Chapitre 21

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Au début, je ne réalise pas ce qui est en train de se passer. C'est comme si toutes les cellules de mon cerveau s'étaient éclipsées. Lorsque je reprends conscience, mon premier reflex est de me retirer, sous l'œil surpris d'Ethan.

Punaise. Il n'a pas fait ça, si ?

Je passe mes mains tremblantes dans mes cheveux pour les ramener derrière mes oreilles.

Pourquoi a-t-il fait ça ?

Son regard gêné évite le mien alors que je veux des réponses à mes questions.

-Je... Désolé, s'excuse-t-il. Je n'aurais pas dû, je...

Je secoue la tête et regarde jette un coup d'œil autour de nous, comme pour voir si quelqu'un nous a aperçus. Si c'est le cas, nous sommes morts.

-Ça va ? m'interroge-t-il soudainement.

Je suis incapable de formuler une phrase claire et compréhensible dans les cinq secondes qui suivent sa question. Quand j'y parviens, les mots qui sortent de ma bouche ne sont pas ceux qu'il espérait.

-Mais tu es complètement malade, Ethan? Tu as pensé, ne serait-ce qu'une seconde, à ce que tu faisais ?Tu... On ne peut pas. On n'a pas le droit de faire ça, pour un million de raisons ! Tu as Fara, je n'ai pas l'âge pour ces trucs, et puis je pars demain matin, je te rappelle !

Je fais les cents pas dans la pièce, à présent, en secouant mes mains pour tenter de me calmer. Et je me souviens de la raison pour laquelle je suis dans cette salle. J'agrippe un barreau de l'échelle, pose le pied dessus.Mon regard se dirige vers le trou dans le plafond, d'un noir profond.Sans aucune hésitation, sans savoir à quoi m'attendre dans ce minuscule tunnel, j'escalade l'échelle. Arrivée à son sommet, je me tourne une dernière fois vers le blond resté au sol. Ses yeux me fuient toujours.

-Ce n'est pas la peine de m'attendre. Vas retrouver Fara, et dis au revoir aux autres de ma part, dis-je. Adieu.

Je m'engouffre dans le noir sans attendre une réponse de sa part.


Je ne me souviens même pas du goût de ses lèvres sur les miennes.



+++


La trappe se referme après moi, me plongeant dans le noir. A tâtons, je cherche le bouton pour allumer la lampe que je tiens à la main. Sa lumière jaune éclaire faiblement les murs m'entourant. Ils sont humides et rapprochés. Un sentiment de claustrophobie m'envahit, ma respirations'accélère. « Ok. Reprends-toi, Brume. Tout va bien. »

Ma lampe pointe sur le chemin devant moi et remonte jusqu'au plafond, qui m'arrache une grimace. Même étant petite, je suis obligée de rester à quatre pattes. J'inspire un bon coup avant d'avancer, la lumière entre les dents.

Ethan ne m'a pas précisé si le tunnel était long ou non, ni s'il y a des carrefours. Le sol est rêche et je m'écorche les mains dessus, mais je continue. L'air est lourd, chargé d'une poussière qui me fait tousser. Au fur et à mesure des secondes, mes yeux s'habituent à l'obscurité. L'endroit est vraiment désert. Les murs sont arrondis,et quelques fines gouttelettes perlent dessus. Aucun bruit ne parvient à mes oreilles à part celui de mes pas sur le sol rêche,ce qui est une bonne chose. L'odeur n'est pas non plus insoutenable,mais la poussière continue de me remplir une partie des poumons. Je mets mon pull devant mon nez, espérant que cela suffira.

Après un long moment dans le tuyau, j'arrive sur une impasse. Le bout du tunnel est fermé de toute sa largeur et de toute sa hauteur, me laissant piégée comme un rat. Aussitôt, je me mets à gratter dans l'espoir de trouver une poignée. Sans succès.

TERRIENNE (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant