Partie 89 : un plan désespéré

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Invasion 2 : la revanche de Khan Benlhor

Avec Josh Malone, Kate Wisley, Jim Moore

« Après avoir empêché la horde démoniaque de mettre la main sur l'essence de Djalla sur le mont Olympus, John Walker est à nouveau confronté au terrible Benlhor qui cherche à transformer la Lune en une faille spatiale pour déverser ses hordes fanatiques sur Terre. Armé du nec plus ultra tech grâce à Isha, la brillante scientifique SRAM, John Walker parviendra-t-il à repousser cette nouvelle invasion ? »

Résumé du film Invasion 2, sorti en salle le 6 juillet 2112





1

Des pas dans l'escalier – légers, mais la personne ne se donne pas la peine de se cacher. 1 regarde rapidement par les caméras. C'est Sanx.

Il peut encore s'échapper, il a dix étages d'avance et peut bloquer les portes de sécurité techs. Il avait décidé de ne pas laisser Sanx continuer à se mêler au jeu dangereux qui l'occupe. Mais tout ce qu'il désire à présent, c'est une épaule compatissante pour pleurer, un endroit au calme pour reprendre son souffle. Il n'a tout simplement pas la force de ne pas l'utiliser.

Sanx sourit lorsqu'il le voit, avant dire avec une petite grimace :

« Ce n'est pas drôle. Tu n'es même pas surpris.

1 lui sourit à son tour.

— J'étais surpris. Quand je t'ai vu dans les caméras.

— J'ai eu peur de te rater. Content de voir que tu m'as attendu.

— Je n'aurais pas dû. Ce n'est pas bon pour toi de...

— Ce n'est pas bon pour toi de te passer de moi. Regarde-toi. Comment tu veux t'enfuir convenablement ?

1 admet que ses vêtements, tachés de sang et déchirés, ne sont pas des plus discrets. Il n'a tout simplement pas eu le temps d'y penser. Sanx lui tend un sac contenant de quoi se changer, une tenue large et banale qui ne vient certainement pas de sa propre garde-robe.

— Oh. Mince. Merci..., bafouille 1. Mais vraiment, tu ne dois pas me suivre.

— Je ne te suis pas, se défend Sanx, je me barre.

— Quoi ?

— Il commence à m'emmerder, à toujours me dire quoi faire. Je suis allé chez lui parce que je savais que ce serait une bonne planque, maintenant je me tire.

— Comme ça ? Sans prévenir ?

— Maintenant, tu devrais assez me connaître pour savoir que je ne suis pas un type fiable. C'est un ami de ma mère, au fait. Il tente de me remettre dans le droit chemin, de temps en temps. Il est utile mais il fait chier. J'aime ma liberté avant tout.

— Alors ne me suis pas. Moi j'y renonce, à ma liberté.

— D'une, je te suis si je veux. De deux, j'ai une dette envers ta frangine et vu que je ne sais pas où elle est, j'ai besoin de toi pour la régler. Donc tu vas m'expliquer tout ça comme il faut et je déciderai. Ça te va ?

1 hésite. Il sait que cette attitude ne peut attirer à Sanx que d'énormes ennuis, mais... Sanx l'a suivi sans hésiter, et 1 en est heureux, une touche infime de soulagement au milieu de la tornade qu'est devenue sa vie, et c'est merveilleux. Assis tous les deux sur les marches, il lui résume de son mieux la situation et les différentes perspectives qui s'offrent aux Techs.

— Mais, demande Sanx, si ce type veut vous utiliser, il devra vous mettre en contact avec le Réseau, non ? Le Réseau mondial, pas un petit bout de truc.

— Oui, je suppose. On n'a pas beaucoup d'autres utilités.

— Le dis pas comme ça, on croirait entendre le mode d'emploi d'un frigo... Et tant que vous avez accès au Réseau, vous pouvez faire ce que vous voulez, non ?

— Pas sur Edmund, il se protège.

— Vous avez les médias, la moitié de l'armée, la totalité des bombes, des missiles et de tout ce bazar, la totalité des autoroutes de ce pays, le système de répartition de la nourriture et la gestion des ordures dans les métropoles... Vous avez du pouvoir sur les plus puissants, les plus riches. C'est pour ça que M. Edmund vous fait la cour, s'il veut vous utiliser ça veut dire qu'il vous laisse mettre le doigt sur la gâchette, vous pouvez le ruiner et mettre ce pays à feu et à sang si jamais il vous contrarie.

— Mais non ! On ne peut pas faire de mal à...

— Est-ce qu'il peut en être certain ?

Sanx s'arrête et force 1 à le fixer. Il a un sourire en coin que le Tech n'arrive pas à déchiffrer.

— Vous êtes des Techs humains, continue Sanx. Est-ce qu'il y a un moyen d'être certain de vous contrôler ?

— Non... il y a l'hypnose mais on s'est débarrassés les uns les autres des ordres implantés...

— Il le sait ?

— Je crois. Oui, il doit savoir qu'on peut faire ça.

Sanx repart, très concentré sur son exposé, et 1 le suit sans trop se demander où ils vont.

— Donc il n'est pas certain de vous contrôler. Comme n'importe quel humain, il vous faut un but. Ils ont tenté de vous apprendre à vous sacrifier pour les autres, des autres qui entre parenthèses n'en ont rien à battre de vous...

— À part ceux qui prient.

— À part ceux qui pourraient tirer un avantage de votre bonne volonté, mais vous avez quand même votre libre arbitre.

— Mais il tient mon petit frère, et bientôt mes sœurs aussi.

— Je sais. J'essaye juste de te faire comprendre que toi, tu tiens des vies, des armes et un fric monstre. Il y a 75 pays dans l'Alliance, tous blindés de tech jusqu'aux yeux, et ce sont de très bons otages. Tu n'as qu'à demander à Edmund de faire l'échange. Comme ça, tu récupères tes frangins, tes frangines et tes deux parents.

— Mais il sait que je ne pourrais jamais...

— Tu sais jouer au poker ?

— Oui. En théorie.

— C'est pareil. Il va falloir que tu bluffes. Et je suis sûr que tu peux y arriver. Je t'en prie, épargne-moi le prochain "mais" et choisit un endroit facile à contrôler pour toi, parce que c'est là qu'on va.

1 réfléchit quelques minutes. Est-ce que tout ça n'est pas trop facile ? Est-ce qu'il lui suffit vraiment d'oser pour réussir ?

— À l'aéroport.

— Parfait, on prend ma voiture alors. Suis-moi. Et ensuite ? On va où ?

— Je ne sais pas, mais l'aéroport est un endroit où je suis sûr de pouvoir me protéger des suiveurs. Et Edmund s'attend à ce que je retourne à Ambton.

— Bien. Tu commences à prendre le pli. Toujours se mettre en position de force avant de négocier.

— On me l'a appris, tout ça. On m'a appris à me défendre et à savoir faire face à tout. Mais je n'arrive pas à l'appliquer.

— Ça va venir... En tous cas, à l'aéroport, tu tiens un bon paquet d'otages si tu veux commencer à bluffer. Et rien ne t'oblige à leur faire quoi que ce soit, tu peux truquer les médias, comme ta sœur.

— On va voir. »

Les Techs - Tome 1 : les secrets du LaboratoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant