Chapitre 14

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"* Il n'est pas étonnant qu'on ait tant d'antipathie pour les gens qui s'estiment trop : c'est qu'il n'y a pas beaucoup de différence entre s'estimer beaucoup soi-même et mépriser beaucoup les autres"* Montesquieu 


Complètement mortifiée, j'observe autour de moi. Les filles sont toujours en cercle, et tout ce que dit Mau m'échappe totalement. Ma tête bourdonne et mes oreilles sifflent.

Mais qu'est ce qui vient de se passer ?

La voix, ce timbre, c'est le même : celui qui m'a parlé le jour où Rochelle est venue chez moi. Je ne sais pas comment je me sens. Ni bien ni mal, et c'est tellement bizarre. Est-ce que je dois le dire ?

Si oui à qui ? Et qu'est-ce que je vais dire ?

« Surtout prenez moi au sérieux, mais il y a une voix dans ma tête qui me parle. Elle aime bien dire mon prénom et me glisser des trucs flippants ».

Je doute beaucoup et je ne peux m'empêcher de penser que si ça se trouve, ce sont peut être des effets secondaires du test.

Je n'ai pas le temps de m'épancher plus sur mes réflexions que Mau, Amber-Rose et Joyce viennent en face de moi. Les autres par contre sont à côté et discutent.

- Etant donné qu'avec vous tout n'est pas totalement clair, avant de passer à la pratique et à l'approfondissement, il faut absolument que vous déterminiez réellement vos jeux. Pour ça, vous allez vous documenter, déclare Mau et se détourne un instant vers son bureau puis vers nous, « je vais vous conduire à la bibliothèque »

Mon cœur fait un saut dans ma poitrine. La bibliothèque ? Qu'est ce qu'elle veut dire par la bibliothèque ? Comme celle où j'étais hier ?

Je ne sais pas pourquoi, mais l'idée que l'on se retrouve dans cet endroit ne me rassure pas du tout.

Nous suivons Mau jusqu'à la seconde porte de sortie. Celle qui conduit à l'amphithéâtre commun où a lieu les grandes réunions.

Nous nous dirigeons vers l'estrade, et je me demande bien ce que nous faisons ici.

- Je croyais que nous allions à la bibliothèque ?, demande Joyce, posant ma question.

- Oui, nous y allons, répond simplement Mau. Elle va vers le bureau, et je la vois appuyer un bouton incruster dans le meuble.

Une espèce de « crac » se fait attendre avant qu'une trappe au sol ne s'ouvre.

Mau se tourne vers nous.

- Allons-y, dit-elle avant de s'engager dans l'obscurité. Elle fait un pas à l'intérieur puis, tout comme à L'IPJS, un amas de lumières s'active, nous faisant découvrir des marches d'escaliers.

Nous descendons à la suite de notre professeur, et nous aboutissons à un antre de 3 couloirs. Au-dessus de chaque entrée de couloir il y a des dessins inscrits. Il est facile de deviner que le couloir de la bibliothèque est celui où se trouve le livre ouvert. Je regarde les deux autres : je dirais que le second est le couloir menant à une cafétéria de par l'assiette et ses couverts représentés. Par contre le dernier m'est totalement inconnu. Comme des nuages, ou de la brume c'est assez difficile à décrire.

- C'est l'allée pour les transes, dit Mau en désignant le dernier couloir, puis elle désigne celui de la bibliothèque, « nous on va ici »

Elle s'engage dans l'allée, et je suis celle qui ferme la marche.

Le couloir n'est pas vraiment long, la preuve, j'arrive à voir son bout avec une sortie à double battant.

Cette bibliothèque est exactement pareille à celle dans laquelle je me suis retrouvée hier. La seule différence est qu'elle a un plafond « ordinaire ». Une jeune femme vient à la rencontre de Mau, elles se mettent en retrait et parlent. Nous n'entendons pas ce qu'elles disent, mais au bout de quelques secondes, la nouvelle arrivante se tourne vers nous en souriant.

NEAWhere stories live. Discover now