je leurs ai dit la signification de Casablanca, ils n'arrêtent plus de l'appeler la maison blanche.

-On dit Casablanca, et non pas la maison blanche, clarifiai-je.

- Non mama, c'est la maison blanche, insista Sana, ce que son frère et sa sœur ont affirmé avec le hochement positif de leurs têtes.

- D'accord, la maison blanche, souri-je. Mais je ne peux pas venir avec vous, j'ai un rendez-vous avec Khaldoune, continuai-je en fronçant mes sourcils, me demandant qui est ce Khaldoune qui va me visiter demain.

-Mais maman, râla Imad maintenant assis me donnant toute son attention. Je veux que tu viennes avec nous.

Ils se sont tous levés, et sont venus pour entourer mon cou de leurs petits bras, en répétant « s'il te plait » avec leur langage des enfants de quatre ans. Je les ai tous pris dans mes bras, sentant leurs odeurs qui remplissent mon cœur du bonheur, et ressentant la joie de les avoir dans ma vie, mes bébés, mes enfants.

- D'accord, d'accord, ri-je alors qu'ils ont commencé de déposer des bisous sur mon visage. Si Khaldoune ne vienne pas, je vais venir avec vous, d'accord ?

Ils ont commencé de sauter de joie, mais soudainement, ils ont disparu dans un noir qui a envahi graduellement la demeure. J'ai commencé de les chercher dans toute la maison.

- Rana, Sana, Imad, criai-je au bord des larmes. Sortez de vos cachettes, je n'aime pas ce jeu, continuai-je alors que mes larmes ont connu leur trajet sur mes joues et la maison est devenue sombre, j'ai peur pour mes enfants. Rana, ma chérie, tu es la plus sage dit à ta sœur et ton frère de venir, sollicitai-je en descendant rapidement des escaliers hélicoïdaux étranges, malgré que je n'arrive pas à voir les marches et je ne sais pas où est ce qu'ils mènent.

- Maman, j'ai peur, entendis-je sa voix larmoyante alors que les pleurs de son frère et sa sœur se font entendre aussi.

- N'aie pas peur ma chérie, maman va venir, dis-je en tournant autour de moi quand je suis arrivée au pas des escaliers, je n'arrive pas à les voir, la maison est ravagée d'un froid et d'une obscurité qui a serré mon cœur dans poitrine.