Chapitre 2

19.2K 1K 55
                                    


« Je n'ai jamais eu peur d'éprouver des sentiments,

Ni de me perdre dans l'obscurité,

Et encore moins d'affronter la vie.

Je crains juste mes démons,

Cette partie de moi dont les autres ignorent l'existence

Cette facette que je ne connais pas moi-même », De moi-même.

*


Mes pieds m'amènent jusqu'à l'intérieur et je constate que la cour est déjà remplie. Les conversations et les rires qui fusent remplissent l'air.

Comme premier cours j'ai deux heures de physique, je m'en vais alors vers le bâtiment de Sciences. Je me dirige jusqu'à ma salle, où quelques élèves de ma classe sont déjà là et attendent que le professeur arrive. Ne les connaissant pas vraiment, je me contente d'un petit bonjour auquel ils répondent.

Je fixe un moment mes converses détaillant avec soin leurs couleurs et ornements.

Puis doucement, je ne sais pas pourquoi, je sens une bouffée de chaleur m'irradier le corps. Je fronce les sourcils ne comprenant pas ce qu'il m'arrive. Je relève la tête et, tout à coup, l'air quitte ma poitrine. Ma bouche s'ouvre sous le choc, alors qu'une odeur totalement inconnue s'empare de mon être. Tout à coup j'ai l'impression que le temps s'arrête, se fige, comme si j'étais congelée sur place et cette chaleur, si étrange qui s'était éprise de moi, s'envole. Quelques secondes s'écoulent et l'odeur s'en va, me laissant inspirer et expirer rudement. Je me laisse aller sur le mur derrière moi. D'un geste machinal, j'amène ma main à ma poitrine. Je peux sentir mon cœur battre à tout rompre.

Je regarde rapidement autour de moi pour voir si personne n'a remarqué ce qui vient de se passer et, heureusement, c'est le cas. Je passe une main tremblante dans mes cheveux et cela me prend au moins deux minutes avant que je ne réussisse à retrouver mon calme. Je pense un instant à aller à l'infirmerie, mais me ravise très rapidement. Je vois déjà d'ici les questions : « Tu as mangé ce matin ? », « Tu as assez dormi ? », et elle appellera mes parents. Ma conversation avec mon père me revient en mémoire. Non, décidément, ce n'est pas une bonne idée.

Je regarde ma montre : Il reste environ trente minutes avant le début de mon cours. Mon regard longe le couloir avant d'aller déboucher sur la petite cour du bâtiment de Sciences, et, dans un besoin affolant de respirer de l'air pur, je me dirige vers elle. Mais dès que je fais un pas, un mal me rappelle à l'ordre. Instinctivement je tends ma main pour me soutenir grâce au mur.

Mes jambes sont comme du coton. Je reste un moment debout avant de faire un autre pas, puis un autre et ainsi de suite, je me retrouve à l'extérieur. Le temps est toujours peu accueillant, mais je me sens légèrement mieux.

- Gillian !

Je tourne ma tête vers la voix qui vient de m'appeler. Je rencontre alors un regard bleu électrique. Lys. Je me dirige vers mon amie qui est entourée par son groupe de potes habituels, dans lequel d'ailleurs, j'identifie une blonde identique à Lys avec de grands yeux bleus océan rieurs, Effie.

Lys et Effie sont jumelles. Elles et moi nous sommes retrouvées à devenir un trio soudé au bout de quelques mois de fréquentation. Je crois que c'est grâce à elles si mes parents ne m'ont pas encore assigné un psychologue, sûrement trouvent-ils rassurant le fait que j'ai des amies. Peut-être pas une tonne, mais j'en ai quand même. Et j'avoue qu'au fond, moi aussi.

NEAWhere stories live. Discover now