Chapitre 17

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" La chose la plus importante est de ne jamais arrêter de se poser des questions. La curiosité se suffit à elle-même pour exister", Auteur inconnu.

*****


 - Non mais ce n'est pas croyable ! Vous n'êtes pas croyable, vocifère Rochelle pour la énième fois depuis que le cours a commencé. Il faut bien admettre que le dîner d'hier soir a été un fiasco, dans le sens du terme où nous n'y avons pas vraiment pris part, outre avoir manger et ne pas prêter attention aux autres.

- Ça fait un mois que je vous prépare à ça et qu'est-ce que j'obtiens comme résultat ? Des bagarreuses et des alcooliques.

A partir de ce moment, je cesse de l'écouter. Rochelle gesticule sur l'estrade, les joues rouges. On pourrait presque voir les veines de son cou. Elle n'a réellement pas besoin de se mettre dans cet état là. Ce qui est passé est passé. Ce n'est pas comme si on pouvait retourner en arrière et tout recommencer.

Elana nous a sermonné après la soirée à propos de notre comportement et je suis allée me coucher avant même qu'elle n'ait terminé. J'étais fatiguée et un peu dans les vapes, je l'avoue.

L'eau de vie est tout sauf de l'eau, et j'essaierais de m'en rappeler la prochaine fois que j'en consommerais.

Hier je m'en suis gavée, Dieu seul sait pourquoi ou pas. Je veux dire être assise plus d'une heure entre Amber-Rose, qui d'un côté se bat avec Joyce et de l'autre Elana, qui engage des discussions sur je ne sais trop quoi, des sujets banals, comme la politique à Dom. Je suis sûre que c'est de ça qu'elle parlait hier, enfin je crois être sûre. Elle disait à Adam à quel point le conseil des sages était bien lorsque l'on considère que chaque membre est d'une espèce différente et plein d'autre chose du genre.

- Alors ? Gillian ?, je cligne plusieurs fois des yeux lorsque je me rends compte que c'est à moi que Rochelle parle.

- Quoi ?

- Tu as écouté ce que j'ai dis ?

Bêtement ou par instinct de survit, j'acquiesce.

- Oui

Elle tape dans ses mains, les autres me regardent éberluées.

- Affaire conclue mesdemoiselles !

Rochelle se détourne de nous et va farfouiller dans son bureau.

- T'es sérieuse là Gillian ?, me demande Joyce, le visage buté. Pas contente du tout.

- En fait je n'ai pas bien saisit. Elle me demandait quoi ?, ma voisine fronce les sourcils et fait la moue.

- Elle a dit que comme punition à notre comportement, notre année sera chargée de nettoyer le terrain de sport et la partie accessible de la forêt pendant un mois.

- Tu rigoles ?

- J'ai l'air ?

En effet elle n'en a pas du tout l'air. Nous voilà coincées à faire du travail général jusqu'à Noël.

Super.

*********

- Sérieusement ton idée c'est de la merde Gil !, souffle Joyce à mes côtés en ramassant les feuilles avant de les mettre dans le sac qu'elle tient.

Rochelle a jubilé en nous annonçant que nous allions commencer la sentence cet après-midi. En plus pour ça, elle nous a obligés à faire des groupes.

Ce soir c'est Joyce, Gaia, Lau et moi. Tandis que demain ce sera Stéphanie, Danielle, Amber-Rose et Elana.

- De toute façon on le fait, ça ne sert à rien de se plaindre, dit Lau.

- Ouai, mais quelqu'un doit dire à cette enfant qu'elle a besoin d'écouter en cours, répond Joyce et je ne peux m'empêcher de sourire.

Je sais que ça l'énerve un peu d'être là à ramasser des feuilles mortes, mais au fond elle s'en fiche. S'il y a quelque chose de vraiment bien que je retire de mon arrivée ici, ce sont mes nouvelles rencontres. Je ne suis pas fan de la vie en communauté en tant que telle, mais les filles sont pour la plus part plaisantes et ça reste agréable en fin de compte.

Il est aux alentours de 18heures- 19heures lorsque nous finissons. Je me propose de tout ranger à la fin. Les filles cèdent sans grande résistance et c'est ainsi que je me retrouve de nouveau à errer seule dans les vastes couloirs de l'institut.

Ca me fait constamment tout drôle de passer par la salle commune et de n'y voir personne. Je me dépêche toujours alors de la dépasser. Ce n'est que lorsque je débouche à notre couloir que je maudis ma culpabilité qui m'a fait rester seule jusqu'à cette heure ci.

Gillian

Mon cœur rate un battement.

Non, pas encore.

Presque hystérique je me tourne rapidement pour voir autour de moi, mais il n'y a personne.

Gillian

Je constate alors avec horreur que je suis en face du miroir. Le portail qui amène à la bibliothèque abandonnée. Je suis incapable de me détourner de mon reflet.

Gillian

L'écho de cette voix étrangère, mais aussi de ce timbre agit comme un tilt dans ma tête. Sans autre préalable je passe de l'autre côté, l'odeur des vieux livres m'accueillant.

Gillian, vient.

Le murmure arpente l'escalier jusqu'à l'étage et je le suis.

Gillian

Qui es -tu donc ?

Gillian

Attends-moi. J'ai l'impression d'avoir été projetée de mon corps et de ne plus en avoir le contrôle.

Gillian

Gillian

Gillian

- Gillian ? 

NEAWhere stories live. Discover now