Chapitre 24

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Il nous a fallu une trentaine de jours afin de nettoyer entièrement les rues de Neufs et des autres planètes. Trente journées pour que notre maison soit à nouveau celle qu'elle était avant la guerre. Le décret annoncé s'est rapidement mis en place, et cela semblait ravir tous les habitants. A présent, le Système entier est «  comme neuf  », pour citer Hunter, qui adore le jeu de mots qu'il a trouvé.

J'ai dû batailler afin de pouvoir retourner me battre. Au départ, les Amiraux ne voulaient pas que je sois à nouveau au Parcours, étant donné que mes parents sont sur Terre. Mais Étamine a plaidé ma cause, et nous avons trouvé un arrangement. Je vais vivre au Parcours, comme je le voulais, sans gagner réellement de criss. Une partie me sera donnée lorsque j'aurai terminé mon séjour ici, avant que je ne trouve un travail. Cela me convient tout à fait, à vrai dire.

J'ai retrouvé mon refuge nocturne sur le balcon du Parcours, là où je me trouve actuellement. Tout est toujours aussi calme, la nuit, même si le couvre-feu a été levé. La population n'est pas habituée à sortir le soir, je suppose. Alors je reste seule face à la ville où quelques lumières scintillent, la brise légère soulevant mes cheveux.

Les étoiles brillent dans le ciel. Sur l'une d'elles se trouvent mes parents, et mes trois amis restés sur Terre. Que font-ils, à présent  ? J'aurais aimé que chacun d'eux se trouve ici, avec moi. Même mes parents et Noam, qui m'ont tous trois trahie. J'aurais aimé que ma mère soit fière de mon combat pour vaincre la résistance. J'aurais voulu qu'ils voient tous ce qui s'est passé, ici.

Initialement, en revenant sur Neuf, Hunter et moi étions censés prévenir les habitants de la venue des Terriens. Cela me revient en mémoire, à présent. Tous les scientifiques sont décédés lors du débarquement, et nous avons perdu le contact avec la Terre. Certains techniciens d'ici ont tenté de rétablir une connexion, sans succès.

Ne pas savoir ce qui se passe sur Terre me tord le ventre douloureusement, comme à chaque fois que j'y pense. Tout ce qui s'est passé là-bas me paraît lointain, comme s'il s'agissait d'un rêve qui s'éloignait un peu plus tous les jours, et pourtant, j'ai toujours aussi mal. Me dire que j'ai perdu mes parents pour toujours, même s'ils me voulaient du mal, me fait souffrir.

Je soupire en secouant la tête. Il faut que j'arrête d'y songer. C'est du passé, à présent. D'autres choses m'attendent ici, et elles sont plus joyeuses. Comme par exemple l'Entraînement qui reprend demain matin, ou encore le Parcours qui aura lieu dans sept jours.

Rien qu'y penser me fait monter un sourire jusqu'aux oreilles. Mon objectif, à présent, n'est plus d'être forte, mais de battre Hunter en rapidité. Et je suis prête à tout pour y arriver, rien que pour avoir le plaisir de voir la mine dépitée qu'il fera à ce moment-là. Mon rictus s'agrandit encore en imaginant cet instant.

La porte claque dans mon dos, et une présence se glisse à mes côtés. Je n'ai pas besoin de tourner la tête pour savoir de qui il s'agit.

-Je savais bien que tu finirais par venir, lancé-je.

Ethan passe ses bras par-dessus la rambarde en haussant les épaules.

-Il faut reprendre les bonnes habitudes, maintenant, n'est-ce pas  ?

Ses yeux brillent dans la pénombre.

-Tu vas être promu, grâce à ton rôle pour sauver les blessés  ? m'enquis-je après un moment de silence.

-Pas vraiment, non.

-C'est ce qu'a dit Étamine, pourtant.

-J'ai autre chose en tête, lâche-t-il.

Je me tourne vers lui, curieuse.

-Pas de questions, m'avertit-il. C'est une surprise.

-Tu n'es pas drôle, dis-je en levant les yeux au ciel.

TERRIENNE (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant