Chapitre 20

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Ethan


-Ethan, tu rentres avec eux à l'intérieur, pour les blessés, ordonne Étamine.

Elle me tend un masque et je l'attrape en hochant la tête.

L'attaque sera donnée dans quelques secondes à peine. Bientôt, nous pourrons entamer les discussions sérieusement, avec des menaces, si besoin. Ils ne peuvent plus reculer, à présent.

Maintes et maintes fois, nous avons tenté d'établir une conversation avec la résistance, en proposant un cessé le feu, puis des négociations. Ils n'ont jamais accepté. Pourtant, je sens que la parole est le meilleur moyen pour arrêter cette guerre. Ce ne sont pas les armes et les coups foireux qui nous y aideront. Mais les résistants, comme ils aiment se renommer, ne sont pas de cet avis.

Étamine me tape sur l'épaule alors que Clo me sourit allégrement avant que je n'enfile mon casque de protection. Dès lors, je n'entends plus que des bruits étouffés et le rythme élevé de ma respiration.

Est-ce que Brume et Hunter ont déjà pu lancer leurs bombes ? Je l'espère. Ma jambe tressaute légèrement, et je n'attends plus que le signal d'étamine pour partir. Soudain, elle monte son pouce vers le haut.

Aussitôt, je m'élance avant Clo à l'extérieur du véhicule blindé, bombes à la main. Mon cœur bat vite, sous l'effet de l'adrénaline qui coule dans mes veines. Un sourire vient étrangement éclairer mon visage sous le masque, alors que nous nous précipitons vers l'intérieur.

Les gardes dehors sont déjà endormis et, du menton, je remercie les combattants de première ligne, qui ont déjà terminé leur mission. La mienne commence maintenant. Clo pousse la porte en verre du bâtiment, son arme à feu en joue, tandis que je la couvre. Normalement, la voie est totalement libre, à l'extérieur, mais mieux vaut être plus prudent que nécessaire. Elle se baisse et, après m'avoir fait un signe, lance sa bombe dans le hall d'entrée. Une fumée blanche se libère dans l'atmosphère, et j'entends quelques gémissements, avant qu'ils ne soient remplacés par des bruits bruts.

-Cible neutralisée, ici, souligné-je à mon amie en jetant un coup d'œil circulaire à l'intérieur.

Clo montre à ceux qu'elle dirige qu'ils peuvent envahir les couloirs et les étages, et je me précipite à leur suite, toujours sur mes gardes. Il faut que je voie les blessés. L'équipe médicale attend mon signal afin d'intervenir, je dois donc me hâter. Je monte les marches quatre à quatre, Clo sur mes talons.

-Où est Hunter ? demande-t-elle avec inquiétude.

Brume avait dit qu'elle le préviendrait pour le faire venir devant l'étage où sont prisonniers nos camarades. Je me mords la lèvre sous mon masque, nerveux, alors que mes yeux scrutent les personnes au sol, sans trouver mon ami.

-Quelque chose cloche, déclaré-je. Brume devrait être là, elle aussi.

Clo me lance un regard alarmé, dans lequel je devine aisément sa peur, qu'elle me transmet. Et si... Non, ils ne peuvent pas avoir été arrêtés, pas maintenant, à l'instant où tout se joue, si ? J'étouffe un juron avant de pousser une porte au hasard. Dès qu'une pression se fait sur la poignée, quelqu'un me saute au cou avant de me déstabiliser et, à l'aide de son tibia, me fait chuter au sol lourdement.

-La bombe ! hurlé-je par réflexe.

Je la protège en roulant sur le côté avant d'assener un coup à mon agresseur, qui le pare avec difficulté. Il me retire mon masque, sous les yeux écarquillés de Clo, pétrifiée, et son poing s'apprête à rencontrer mon visage, lorsqu'il me reconnaît enfin.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now