Chapitre 5

5.6K 513 36
                                    

Je suis réveillée par une sonnerie stridente. Aussitôt, je me lève, prête à fuir. Puis j'entends des rires. C'est la fille brune, allongée dans son lit.

-Calme, Terrienne. C'est juste le signale pour se lever, pas une alerte. On l'entend bien, hein ?

Ça oui, on l'entend. Un peu trop, même. Les trois filles se lèvent à leur tour et on commence à se préparer. J'enfile un pantalon trop large pour moi et un t-shirt usé. Alors c'est comme ça que ça se passe, ici ? On refile les vêtements anciens aux nouveaux ? Eh bien...

Je noue mes cheveux en une queue-de-cheval haute et je suis mes colocataires de dortoir dans le couloir. Cette fois, je prends en note chaque tournant, chaque endroit. Je tente de les mémoriser, sans succès. La mémoire n'a jamais été mon fort. On nous sert un petit déjeuné tellement copieux que je ne peux le terminer, puis tous vaquent à leurs occupations. Moi, je ne sais pas où aller. Je ne sais plus, dans ce labyrinthe de couloirs, où se trouve la salle d'entraînement. Ni même si je dois y aller.

Étamine me rejoint et, sans un mot, elle me fait signe de la suivre à travers le bâtiment. Où va-t-on ? Elle s'arrête devant une porte blindée au fond d'un couloir sombre et se tourne vers moi. Je reste un instant silencieuse, m'interrogeant.

-Qu'est-ce que c'est ?

-La porte du Parcours. C'est derrière cette porte que tout se passe.

-On peut y aller ? Pour voir ce qu'il y a, je veux dire.

-Tu le découvriras dans trois jours.

Trois jours ? C'est une blague ? J'ai trois jours pour me préparer ?

-En attendant, on va voir ce que tu vaux. Suis-moi.

Elle m'emmène dans une pièce vide, sans autre décor qu'un mur où sont accrochés des sortes de cailloux noirs. Je ne comprends pas l'intérêt de ce mur, mais je me retiens de poser la moindre question. Elle va m'expliquer ce qu'il fait là.

-Essaye de grimper tout en haut, m'ordonne-t-elle.

-Quoi ?

Comment veut-elle que... Ah. Je comprends à quoi servent les cailloux. Je m'approche du mur. Il doit faire quelques mètres de haut, pas plus. J'agrippe une première prise pour me hisser, puis une autre. J'essaye de caler mes pieds sur celles en-dessous. Mes chaussures glissent sur le matériau, et je dois m'accrocher fort. Je serre les dents et tente de trouver une nouvelle prise. Je regarde en bas. Je suis seulement à quelques centimètres du sol. Mon pied dérape sur le mur, m'écorchant le tibia, mais je continue à monter. Aller. A l'aide de mes bras, je monte plus haut encore. Je ne trouve plus de prise pour caler mes jambes. J'appuie le bout de mes pieds sur le mur, mais il est trop lisse et je glisse. Je ne tiens plus que par les bras, mes bras maigres et sans force. Je grimace et grince des dents. Mes doigts se détachent un à un des deux prises que je tiens, et je finis au sol dans un bruit sourd. Mon épaule et mon bras droit me font mal.

Étamine s'approche et s'accroupit près de moi, les bras croisés.

-Tu peux tomber sur ça pendant le Parcours. Alors, c'est dur ?

Je grogne en retour et tente de me relever.

-Tu vas rester ici jusqu'à ce que tu arrives à monter tout en haut et à en redescendre. Après, on passera à l'exercice suivant.

Génial.

Je me lève, déterminée, j'essuie mes mains moites sur mon pantalon et je réfléchis, plutôt que me jeter tête baissée sur le mur. Il doit bien y avoir un moyen de grimper... Le mur est large de deux mètres à peine. Je compte les prises. Elles sont plutôt nombreuses au début, mais plus on monte, moins elles sont présentes.

TERRIENNE (édité)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu