Chapitre 56: J'ai eu ma "fin"...complète?

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Je vous remercie énormément pour les +100K de lectures, vous êtes formidables 😘

Et sous la demande d'une lectrice, je vous rappelle les âges des personnages principaux :

Wafa : 26 ans au moment de son mariage avec Khalil, 32 ans actuellement

Khalil : 28 ans au moment de son mariage avec Wafa, 34 ans maintenant

Saphir : 31 ans au moment de sa rencontre avec Wafa, 37 ans maintenant

Une très longue partie émotionnelle vous attend ci-dessous. Enjoy it!

Bonne lecture

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La haine, que je pensais éternellement infinie, que je considérais légitime et que je nourrissais chaque seconde, chaque minute et chaque heure, avec le mépris que j'avais pour Saphir, a connu son terme le moment où j'ai posé mes yeux sur cette figure qui ne correspond plus à l'homme qui a fait de ma vie un cauchemar. Cette haine qui brulait mon cœur chaque fois que je pense ou que je parle de mon passé avec lui, s'est dissipé en juste un regard envers le visage illuminé de mon fils, pour laisser une grande place à des émotions et des sentiments qui sont tellement mélangés que je n'arrive pas à les pointer ou les reconnaitre.

En cet instant, où les idées se déchainaient sur mon cerveau, afin que je puisse assimiler les détails de cette scène inattendue qui se déroule devant mes yeux, j'ai compris qu'il y a plusieurs types de pitié, le seul sentiment qui s'est distingué des autres qui me submergent, et je ressens deux en ce moment.

Une pitié humaine, du au fait de revoir une personne censé être mon ennemis que je ne comptais jamais pardonner, dans son état le plus vulnérable. Assis sur une chaise roulante, un masque de respiration sur son nez, l'homme qui autrefois avait la corpulence digne d'un joueur de rugby, a disparu pour laisser la place à un autre sur le point de perdre sa vie suite à une maladie incurable, qui se nourrit sur ses muscles et sa chaire. Ses cheveux, qui autrefois avaient une texture qui fait rêver même les femmes, sont très fins maintenant, qu'on dirait qu'ils vont bientôt disparaitre. Son avant-bras gauche, où mon prénom a été tatoué, a été amputé, son corps fragile et tellement maigre qu'on dirait qu'il n'a jamais était cet homme très musclé qui m'a fait goûté de ses coups fort. Son visage pâle jusqu'à avoir une mine grise, et s'il avait encore des jambes alors je n'arrive pas à les voir sous la couverture qui cache ses cuisses.

Une pitié maternelle pour mon fils, qui malgré l'état de son père, son sourire illumine son visage juste par sa présence, par le fait qu'il joue avec lui au puzzle, en dépit qu'il soit fort ou faible, riche ou pauvre, malade ou en bonne santé, l'essentiel c'est qu'il passe un bon moment avec un père que je doute qu'il va le voir grandir. J'ai eu pitié pour mon fils aussi, parce que son destin depuis sa naissance, était d'être rejeté par son père, ensuite privé de ses parents, et quand il a enfin pu les récupérer, l'un est dans un état de santé que je peux qualifier d'une personne mourante, et l'autre vient de sortir d'un hôpital psychiatrique.

Je ne sais pas quand ou comment il a su que Saphir est son père, mais l'affinité et leur comportement comme un père et un fils normaux, me révèlent que leur rencontre ne date pas d'aujourd'hui ou d'hier.

- Tatiii, regardes ce que papa m'a acheté, s'écria Khaldoune avec une grande joie, ce qui m'a fait sortir de mes pensés qui n'ont pris que les quelques secondes avant que Saphir et mon fils ne remarquent notre présence.

Il a pris sa nouvelle petite valise des Lego et s'est dirigé en courant vers nous. Je l'ai suivi du regard, avec un grand espoir que c'est à moi qu'il parlait, même s'il ne m'appelait pas "tati". Et j'ai senti un coup de poing dans mon cœur devant l'ignorance de mon fils de ma présence, lorsqu'il m'a dépassé pour se diriger vers Abrar. Elle a tracé un sourire sur ses lèvres, après qu'elle m'a lancé un petit regard désolé et elle s'est penchée pour le prendre dans ses bras. Il a commencé de lui expliquer avec une grande fierté la différence entre son nouveau jeu, et les autres de sa collection. Je n'ai pas pu supporter ce qui se passait devant mes yeux, déjà que l'état de mon ex-mari a chamboulé mes idées, l'ignorance de mon fils m'a donné envie de disparaitre. J'ai mis ma main sur ma bouche afin de réprimer ce sanglot qui voulait y échapper, et je me suis dirigée vers les escaliers pour sortir de la maison.

Wafa-J'ai tenté le diable (Série des femmes et des femmes, N°1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant