Chapitre 19

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La navette se tient devant nous, immense, imposante, immaculée de blanc. Je ne sais pas comment je me l'imaginais. Sûrement pas ainsi. Elle ressemble à ce moyen de transport que j'ai vu lors de mon premier jour de cours. Un avion, il me semble. Une chose est sûre  : ce vaisseau n'a aucun point commun avec la navette par laquelle nous sommes arrivés ici. Comment les scientifiques de Terre ont-il pu créer une créature pareille en si peu de temps  ? Je ne me souviens pas depuis combien de temps je suis sur cette planète, mais cela me paraît court pour imaginer et construire un si grand bolide.

Je secoue la tête. Ce n'est pas le moment de poursuivre mes questionnements. Je porte mon attention sur l'endroit où je me trouve avec Hunter. Tout autour, des techniciens s'affairent, carnet à la main, un casque étrange posé sur leurs oreilles. Personne ne semble nous avoir remarqués. Je lève légèrement le yeux vers le haut, et remarque qu'un toit recouvre nos têtes, à plusieurs mètres de hauteur. Nous sommes donc toujours dans une salle.

Alors que je suis toujours en plein repérage des lieux, une voix grave se fait entendre.

-OK, les gars  ! Ouverture demandée  !

Hunter attrape ma main et me fait signe de reculer discrètement jusqu'à un endroit où nous serons à l'abri. Il me dirige vers une pile de planches de bois, dont je ne parviens pas à deviner l'utilité. Je m'accroupis derrière, laissant seulement ma tête dépasser de quelques centimètres afin de voir ce qui se passe. Suite à la voix masculine, un grincement se produit, et le toit que j'observais tout à l'heure s'ouvre, laissant apparaître le ciel bleu. Une luminosité prononcée envahit la salle. Je suis contrainte de plisser les yeux afin de me protéger.

-Comment est-ce qu'on va réussir à monter dedans  ?

Hunter m'ôte les mots de la bouche. Je hausse les épaules tout en continuant de fixer les mouvements autour de nous, ébahie par ce qui se passe. Je n'arrive pas à croire que nous y sommes enfin. Le moyen de locomotion qui va me permettre de retourner sur Neuf se tient devant mes yeux. C'est la dernière ligne droite, mais sûrement la plus compliquée. D'autant plus que l'autre moitié du groupe se trouve je ne sais où...

Je ne parviens pas à détacher mon regard de la navette blanche qui trône à quelques dizaines de mètres de moi, et je dois me retenir de toutes mes forces pour ne pas me ruer vers le vaisseau.

-On doit trouver une solution, souffle Hunter, me ramenant les pieds sur Terre.

-On a les blouses des scientifiques, observé-je. Mais ça ne marchera pas.

-Arrête, c'était une bonne idée, en principe. A ton avis, comment feraient Isabella ou Noam pour arriver jusqu'à la navette  ?

Je me mors les lèvres.

-Noam éliminerait tout le monde, déclaré-je. Attends, tu ne vas pas faire ça  ? ajouté-je en voyant que Hunter commence à se lever.

-Et pourquoi pas  ?

Je secoue la tête de gauche à droite en insistant. Il doit forcément y avoir un autre moyen pour monter dans le vaisseau. Si l'on cherche bien, il y a toujours une solution. Comme au Parcours. Mais j'ai beau me retourner le cerveau dans tous les sens, rien ne me vient à l'esprit. Tuer toutes les personnes présentes nous est impossible  : il y a trop de monde, et nous aurons besoin d'aide pour faire décoller la navette et naviguer dans l'espace.

Courir à toute vitesse jusqu'au véhicule blanc est à éliminer aussi  : ce serait la chose la plus futile à faire.

Je n'ai pas le temps de trouver une solution que déjà, une alarme retentit au-dessus de ma tête, vibrant dans mon crâne. Je pose les mains sur mes oreilles et jette un coup d'œil à Hunter. Au bout de quelques secondes, le bruit s'arrête, et une voix de femme la remplace.

TERRIENNE (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant