Chapitre 17

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La phase finale de la guerre ? Le Parcours est-il au courant, au moins ? Des centaines de questions assaillent mon cerveau, mais je ne trouve aucune réponse. Il me faut de l'air, et rapidement. Ma tête tangue, les sons me parviennent étouffés. Devant mes yeux, il n'y a qu'un seul mouvement de foule qui fait rage ; poings levés vers le ciel, hurlant leur volonté de vaincre.

Je vais vomir.

C'est une chance que nous nous trouvions à la sortie, avec Hunter. Je pousse les quelques personnes qui me barrent le passage et arrive dehors. Mes jambes flanchent et je m'écroule au sol, le souffle court, tremblant de tous mes membres.  Que m'arrive-t-il, à la fin ?  Je m'étends sur le béton, les genoux repliés contre ma poitrine,et ferme les yeux. Du repos. J'ai besoin de repos pour réfléchir à ce que nous devons faire. Il me faut du calme. La foule, l'annonce, la rage des autres, la peur constante de me faire repérer, la fatigue... Tout se mélange et me rend malade.

-Brume, tout va bien ?

Une ombre arrive au-dessus de moi, et je sens des bras m'envelopper. A contre cœur, j'ouvre les yeux et tombe nez à nez avec le regard alarmé de Hunter.

-Il faut qu'on les prévienne, murmuré-je d'une voix rauque. Ou qu'on les rejoigne.

L'idée de retrouver les autres m'effleure l'esprit et me tenterait bien, mais déjà, mon ami secoue la tête, déterminé.

-On ne peut pas. Il faut que l'on trouve un moyen de libérer Xyla, d'abord. Et il faut qu'on en sache plus sur ce qu'ils comptent faire pour vaincre le Parcours.

Je soupire, sachant pertinemment qu'il a raison sur ce point. Deux jours. Il ne nous reste plus que deux jours à tenir dans cet endroit, et nous serons libres de combattre aux côtés du Parcours. Cette pensée me redonne du baume au cœur, et je me redresse, prise d'une soudaine force.

-Tu es sûre que ça va, hein ? me demande Hunter.

Je hoche la tête en souriant.

-C'était juste la foule, dis-je en balayant l'air de ma main. Je n'aime pas trop ça. On y va ?

Une nouvelle fois, je me maudis de paniquer de cette manière, avant d'emboîter le pas à Hunter, en direction du bureau de Beea. Je me demande ce que sera sa réaction lorsqu'elle apprendra que nous n'avons pas réussi à embrigader d'autres personnes.

Elle n'est pas encore dans son bureau lorsque je toque à la porte. J'échange un regard interrogateur avec Hunter, qui hausse les épaules en retour. Je m'apprête à pénétrer dans le bureau lorsque des bruits de talons claquent contre le sol dans mon dos. Quelques secondes plus tard, la chevelure mauve de Beea apparaît dans mon champ de vision, et je me déplace pour lui faire de la place.

-Vous venez pour le compte-rendu, c'est ça ? intime-t-elle de sa voix cassante. Hunter, entre. Brume, rejoins directement les autres dans la salle d'armes, si tu veux te rendre utile.

Sa proposition me laisse coi. Enfin, si l'on peut appeler cela une proposition, car sa phrase résonne plutôt comme un ordre.

-On ne peut pas plutôt aller se reposer ? risque Hunter.

Sa question lui vaut un regard noir de la part de l'autre.

-On a besoin de vous maintenant. Après, vous pourrez vous coucher.

J'aimerais lui dire qu'au cours de ces trois derniers jours, nous n'avons pratiquement rien mangé et dormi seulement une heure, mais je sais pertinemment quelle sera sa réponse. Alors je me contente de serrer une nouvelle fois les dents et de tourner les talons.

-Il faut que tu voies Xyla, me souffle Hunter. Que tu lui expliques la situation et que tu prennes de ses nouvelles.

-J'y vais, ne t'inquiète pas. On se retrouve après, d'accord  ?

TERRIENNE (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant