Chapitre 96

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« Le calme avant la tempête », auteur inconnu

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Lorsque je me réveille, il me faut du temps avant que les derniers évènements ne s'accordent de façon logique dans mon esprit. Et là, j'ai un goût amer dans la bouche. Complètement dans le flou je ne suis pas sûre de tout ce qui s'est passé avant mon évanouissement. Mes yeux font rapidement le tour de ma chambre avant que je ne tente de me lever. Je me rends alors compte qu'une seringue est implantée dans ma main gauche reliée à une perfusion au pied de mon lit. Un peu dans les vapes et perplexe je me demande un instant quant à ce que je dois faire, je décide finalement de me retirer l'aiguille dans une grimace.

Péniblement, je me redresse et un sentiment d'apesanteur me traverse. Je passe une main sur mon visage, et quand je touche par mégarde ma joue gauche, je suis électrifiée.

L'image de Lau me giflant avec soin poing, puis elle, allongée au fond du lac asséché les yeux grands ouverts, le corps froid..., me revient en mémoire. J'ai un haut le cœur que je réprime difficilement. Je m'inspecte rapidement physiquement : une robe blanche de chambre a prit la place de la combinaison et mes cheveux ont été libérés de leur queue de cheval. Un peu craintive, je me risque à regarder ma jambe droite : mon mollet est totalement bandé.

Un nœud vient se former dans ma gorge et je me traine jusqu'au rebord de mon lit pour me mettre sur mes deux pieds. J'ignore ce qui a été mis dans la perfusion ou si ils m'ont drogué avec quoi que ce soit, mais lorsque je tente un pas, je suis bien loin de la douleur fulgurante de la forêt mais je ressens quand même un tiraillement.

Titubant, je sors de la pièce et atterrit dans le couloir qui est désert et totalement silencieux. Sans réfléchir, je me dirige vers la chambre de Lau qui est en face de la mienne et y toque. Je n'obtiens aucune réponse et j'essaie de l'ouvrir mais la porte est fermée.

Une certaine inquiétude s'imprègne de mon être alors que je recule et continue on chemin vers le salon de QG. Ce dernier est dans le même état que le couloir. Il n'y a pas une mouche qui vole.

Est-ce que je rêve ?

C'est la question que je me pose lorsque je traverse la grande cour pour aller dans le bâtiment des cours. Face au calme apparent, je suis plus angoissée qu'intriguée.

La dernière image que j'ai, c'est celle de Lau allongée les yeux grands ouverts, Vanina qui me dit merci, puis Mau qui s'excuse. J'ai peur de comprendre ce qui se passe, de savoir pourquoi il n'y a personne et surtout de deviner où est ce qu'ils sont.

Je pénètre dans notre amphi et il est tout aussi vide. Cependant, j'entends des éclats de voix provenant, de l'amphi commun. Le cœur battant je titube jusqu'à l'entrée que je pénètre avec une certaine hésitation.

Ce dernier est plein, et tous les regards convergent vers moi. Sur l'estrade se trouve tous les professeurs dont notre mentor. A ma grande surprise, ou pas, je ne ressens pas du tout de honte ou de gêne face à l'attention qui est porté sur moi. Au premier rang j'identifie Elana, Joyce, Gaia, AR, Stephanie et Danielle.

Mais pas Lau.

Il n'y a pas Lau.

Je parcours la foule des yeux : je vois Gabin et ses amis, ce dernier semble d'ailleurs très inquiet lorsque nos yeux se croisent, Ella, Adam et même Wanda.

Mais pas Lau.

Ses grands yeux ouverts.

La bille me monte à la gorge.

Je détourne le regard et fixe l'estrade. Elona qui était à l'avant de celle-ci et face aux élèves, s'est tournée vers moi, comme tous les autres professeurs qui s'y tiennent également. Ils semblent pétrifiés de me voir là, comme si je n'étais pas censée me tenir ici devant eux. Mau est la première à réagir car elle descend de l'estrade et vient se planter devant moi.

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