TERRIENNE (édité)

Chapitre 9

Je fronce les sourcils tandis que Noam baisse son couteau et nous fait signe de ne pas intervenir. Son visage se détend à l'entente de cette voix féminine qui m'est inconnue.

-Isabella ? appelle le blond en direction du tunnel. Viens, entre !

Il recule de quelques pas, pendant que la porte s'ouvre encore un peu plus. Une fille de mon âge débarque dans la pièce, ses longs cheveux bruns me rappelant ceux de Fara. Elle sourit à Noam, l'air soulagé, et se jette dans ses bras. J'échange un regard interrogateur avec Hunter, qui hausse les épaules en retour.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?demande Noam en se dégageant de son étreinte après avoir jeté un coup d'œil dans notre direction.

La nouvelle venue semble alors se rendre compte de notre présence, à Hunter et moi, et se tourne vers nous. Elle me toise des pieds à la tête, et je me mets automatiquement à la détester. C'est plus fort que moi.

-Vous faites partie des extraterrestres, c'est ça ? Ceux de Neuf ? Comme Travis ?Travis ! appelle-t-elle à travers la cloison !

Je serre les poings lorsque j'entends son nom. Génial. Il ne manquait plus que lui.

Quand nous sommes arrivés sur Terre,après mon réveil, Hunter m'avait dit que Travis avait été placé dans un autre Bunker que le notre. Je m'en suis réjouit et ai pensé que je n'aurais plus jamais à le revoir. Et voilà qu'il se tient devant moi, les cheveux collés au front à cause de la sueur, le regard inquiet, ne prononçant pas un mot.

-Je me promenais dans les couloirs du Bunker quand j'ai entendu une conversation entre deux hommes. Ils disaient qu'il fallait capturer tous les arrivants de Neuf pour qu'ils puissent en faire des expériences ou je ne sais pas quoi. Alors, je suis directement allée prévenir Travis et on est partis secrètement du Bunker, pour la ville. Je savais qu'ici, on serait en sécurité, mais je ne pensais pas te trouver là, Noam ! C'est pour ça que vous êtes aussi ici ?

Je hoche la tête tout en jetant un regard noir à Travis, mais Hunter me donne un coup de coude dans les côtes.

-Voici Brume et Hunter. Brume, Hunter, c'est Isabella, ma meilleure amie.

-Nous n'avons pas de temps à perdre,enchaîne celle-ci tout en avançant dans la pièce. Les gardes sont déjà à notre recherche. Il faut partir au plus vite. Vous avez un plan, un endroit où l'on pourrait se rendre ?

Je passe une main dans mes cheveux pour les remettre en place, paraître un peu plus « adulte »,comme Isabella. Elle paraît tellement plus mature, plus posée,alors que je ressemble à une petite fille de douze ans...

-En réalité, oui. Il nous faut un moyen de nous rendre à la Base où des équipes ont prévu de faire décoller un vaisseau spatial pour retourner sur Neuf, dis-je.

Isabella, qui défaisait le sac qu'elle porte avec elle, s'arrête net.

-Tu n'es pas sérieuse ?

Noam lâche un rire moqueur.

-Tu vois, je t'avais dit que c'était une mauvaise idée ! s'exclame-t-il

-On en a déjà discuté, répliqué-je.

Soudain, je me rends-compte que j'ai toujours mon couteau à la main et je le pose sur la table, à côté des sacs.

-C'est du suicide. On y arrivera jamais. Et puis, on est à au moins trois jours de marche de la Base. Quand est-ce que la navette doit partir ?

Je me tourne vers la fille brune, les bras croisés sur ma poitrine.

-Je n'en ai aucune idée, admis-je. Mais c'est la seule option que l'on a. Alors soit tu es avec nous, soit tu dégages. J'irai seule s'il le faut, mais je ne veux pas rester sur cette terre où l'on va nous rattraper, nous enfermer, faire des expériences sur nous et sûrement nous torturer.