Bonus

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[La scène se passe entre le chapitre 10 et le chapitre 11, lorsque Noam et Brume se sont fait attaqués par un inconnu, avant qu'ils arrivent dans le Bunker 8.]

-Noam  ? interrogé-je prudemment. C'était qui, ce type qui nous a attaqués  ?

Il hausse nonchalamment les épaules.

-Cet homme fait partie des exilés des Bunkers. Il a commis un crime, et donc il a été exclu de notre société. Ce genre de choses arrivent fréquemment, ici.

Un frisson me parcoure le dos.

-Comme sur Neuf, soufflé-je.

Soudain, je pile. Surpris, Noam se retourne vers moi, les sourcils froncés.

-Si on se fait arrêter... Isabella et toi, vous allez être exilés, vous aussi  ?

Le garçon blond n'a pas besoin de me répondre  ; la réponse se lit sur son visage soucieux. Je me mords la lèvre. Cette escapade me semble de moins en moins être une bonne idée. Si les deux Terriens étaient rejetés de leurs Bunkers par ma faute, je ne me le pardonnerais pas.

Noam semble deviner mes pensées. Il pose la main sur mon épaule et plante son regard dans le mien.

-Hé, Brume. Ne t'en fais pas pour nous. On a choisi de te suivre, de venir avec Hunter, Travis et toi. Si on se fait attraper, on en assumera les conséquences. OK  ?

Je hoche la tête, au moment où la voix de Hunter appelle mon nom.

-Brume  ! Noam ! Où êtes-vous  ? Vous m'entendez  ?

Le bras du garçon retombe le long de son corps et sa mâchoire se crispe.

-Il va nous faire repérer, s'il continue à crier de cette manière, ce crétin.

-Hunter n'est pas un crétin.

J'ai à peine terminé ma phrase que Noam me fait les gros yeux, avant de retourner vers le campement. Lorsque je le rejoins, tout notre petit groupe boucle nos maigres bagages. Hunter empoigne la carte, et son doigt parcoure le chemin que nous devons prendre.

Je dépose ce que j'ai pu prendre dans la maison de l'homme qui nous a attaqués au sol.

-Où étiez-vous  ? On vous a cherchés partout  ! Vous êtes complètement malades d'être partis sans nous le dire  !

Hunter s'affole en faisant les cents pas. Il me jette un regard noir, comme s'il me reprochait d'avoir disparu pendant quelques instants avec Noam. Ce dernier serre les poings et ignore sa remarque.

-On a été repérés, crache-t-il. On doit partir maintenant.

Il empoigne son sac à dos et le passe par-dessus son épaule sans ménagement. Puis il commence à marcher vers l'horizon, face au soleil, sans nous attendre.

Je n'entends que le bruit de nos semelles sur le sol couvert de gravillons  ; des pieds qui avancent, de plus en plus épuisés, dans la poussière. Le soleil cogne sur ma tête, et j'ai tellement chaud, même avec mon simple t-shirt... Cela fait deux heures que nous marchons dans le désert, sans un coin d'ombre ou un endroit à l'abri pour faire une pause. Si quelqu'un passait dans un rayon de cinq kilomètres, il n'aurait pas beaucoup de mal à nous repérer. Mais il n'y a personne  : toute la population se trouve dans les Bunkers.

Ma gorge sèche me réclame de l'eau depuis une demi-heure, si ce n'est plus. Mais nous n'en avons pas beaucoup, je préfère donc la garder pour plus tard, dans un cas d'extrême urgence. Alors je continue de mettre un pas devant l'autre, sans penser à la douleur.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now