Chapitre 19

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Je me fige, le cœur battant à tout rompre. Mes pensées s'affolent  ; il faut que je sorte de là. Mais comment  ? Un des gardes s'approche de moi, et en faisant attention aux charges que je transporte, je l'accueille d'un coup de pied bien placé. Trop lent, il n'a pas le temps de le contrer et se tord de douleur. Une main se pose sur mon épaule et la presse. Mon coude est lancé à l'aveugle dans mon dos, cognant contre quelque chose. Je parviens à me libérer et je m'apprête à courir lorsqu'un homme se poste devant moi. Ils m'encerclent, à présent, et je sens la panique me gagner. Je dois partir, je n'ai pas le choix. Avant que je n'aie pu faire le moindre mouvement, je sens de la corde contre ma peau, et mes mains se retrouvent enserrées dans un étau.

-Lâchez-moi  ! protesté-je en vain.

Ma tentative d'évasion a dû faire du bruit, car quelques personnes se retournent, dans le hall, alors que l'on me pousse vers les couloirs. Beea nous suit, son éternel sourire satisfait orné sur ses lèvres maquillées de rouge. Je me résigne à accepter mon sort, lorsqu'une silhouette attire mon attention, dans les escaliers.

Hunter. Il s'élance à toute allure dans les marches, mais je secoue la tête, l'empêchant de me rejoindre. Du bout des lèvres, je murmure le mot «  Parcours  », mais je n'ai pas le temps de savoir s'il a compris que déjà, il disparaît de mon champ de vision.

Impuissante, je les laisse me guider jusqu'au bureau de Beea, alors que la panique s'empare de moi. Hunter n'est pas au courant que le Parcours arrive bientôt, et je n'ai aucun moyen de le prévenir... De plus, j'ai toujours les deux bombes sur moi, il ne pourra donc rien faire. Il va se faire endormir, comme les autres, et c'est de ma faute. Les autres vont nous chercher, nous sommes censés les guider dans le quartier général... Alors que je me maudis encore, un des gardes commence à me fouiller.

-Ça ne sert à rien, soufflé-je en espérant qu'il ne voient pas les bombes.

-Enlève ton pull, grogne-t-il en réponse.

-J'aimerais bien, réponds-je d'un ton insolent, mais comme vous le voyez, mes mains sont attachées dans mon dos.

Mon sarcasme n'a pas l'air de les amuser. De deux coups de couteau, l'homme déchire mon vêtement, qui tombe au sol en lambeaux, révélant les deux petites bombes que je porte à la ceinture. Je pince les lèvres, fébrile.

-C'est intéressant, minaude Beea en prenant place derrière son bureau.

Ma mâchoire se contracte, alors que l'on pose les deux bombes sur le bureau, entre nous.

-Laissez-nous, intime mon ancienne amie.

Il faut que je trouve le moyen de sortir d'ici avant l'attaque du Parcours. Que je prévienne Hunter, que l'on trouve un moyen de libérer Xyla et que l'on parte en attendant que l'assaut soit donné. Il faut qu'il sache, que je mette au courant nos équipiers, également. Mais comment  ? La pièce dans laquelle je me trouve ne comporte qu'une sortie  : la porte qui se trouve dans mon dos. Si je trouvais un moyen de me défaire de mes liens et que j'attaquais Beea... Non, des gardes doivent m'attendre, de l'autre côté du mur.

Une phrase de Hunter me revient en mémoire, et son sourire malicieux s'affiche devant mes yeux. « Rien n'est impossible, on peut vaincre des gens, même sans armes  !  » J'en suis capable, je le sais.

-Alors, commençons, reprend Beea, me sortant de ma léthargie.

Je hoche la tête tout en essayant d'évaluer le nombre de personnes auxquelles il faut que je m'attende, une fois libérée de mes liens. Une dizaine, je suppose, au maximum. Il y a tant de choses à faire à la résistance qu'ils ne peuvent pas se permettre de mobiliser beaucoup de monde seulement pour moi.

TERRIENNE (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant