Chapitre 88

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Ma respiration est haletante et pour une raison qui m'échappe totalement, je suis en pleine course dans un bois. Il fait sombre et mes jambes sont en feux. J'ignore la raison d'une telle course poursuite, mais j'ai le cœur qui bat la chamade et j'ai la sensation d'être suivie.

Je n'ose pas me retourner et je dissimule mal les obstacles autour de moi. Je m'écorche de part et d'autres et j'évite de justesse certains troncs d'arbres. C'est alors que je sens un brusque courant d'air, en plus de celui qui me fouette le visage, puis une brûlure à la joue gauche.

Choquée mais encore plus effrayée, je ralentis la cadence et porte mes doigts tremblants à ma joue. Je constate avec horreur que c'est du sang. C'est alors que je sens ma cheville être tirée d'un coup sec en arrière. Je perds l'équilibre en un cri sourd retenu dans un souffle et je m'écroule à plat ventre.

Le corps entier tremblant, je sens une poigne agrippée mes cheveux pour me retourner brusquement. Des larmes de peur et de douleur se forment au coin de mes yeux, lorsque je me retrouve nez à nez avec une espèce de géant dont le corps est recouvert est habillé d'une combinaison grise et , dont le faciès est démuni de visage.

J'ouvre la bouche pour hurler, mais mon cri reste coincé dans ma gorge que mon agresseur vient de saisir fortement. Il serre de plus en plus tandis que je me débats en gesticulant. Inspirer et expirer devient doucement impossible et je sens mes veines palpiter contre ma tempe.

J'ai la nausée, mais ne pleure plus, doucement je lâche prise.

Dans un sursaut je me réveille complètement haletante comme dans mon cauchemar. Transpirante, je me rends compte que je pleure réellement et mon corps est sujet à des spasmes. Je hoquète à travers mes larmes tout en me levant. Je vais à ma salle de bain et lorsque j'allume la lumière, je frôle la crise cardiaque.

Je plaque ma main sur ma bouche pour ne pas crier, mais ce que je vois m'ait insoutenable, mes larmes redoublent. La peau de mon cou est violacée, et rougie à quelques endroits. Je me précipite à nouveau dans ma chambre et allume la lumière. Mes pleurs se sont arrêtés, mais je suis emprunt à une panique totale. Pétrifiée, j'inspecte les lieux : tout est fermé et tout porte à croire que je suis seule dans la pièce.

Mais ces marques, ce rêve ...

Je me laisse aller contre le mur près de la porte et me recroqueville. Je n'ose aller déranger aucune de filles, puisqu'en jetant un bref coup d'œil à ma montre je vois qu'il est 2 heures du matin.

***

Je ne me rendors pas et reste éveillée tout le long dans une espèce d'angoisse. Quand je vois le jour se lever et entends deux heures après, du bruit à l'extérieur, une sorte de soulagement m'étreint. Les jambes en cotons je file sous la douche.

Nous sommes en début Juin et 4 mois se sont écoulés depuis la soirée des garous et mon rêve sur Jane. Celui que j'ai fais cette nuit, est le premier depuis ce laps de temps. J'y tremble rien qu'en y repensant.

Quoi qu'il en soit, durant ces 4 mois bien de choses se sont passées.

Le lendemain de la séance abracadabrante de Mau, cette dernière avait comme promis , posées toutes les questions qu'elle voulait : mes ressentis, et surtout une description très détaillée sur « le mur ». Elle m'avait ensuite dit que ce n'était pas la peine pour le moment pour moi de continuer à venir à son cours. Environ une semaine après, elle m'a convoqué au bureau d'Elona où notre mentor se trouvait elle aussi. Mau a alors commencé à m'expliquer qu'aucun résultat de mes tests avec Gaia n'avait été sauvé, l'ordi était totalement fichu et qu'elle en avait commandé un autre ainsi qu'une nouvelle baignoire et qu'elle voulait réitérer l'expérience. Un long débat s'en ai suivit entre nous 3, pour ma plus grande surprise, Elona était sceptique quant à la technique de Mau compte tenu de ce qui s'était passé. Au final, Elona avait dit oui, sans tenir compte de mon avis bien sûr, mais à la condition qu'elle soit là et que ça se passe dans de « vrai » conditions, c'est-à-dire au labo avec des professionnels pour surveiller. De plus elle a interdit à Mau d'y impliquer encore un élève à l'expérience. C'est ainsi que la semaine d'après , nous avons recommencé pour la première fois. Je me suis retrouvée de l'autre côté du mur, ou du moins je me suis sentie, et j'ai vécue à nouveau tous mes rêves réels. Je me suis réveillée au bout de cinq minutes contrairement à la dernière fois , et nous avons regarder les résultats.

Ils ont été les mêmes qu'avec le chercheur en ce qui concerne mon esprit, mais l'activité cérébrale était nulle. Comme si mon cerveau arrêtait de fonctionner quand j'étais en transe, ce qui était tout bonnement impossible. Je serais morte sinon.

Quoi qu'il en soit après ça, Mau avait décidé que je n'assisterais plus à son cours classique avec les autres, mais que nous en aurions un particulier, toutes les deux semaines.

Donc depuis 4 mois, je m'abandonne à ces activités qui ne m'apportent rien de nouveau, si ce n'est soulever de nouvelles questions à Mau après chaque séance. Tous les cours donnés sont destinés à nous préparer pour les examens de fin d'année, qui auront lieux dans deux semaines.

Heureusement, toute ma vie n'est pas une catastrophe. Dans l'ensemble, l'ambiance au QG est à son apogée. Tout le monde s'entend incroyablement bien, il n'y plus aucune dispute et encore moins de tensions.

Entre temps, nos recherches avec Adam ne nous ont menés à rien. Nous avons pu avoir tous les registres de Dom , mais dans aucun d'entre eux ne figuraient le visage de Bethany. Comme si cette fille n'avait jamais existé. Comme si nous ne l'avions jamais enterré.

Les recherches ont donc été abandonnées, dont ma collaboration avec le mentor des Garous. Ce qui, même si elle ne l'a pas commenté, j'en suis sûre a en quelque sorte fait plaisir à Joyce, puisqu'elle m'a avoué, à mon plus grand regret par contre, qu'ils se reparlaient. Et je crois bien , qu'ils ont recommencés à se tourner autour ces deux là.

Amber-Rose a enfin officialisé sa relation avec Neil et ne s'en cache plus. D'ailleurs , il va s'en dire que c'est la saison des amours pour la plus part d'entre nous. Steph et Danielle se sont entichées chacune de deux racines. Et par le plus grand des hasards, ce sont Reza et Lukos, les deux garçons avec qui au départ, je faisais ma punition avec Ella dans la forêt.

En parlant de punition, mon service à la cafétéria est terminé. Dieu merci, enfin ! depuis l'évènement des Garous, même si Ella s'était plus ou moins bien comportée, ( elle ne me regardait plus de travers), c'est sans gêne que j'affirme que c'est un soulagement pour moi.

Pour finir, Joyce s'étant rabibochée avec moi, Gaia et Wanda sont devenues comme les deux doigts de la main.

***

Pendant toute l'heure de son cours, Elona nous donne des indications, des titres de manuels pour réviser comme « il se doit ». Finalement, elle nous annonce :

- Je vous informe que nous ferons très prochainement une sortie en dehors de l'institut.

Il n'en faut pas plus aux filles pour s'exclamer et couiner de toute part.

Quant à moi je souris.

Cette nouvelle me réjouit.

Elona calme les ardeurs en levant le bras :

- Je sais à quel point vous vous en réjouissez, mais ce ne sera pas une récréation. Nous allons visiter des lieux historiques, donc vous auriez tout intérêt à être attentives, parce que ceertains détails seront dans le test.

Tout d'un coup l'enthousiasme s'évanouit.

- Et laissez moi vous rappelez encore une fois les règles pour que l'exercice de passage de Rochelle soit validée, puisque ça va être le premier test.

J'écoute vaguement ce que peut dire Elona, car étrangement, je me mets à divaguer. A vrai dire je pense à ma prochaine séance avec Mau et j'en ai l'estomac tout retourné. Je vais revivre tous mes rêves encore une fois, mais ce qui me fait le plus peur, c'est de revivre celui que j'ai fais cette nuit.

Si je le refais cela, voudra alors dire, que c'est un rêve réel.

Donc une situation qui m'est déjà arrivée. 

NEAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant