Chapitre 16

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Cette fois-ci, c'est une rangée de d'obstacles en hauteur qui m'attendent quand les lumières s'allument. Je me redresse, ajuste mon gilet sombre, souffle un coup. Puis j'attrape l'échelle devant moi et je monte, pas à pas, sur plusieurs mètres. J'arrive rapidement à une première plate-forme, à peine essoufflée. Lorsque je regarde en face de moi, sur le passage étroit, trois robots ont fait leur apparition. Fais-les tomber, me souffle ma conscience.

Les trois tas de métal sont placés en colonne devant moi. Bien qu'ils me dominent d'un mètre, ils ne me font pas peur. Le premier avance dans ma direction ; je ne bouge pas, j'attends seulement qu'il soit assez proche. Lorsqu'il se trouve assez près, je me jette sur le côté gauche. Je sais bien qu'il n'y a que le vide derrière moi, étant donné que je viens de monter par l'échelle - qui a à présent disparu.

Le bruit des différents métaux s'écrasant contre le sol plus bas m'indique que ma tactique a fonctionné.

Je ne dispose que de quelques secondes pour un second plan, avant que le deuxième robot n'avance. Je souffle, vide mon esprit. Faire deux fois la même chose ne marche pas avec les robots - histoire vécue d'un de mes autres Parcours.


Je saute du perchoir où je me trouvais et arrive face à face avec deux robots identiques à ceux de mon premier Parcours. Cette fois-ci, ils n'attendent pas que j'élabore un plan minute ; ils foncent sur moi à une vitesse élevée. Mon cœur commence à accélérer ses battements. « Vite. Une solution. » Il y a une barre de fer devant moi. Je ne sais pas si cela va fonctionner, peut fonctionner, mais je la prends et la tiens devant moi à l'horizontale. Le premier robot arrive rapidement. Alors qu'il est assez près, et que l'autre s'est arrêté à une dizaine de pas, je lui lance la barre lourde dans ce qui semble être son estomac. Le morceau de ferraille n'a pas le temps de l'éviter ; il le reçoit alors qu'il est à toute allure. Le choc le fait se briser en deux. Des bouts de métal volent un peu partout, et je me protège le visage des mains pour ne pas risquer d'être blessée.

« Et de un », me dis-je mentalement.

Je repousse une mèche de cheveux blonds derrière mon oreille tandis que le second robot arrive. Rapidement, j'attrape la barre de fer à nouveau, et attends qu'il soit assez proche pour répéter mon action.

Sauf que cette fois, le robot l'évite sans difficulté. Le morceau de fer va s'effondrer au sol derrière lui dans un bruit qui résonne dans toute la salle vide. Je me retrouve sans défense devant ce géant de deux mètres cinquante environ, le cœur au bord des lèvres. Il arrive de plus en plus vite et je ne sais quoi faire.

Mourir. Je vais mourir.

Je suis comme tétanisée, je ne peux bouger les pieds, même si j'en meurs d'envie. Que puis-je faire ? Rien. Je n'ai pas d'armes, et je ne peux pas combattre un robot comme je l'ai déjà fait.

Les questions se bousculent dans ma tête, mais je ne peux pas me résoudre à tenter d'y répondre maintenant. Ce qu'il faut que je fasse est courir. Fuir ce danger qui me fait perdre de précieuses secondes - et donc de précieux criss.

Alors je cours, le plus vite que je peux. Je sens mes cuisses brûler, tirer sous l'effort. Instinctivement, je fonce vers la porte devant moi, la sortie, même si elle se trouve sur le chemin du robot. Peut-être que si je passe vite, il n'aura pas le temps de m'avoir ? Je me raccroche à cette idée tout en courant.

Je peux y arriver. Je le dois.

Le cœur au bord des lèvres, je crois le tas de métal, qui fonce sur moi. Il a sorti ses bras, avec au bout des sortes de pinces, pour m'attraper sûrement. « Génial. » J'accélère, espérant passer. Il tend ses pinces vers moi, près à me prendre entre ses « griffes ». Pas question. Alors que nous nous trouvons à deux mètres l'un de l'autre, je rentre la tête et roule au sol. Sous l'effet du choc, je me cogne l'épaule gauche et laisse échapper un glapissement avant de me relever à l'aide des bras. Je ne prends pas le temps de regarder derrière moi. Pas besoin ; j'entends le bruit de freinage du robot, qui s'est rendu-compte - trop tard - que j'ai réussi à passer. Je continue sans me soucier de lui ma course vers la porte, accélérant pour gagner du temps.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now