Chapitre 8

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Il doit se passer une demi-heure entre le moment où la trappe s'est refermée sur nous et celui où nous arrivons dans la petite grotte. Depuis mon passage lointain, les barreaux de la petite grotte n'ont pas été remis en place, ce qui nous facilite la tâche afin de sortir.

Mes doigts agrippent le revêtement rugueux qu'est la pierre du mur, et je me hisse jusqu'au carré qui forme une ouverture. Une fois arrivée, je passe mes bras et ma tête afin de vérifier les alentours. Mon souffle est court et haché après l'effort que je viens de fournir. Je tente de reprendre une respiration normale tout en plissant les yeux.

-Alors  ?

-La voie est libre, il me semble.

J'appuie sur mes pieds et rampe à l'extérieur. Il fait lourd et chaud, ce qui est inhabituel ici. L'air est emplit d'une fumée grise, sûrement due aux petites bombes qu'ont laissé les résistants. Alors que la couleur métallique des hauts bâtiments les fait normalement briller, ils sont maintenant ternes et vides de vie. Tout autour de nous, le même paysage de désolation que lors de notre arrivée ici se répète. Les rues sont désertes, silencieuses, en ruine. Je me mets sur mes pieds, aux aguets, tandis que Hunter sort à son tour.

-C'est parti, souffle-t-il en regardant la carte. D'après mes indications, on doit prendre à droite.

Je sens l'impact avant même de l'avoir vu. Une déflagration se fait entendre, et aussitôt une douleur vrille ma jambe. Je tombe au sol en étouffant un cri qui mêle la douleur à la surprise. Plusieurs autres coups détonnent, et Hunter me pousse afin de nous mettre à couvert derrière la carcasse d'un véhicule abandonné sur la Route.

-C'est grave  ? demande-t-il.

Du sang a coulé sur ma jambe, mais très peu, étrangement. Il n'y a qu'une petite aiguille enfoncée dans mon mollet. Lorsque je l'enlève, la douleur reste un instant avant de s'éloigner. J'essaie de bouger la jambe, ce que je parviens à faire avec étonnement. Mon attention se porte sur l'aiguille, où un morceau de papier est attaché. Je le déplie, curieuse de savoir de quoi il s'agit.

« Courez, je vous couvre. Vous connaissez le chemin, non  ? - Ethan  »

Lorsque je relève les yeux, Hunter a sorti son arme à feu et cherche nos assaillants du regard.

-Ne tire pas  ! le coupé-je.

Il tourne un instant la tête vers moi, l'air perdu. Sans un mot, je lui montre le message de notre ami blond. Il le lit avant de sourire. Je lève les yeux vers le bâtiment du Parcours, sans pour autant parvenir à trouver Ethan. Où est-il  ?

-Alors on y va, décide le garçon brun.

Il m'attrape par le bras pour me mettre sur mes pieds et nous commençons à courir, faisant entièrement confiance à Ethan. Des tirs retentissent à nouveau, mais je tente d'en faire abstraction. La seule chose qui importe est de rejoindre une zone moins dangereuse le plus rapidement possible. Hunter, carte à la main, nous mène à travers les buildings désertés.

Nous courons durant dix minutes à une allure élevée, slalomant entre les véhicules et les débris qui jonchent la Route, jusqu'à ce que Hunter m'arrête en levant son bras devant moi. Je plisse les yeux afin de deviner ce qu'il y a devant nous. Et je me fige, arrêtant même de respirer.

Des adultes armés pointent leurs pistolets sur nous, à trente mètres de distance. Ils sont une demi-douzaine et s'approchent dangereusement, pas à pas. Pourquoi ne tirent-ils pas  ? Je jette un rapide coup d'œil autour de moi, jusqu'à trouver quelque chose qui puisse nous servir d'abri.

-Viens  ! murmuré-je à Hunter en le tirant par le bras.

Dès l'instant où j'ai fait ce geste, les coups pleuvent. Miraculeusement, nous nous baissons en même temps derrière un mur de briques qui me paraît à première vue solide. Hunter pose sa tête contre le matériaux, alors que sa poitrine s'abaisse et se soulève à vive allure.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now