Chapitre 6

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 Noam vient de faire imersion dans le vestiaire normalement résevé aux filles, et nous fixe les unes après les autres. Je relâche sans un mot Meridith, attrape mes affaires et sors sans un mot, bousculant au passage le blond.

Je les hais. Je les hais tous. Je hais cet endroit, cette planète, je déteste tout, jusqu'à l'air que je respire. Alors que je me dirige vers l'aire où se trouve Hunter, Noam me rejoint et m'attrape par le bras pour me faire me retourner.

-Tu n'as rien ? m'interroge-t-il, et il me semble percevoir de l'inquiétude dans son regard. Je chasse automatiquement cette pensée. Noam ne peut pas s'inquiéter pour moi.

-Laisse-moi tranquille, protesté-je en me dégageant de son emprise. J'ai pas besoin de ton aide.

-C'est fou comment tu t'attires les ennuis partout où tu passes, Brume Jewells, commente-t-il sarcastiquement dans mon dos.

                                                                                      *                 *

                                                                                                *

Une fois revenue dans mes quartiers, je m'écroule sur mon lit, grimaçant sous la douleur. Chaque parcelle de mon corps me fait mal, et je sais que devrais aller me laver pour prendre connaissance de l'étendue des dégâts que le combat contre Meridith m'a donné, mais je ne parviens pas à bouger. Le sang a dû sécher sur mon visage, et je dois être couverte de bleus et de blessures que je dois soigner.

Soudain, quelqu'un toque à la porte Une tête blonde passe par l'ouverture de celle-ci, les sourcils froncés. Je soupire. Noam est bien la dernière personne que j'ai envie de voir à cet instant.

-Je peux entrer ?

Je grogne en réponse, et le garçon s'avance dans ma chambre, accompagné d'une serviette et d'un gant. Je me redresse avec effort sur mon lit.

-Qu'est-ce que tu veux ? dis-je en le toisant.

-Je venais juste t'apporter ça. Ca peut t'être utile si tu veux te soigner.

-Ben... Merci, dis-je en attrapant les objets qu'il me tend.

Mais au lieu de partir comme je m'y attendais, Noam s'assoit à mes côtés et examine ma joue.

-Elle ne t'a pas loupée, murmure-t-il. Tu as le bas du visage violet et le nez en sang. J'espère que ce n'est pas cassé.

Je hausse les épaules - mouvement qui, une nouvelle fois, me vaut une décharge de douleur dans ma colonne vertébrale. Noam me prend le gant humide des mains et le passe sur mon nez, où il récolte du sang.

-Noam ? demandé-je doucement, pour ne pas trop réveiller mes muscles endoloris. Est-ce que tout le monde nous connaît, ici ? Nous, les gens qui venont d'ailleurs ?

Je n'ose pas prononcer le mot "extraterrestre", qui sonne toujours comme une insulte à mon oreille. Le blond plante son regard dans le mien, tout en continuant d'enlever le liquide poisseux de mon visage.

-Tu sais... Votre arrivée n'est pas du tout passée inaperçue. Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais des caméras étaient là quand vous êtes descendus du vaisseau. Depuis, la presse ne parle que de vous, et votre présence pose beaucoup de questions.

-Quel genre de questions ? m'enquis-je.

-Les gens se demandent comment cela est possible, comment vous êtes arrivés là, quelles sont vos intentions ici. Certains pensent que vous voulez nous envahir et nous tuer. Pour nous tous sur Terre, une partie des films anciens dits de "science-fiction" sont devenus réalité. Et... De nombreuses personnes pensent que vous êtes des monstres à exterminer, rien de plus.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now