Chapitre 4

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-Ethan !

Le cri plaintif qui vient de retentir à l'entrée du chapiteau me fait sursauter. Je me lève et sors de la petite pièce, les sourcils froncés. Devant moi se tient une femme d'une vingtaine d'années environ, petite et toute en rondeur. Ses cheveux roux sont plaqués en arrière sur son crâne, et elle halète, comme si elle venait de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en courant. Une seconde plus tard, Ethan apparaît à son tour, l'air soucieux.

-Anhi ? Je croyais que tu ne devais revenir que demain ?

La rousse hoche la tête et s'éponge le front en grimaçant.

-On a un problème, souffle-t-elle. Le Parcours est à nouveau attaqué.

Un frisson passe dans mon dos, mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche afin de parler qu'elle reprend déjà la parole.

-Ils sont plus nombreux, cette fois. Ethan, il faut que tu y ailles, maintenant ! Je m'occupe des blessés. Prends le Hatix et vas protéger le Parcours.

Elle a parlé d'un ton impérieux qui contraste avec la douceur de sa voix. Le blond hoche la tête et se tourne vers Hunter, qui vient d'apparaître, et moi.

-On décolle. Venez.

Il a une réaction étrangement calme, compte tenu de ce qui se passe. Sans un mot, nous le suivons à l'extérieur. Les alentours sont déserts tandis que nous montons tous trois dans le Hatix qui trône devant nous. Ethan s'assoit au volant du véhicule gris avant d'ouvrir les portes arrière. Je grimpe rapidement à bord, m'installant à même le sol. Il démarre en trombe et en quelques secondes, l'hôpital n'est plus qu'une silhouette lointaine.

-On sera au Parcours dans une heure environ, annonce le blond, les dents serrées. Espérons qu'on n'arrivera pas trop tard.

Je hoche la tête en inspirant lentement, afin d'éviter d'exploser. J'aimerais qu'il accélère, car je trouve que nous n'avançons pas assez vite, mais ce ne serait pas prudent. J'ai peur pour le Parcours. Que se passera-t-il si les « anti-Parcours » envahissent notre quartier général ? Je ne veux même pas y penser. Comment se débrouillent Xyla, Étamine et Clo ? Je voudrais dire que je ne me fais pas de soucis pour elles, mais ce serait mentir. J'ai peur pour tout le monde, ici.

Le paysage défile à toute allure sous la fenêtre, mais pourtant, le Parcours me paraît toujours aussi loin. Ma jambe tremble nerveusement malgré moi. Je ne peux plus tenir dans cet endroit restreint. Il faut que je bouge. Que l'on arrive sur le lieu de la bataille. Le Hatix roule sur la route à toute allure, bien plus vite que la normale. C'est l'un des avantages de cet engin : il s'agit, en plus d'être un véhicule de transport de marchandises, d'un fourgon qui transporte les blessés, il n'a donc pas de limitation de vitesse. De là où je suis, je peux aisément voir le compteur qui est tourné à la vitesse maximale. Le visage d'Ethan est fermé et ses yeux ne quittent pas la route.

Au bout de ce qui me paraît être une éternité, des cris me parviennent. Je me redresse afin de regarder à l'extérieur, et le spectacle qui s'offre à moi ne me plaît pas du tout. Une centaine de personnes se battent devant la porte principale du Parcours. Des coups de feu retentissent, des corps se mouvent sauvagement. La bataille fait tant rage que nous passons à côté sans que l'on nous remarque. Ethan se tourne vers l'arrière du véhicule et nous tend deux bâtons noirs, le regard déterminé.

-À mon signal, on sort. Vous vous faufilez près de la porte et vous la gardez, compris ? Si quelqu'un parmi l'ennemi parvient jusqu'à l'entrée, vous l'abattez.

Je hoche la tête en silence, les doigts refermés sur la barre brune, et Ethan se tourne vers les combats près d'ici. Au bout de quelques secondes, il lève le bras, trois doigts dressés vers le ciel.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now