Chapitre 47

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« La rancune est une maladie qui ne pardonne pas », de Nirvana-Sante

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Je reste quelques secondes assise, complètement sonnée. Je fixe obstinément le mur en aluminium avant de reprendre mes esprits. Ce Neil était... particulier. Ainsi que notre échange, et je dirais même d'ailleurs que toute cette situation est bizarre.

Quoi qu'il en soit, je me tourne vers la table de chevet avant d'en tirer l'un des tiroirs. Dans le premier il n'y a rien et ce n'est que lorsque j'ouvre le deuxième que j'y trouve mes ballerines. Je m'empresse de les enfiler avant de me mettre debout. Je m'avance vers le mur en face de moi, pas très sûre de ce que je m'apprête à faire. Cependant ce que Neil m'a dit avant de partir trotte dans ma tête : que je pouvais sortir.

Inspirant un grand coup, je place la paume de ma main droite sur la surface lisse. Lorsque je l'enlève rien ne se passe tout de suite, puis le carré lumineux avec les insignes apparaît. Maintenant que je suis proche, je peux identifier les pictogrammes qui y figurent. Il y a celui d'une entrée, juste à côté le figurant d'une salle de bain, puis celui de la lumière ON /OFF. Au dessus de tout ceci est inscrit mon nom : Gillian Ross la joueuse.

Je finis par appuyer mon doigt sur le figuré de sortie ou plutôt d'entrée, je ne sais pas. Ce qui est sur c'est qu'après ça, la page de pictogrammes disparait laissant place à un rond en pointillé qui après quelque secondes devient vert.

Le carré lumineux alors s'évanouit, tandis que la détonation de tout à l'heure retentit une nouvelle fois. Le mur re-vibre et les contours du rectangle géant, ou plutôt je dirais maintenant celles de la porte apparaissent. Cette dernière se détache du mur avant de s'élever vers le haut.

A présent impatiente de quitter au plus vite cette « chambre », je me dépêche de passer cette porte. A peine ais-je fais deux pas, que je tombe dans un couloir. Plus précisément un couloir d'hôpital.

Plusieurs gens habillés comme l'était Neil déambulent dans ce dernier et n'ont pas l'air de me prêter attention. Cependant ce qui me sidère ce sont les individus en combinaison. Exactement les mêmes que ceux qui étaient là le jour de mon départ pour Dom.

- Gillian ?

Je me tourne rapidement vers la voix qui vient de m'interpeller, c'est celle de Joyce. Cette dernière s'avance doucement vers moi un air inquiet sur le visage, tandis que moi je ne sais pas du tout comment agir ou réagir.

Depuis pratiquement 1 mois, c'est les montagnes russes entre elle et moi. Un coup ça va, un coup ça ne va pas. D'ailleurs ça été un coup de chance qu'elle m'ait trouvé dans ce couloir en revenant de « son » dîner.

Il n'est donc pas la peine de dire que je suis tendue et sur mes gardes. Avec Joyce on ne sait jamais.

Je ne l'avais pas remarqué mais à présent, Joyce est tout prés de moi me regardant les sourcils froncés, comme si elle attendait que je lui dise quoi que ce soit.

- Gillian ca va ? , me demande-t-elle et je ne sais pas quoi dire.

Je peux seulement affirmer que depuis que j'ai mis les pieds dans ce monde, la question : est ce que ça va ? , est une question rhétorique, parce que la réponse est déjà connue.

Non ça ne va pas !

Rien ne va !

J'étais censée retrouver Gabin hier soir pour qu'on se réconcilie, mais au lieu de ça, je n'ai rien fais d'autre que l'accuser d'avoir essayé de me tuer alors qu'il ne faisait que m'aider.

NEAWhere stories live. Discover now