Chapitre 2

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Je me réveille dans une pièce blanche, allongée sur un lit sur le dos. Quelque chose m'empêche de prendre ma respiration comme je le voudrais, et lorsque je porte mes doigts à mon visage, je me rends-compte que je suis reliée à un tuyau. J'observe le dos de ma main, lui aussi accroché à des tubes. Je les arrache de la main gauche et passe mes jambes au-dessus du lit. Aussitôt, une alarme stridente envahit la salle, cognant dans ma boîte crânienne. Ma tête tangue, et je dois m'agripper aux draps clairs le temps d'un instant.

Le sol est froid sous mes pieds nus. Je porte seulement un long t-shirt vert foncé, et mes cheveux sont lâchés. Je parcoure quelques pas dans l'endroit où je me trouve, tourne sur moi-même.

Mon regard parcourt la pièce dénuée de vie. Où sont Hunter, mes parents, tous les autres ? Où suis-je ?

Il n'y a rien à part mon lit et des tuyaux reliés à une grosse machine. Et une porte. Je m'approche de celle-ci, mais avant d'avoir pu la franchir, deux femmes en blouse blanche pénètrent dans la chambre, affligées de masques ridicules sur le nez et de gants épais. Sans un mot, elles m'empoignent chacune par un bras et me forcent à me rasseoir sur mon lit. Je n'ai même pas la force de me débattre.

-Que se passe-t-il ? parviens-je à demander alors que la première me rebranche mes fils. Qui êtes-vous ?

Je ne me souviens pas les avoir vues. Tout ce dont je me rappelle en ayant posé les pieds sur Terre, c'est ce sentiment de tomber. Et puis, plus rien.

Aucune des deux ne me répond, mais la seconde me lance un regard qui se veut – je suppose – amical avant qu'elles ne quittent la pièce.

-Où sont ma famille et mon ami ? tenté-je alors que la porte se referme.

Je n'ai pour seule réponse que l'écho de ma voix dans la pièce vide, avant de sentir un liquide froid couler dans mes veines. Et je sombre à nouveau.

Cette fois, lorsque mes paupières s'ouvrent – difficilement – ma mère est assise sur mon lit, sa main posée sur la mienne. Hunter et une autre personne se trouvent sur des chaises que l'on a dû apporter. Je m'assois doucement, la tête contre le mur dans mon dos.

-Tu te sens mieux ? m'interroge ma mère en passant une main sur ma joue.

Ses traits sont tirés, sa voix fatiguée. Mon regard glisse vers mon ami et l'inconnu à ses côtés. Ses cheveux blonds ondulés sont indisciplinés, et il se tient droit sur sa chaise, dans des vêtements sombres qui me sont inconnus. Jamais personne ne portait ce genre d'habits, sur Neuf.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? demandé-je faiblement.

-Tu es tombée dans les vapes, m'informe Hunter avec un sourire moqueur. Puis son sourire s'efface et il fronce les sourcils. On ne savait pas ce qu'il t'arrivait. Quelques secondes avant, tu étais debout, en forme, et paf ! Tu étais inconsciente.

L'autre prend la parole.

-Tu as fait un malaise, qui est sûrement due à la nouveauté de l'air et de l'endroit. Est-ce que tu te sens mieux ?

Je ne peux m'empêcher de me sentir méfiante, même si je lis dans ses iris marron-vert une réelle gentillesse. Ses cils sont assez longs pour un garçon, et aussi clairs que sa chevelure.

Ma mère se lève, m'adresse un sourire et s'éclipse sans un mot. L'inconnu se lève, réajuste sa veste et commence à marcher dans la pièce, l'air sérieux. Je ne peux m'empêcher de hausser les sourcils en signe d'incompréhension.

-Tu es qui, exactement ? dis-je au bout d'un moment.

Il s'arrête net et se tourne face à moi.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now