Chapitre 10

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-Vous êtes prêts à partir  ?

La voix de Barks résonne dans le talker situé sur mon épaule. Alors que je m'apprête à répondre, Hunter me devance et répond positivement, aux aguets. Je passe une main dans mes cheveux attachés afin de me détendre. «  Tout va bien se passer  », me souffle ma conscience. J'aimerais la croire, mais j'éprouve néanmoins quelques réserves.

-La voie est libre, allez y  !

Je me tourne vers le conducteur du véhicule dans lequel nous nous trouvons et lui fais signe de la tête. Une poignée de secondes plus tard, les portières s'ouvrent, et nous nous ruons tous deux à l'extérieur, armes en joue. Les alentours paraissent déserts, mais dès l'instant où nous ne sommes plus à couvert, les balles pleuvent au-dessus de nous. Je serre les dents et tente d'en faire abstraction, espérant que ceux qui nous attaquent comprennent rapidement qui nous sommes.

Je cours le plus rapidement possible jusqu'au flan du Parcours afin d'éviter les projectiles dirigés sur nous et me mets à l'abri derrière un mur. Dès que Hunter m'a rejointe, nous marchons lentement jusqu'à l'endroit par lequel nous sommes sortis, hier matin.

-Je hais cette mission, grogné-je au moment où nous atteignons la grotte. En fait, non. Je déteste tout ça.

Hunter lève les yeux au ciel, l'air exaspéré par ma remarque.

-On en a déjà parlé, Brume. Ce qu'on fait n'est pas de la trahison pour le Parcours.

-Ce n'est pas de ça dont je parle. Ce que je veux dire, c'est que je déteste les résistants et leur manière de penser. Dis, Barks n'entend pas ce qu'on raconte, là, si  ?

Il secoue la tête avant d'ouvrir la lourde porte qui mène jusqu'au tunnel, et nous nous engouffrons à l'intérieur de celui-ci.

-Non, ne t'inquiète pas. Par contre, j'espère que les autres ne vont pas nous sauter dessus quand ils nous verrons arriver.

-Ni que des résistants ont trouvé notre passage, poursuis-je.

Toute cette histoire me rend paranoïaque, et j'ai horreur de cela. Ignorant ma remarque, le garçon brun continue d'avancer à l'aveugle jusqu'au bout du tuyau. Je remercie Ethan mentalement pour son aide et pour avoir volontairement mal refermé la trappe lorsque je l'ouvre. Il me suffit ensuite de sauter à pieds joints pour atterrir au sol, de retour dans les entrailles de Neuf.

Et voilà. Aussi simple que cela.

-Et maintenant, où est-ce que l'on va  ? s'enquit Hunter après s'être posé à terre à son tour.

-A la salle de réunion. Si tu veux mon avis, c'est là qu'ils se trouvent tous.

Quelques minutes plus tard, je toque à la porte, qui ne tarde pas à s'ouvrir, laissant apparaître mes amis restés ici. La surprise reste plusieurs secondes accrochée à leurs visages, avant que Clo, qui tenait la poignée de la porte entre ses doigts, ne se décide à nous laisser entrer. Dès que nous avons pris place autour de la table, tous se précipitent vers nous, sûrement avides de réponses.

-On a un problème, assène Hunter. Un gros, même.

Les sourcils d'Étamine se froncent et son regard s'assombrit. Je me lève et pose ma main sur l'épaule de mon ami.

-Je te laisse leur expliquer, dis-je. Moi, je vais chercher des explosifs – des faux, si possible.

J'ai à peine le temps de sortir de la pièce qu'Ethan m'a déjà rejointe, toujours en portant la chemise bleue des infirmiers sur le dos.

-Attends, je viens avec toi.

Je hausse les épaules avant de me mettre en marche, le garçon blond à mes côtés. Seul le bruit de nos pas qui résonnent brise le silence qui s'installe entre nous. Mais il ne s'agit pas d'un silence agréable comme ceux que nous avions parfois, avant, lorsque nous nous retrouvions dehors, en pleine nuit, pour regarder les étoiles. Une brusque bouffée de nostalgie m'envahit dès le moment où ce souvenir remonte, et une boule se forme dans ma gorge.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now