Partie 9 : avancées

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1 et 2

1 et 2 entrent facilement dans le Réseau des autres bâtiments P, ils n'ont même jamais connu une telle force, une telle fluidité lorsque leur esprit nage dans l'or de l'anhylo. Ils verrouillent tous les bâtiments P les uns après les autres, enfermant les intrus restés à l'intérieur. Les scientifiques veulent qu'ils chassent tous les soldats du laboratoire avant de le fermer définitivement : il y a là-dedans des secrets trop précieux pour qu'on les laisse à la portée de n'importe qui...

« Mais comment vous voulez qu'on fasse ça ? demande 2.

- Ils sont sur votre territoire, vous n'avez qu'à... heu... faire ce que vous faites d'habitude » leur dit Delawney, embarrassée.

- Tout est mécanique, justement pour qu'on ne puisse pas le contrôler ! On doit passer par le Réseau de sécurité pour qu'il transmette les ordres, et on est beaucoup trop loin pour l'atteindre !

- Si on est trop loin, comment ça se fait qu'on ait les images ?

Wild, l'un de scientifique, intervient :

- La nature des cellules techs qui composent le métal, en réalité le pseudo-métal tech, ne leur permet pas de créer une aura aussi étendue que celle des fils techs de base, que nous utilisons pour communiquer. Il faudrait un fil tech suffisamment proche des verrous pour transmettre l'ordre, or nous n'en avons pas... ce sont donc les enfants qui devront s'approcher.

Un silence maussade suit ses propos. En tant qu'envoyé de la SRAM, il fait partie des rares élus à avoir l'accès aux informations concernant la technologie tech. En temps normal, il serait le premier à censurer ce genre d'explications. L'entendre enfin prendre la parole, pour ne donner que des mauvaises nouvelles... c'est décevant.

- Et bien qu'ils y aillent ! »

Celui qui a lancé cette dernière phrase est un gardien de jour, dont le travail consiste surtout à patrouiller sur tout le territoire du laboratoire arme au poing. C'est le seul pour le moment à avoir un pistolet non-tech. C'est un ancien militaire qui tient leurs envahisseurs pour « une belle bande de comiques » et qui estime que donner un ordre peut pousser les gens à faire des miracles. Si ce qu'il leur avait demandé exigeait simplement un effort de concentration ou une stratégie ingénieuse, il aurait été obéi. Mais là non, impossible.

« De toute façon, rappelle 2, il faut qu'on aille chercher 3 et les professeurs. Et les petits. On prend tout le monde et on s'en va, on ne peut pas gagner contre eux !

- Les informations du laboratoire sont le plus important.

Les deux Techs se retournent vers la femme qui a parlé. Ils la connaissent mal, elle vient d'arriver, envoyée par la SRAM pour analyser les données qu'on tire encore d'eux et surveiller le travail de Wild. Elle s'appelle Tizzi, elle est plutôt âgée et a le regard éteint de ceux qui veillent à contrôler toutes leurs émotions.

2 résume leur pensée commune en persiflant :

- Plus important que la vie d'êtres humains, vous voulez dire ?

Tizzi s'approche et lui sourit. Ce n'est pas un sourire agréable.

- 2, nous avons tous renoncés à notre vie. Nous travaillons dans ce trou perdu où tout le monde nous croit morts, nous avons laissé derrière nous nos familles, nos amis, nos carrières, tout ça pour récolter des informations sur la toute première espèce humaine artificielle. Et oui, c'est plus important que quelques vies humaines. Y compris la mienne. »

2 se retient de ne pas la gifler.

Les Techs sont nés dans le laboratoire, les professeurs Milley et Stones les ont créés et ont veillés sur eux comme des parents, toutes les équipes s'occupaient d'eux comme leur propre famille.

Les Techs - Tome 1 : les secrets du LaboratoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant