Chapitre 13

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Ce sont des tapotements qui me tirent doucement du sommeil. Lorsque j'émerge, Hunter est sur le pas de la porte, un air mi amusé mi-intrigué étendu sur le visage. Je tente de me redresser, toujours endormie, mais un bras me retient.

Ethan.

Brusquement, les passages qui se sont passés un peu plus tôt dans la journée me reviennent en mémoire, et je grimace intérieurement. Que m'est-il passé par la tête, exactement, à ce moment-là  ?

Je passe une main sur ma figure et tente de chasser ces pensées, me concentrant sur Hunter, qui m'attend patiemment.

-Eh bien enfin  ! souffle-t-il avec un sourire en nous regardant tour à tour. Depuis le temps que j'attends ça.

Je lève les yeux au ciel, plus que gênée par ce qui se déroule autour de moi. Puis je m'extirpe du lit en prenant garde de ne pas réveiller Ethan.

-On doit y aller, c'est ça  ? demandé-je en enfilant mes chaussures.

-Oui. Il faut qu'on se dépêche, avant qu'ils ne commencent à douter.

Son ton inquiet m'indique qu'il est anxieux et par conséquent, que cela doit faire un moment que nous sommes dans les entrailles de Neuf. Il est temps de remonter à la surface. Néanmoins, malgré les risques que j'ai pris en restant plus longtemps, je me sens mieux. Plus reposée, revigorée.

-Alors  ? s'enquit le brun tandis que nous longeons les couloirs déserts du Parcours.

Je le dévisage un instant sans comprendre où il veut en venir.

-Il t'a dit ce qu'il devait te dire  ? reprend-t-il devant mon air dubitatif.

Je hausse les épaules en cherchant un moyen d'échapper à cette conversation. Ou du moins, de la renverser.

-Comment es-tu au courant  ?

C'est à son tour de lever les yeux au ciel en riant.

-Voyons, Brume, tout le monde l'avait deviné  !

Sa phrase n'atténue en rien mon malaise, et je presse le pas afin de ne pas avoir à parler. Il y a des choses plus importantes qui se passent ici, plutôt que... ce qui s'est passé avec Ethan. Je ne suis pas prête à mettre des mots là-dessus, tant cela me dépasse. Et m'angoisse, surtout.

-Brume  ? m'arrête Hunter.

Je fais volte-face.

-Il va falloir qu'on parle de ça, après, m'indique-t-il.

-Je n'ai pas envie d'en parler.

-Il va bien falloir, insiste-t-il en passant son bras par-dessus mon épaule. En tant que meilleur ami, je vais t'aider à y voir clair. Et à ne pas flipper devant lui.

Je lui assène mon coude dans les côtes en riant, alors que nous progressons à l'extérieur. Nous sommes bientôt arrivés à la voiture qui doit nous attendre depuis un moment, déjà. Si elle n'est pas partie. A cette pensée, mes mains deviennent moites. Et s'ils commençaient à se douter de quelque chose, après le temps que l'on a passé dans le Parcours  ? J'en frissonne déjà, mais je m'efforce de ne pas y songer. Pas maintenant.

C'est avec soulagement que je remarque le véhicule qui doit nous ramener à la résistance. Malgré notre retard, ils nous ont attendus. C'est déjà quelque chose. Tout en marchant de manière naturelle, je regarde devant moi et murmure à Hunter, avant que nous ne parvenions au véhicule.

-Il y avait du monde dans la salle d'armes, on a donc du trouver un autre moyen de prendre des provisions, soufflé-je entre mes dents.

Le brun hoche la tête de manière imperceptible, me prouvant qu'il a compris. Dans mon sac, je sens les maigres munitions que nous avons emprunté peser sur mon dos. Une sueur froide me parcoure l'échine à l'idée qu'ils aient découvert notre couverture. Je n'ose même pas imaginer ce qui se passerait, dans ce cas-là.

TERRIENNE (édité)Where stories live. Discover now