Chapitre 5

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Je toque doucement à la porte du dortoir. N'obtenant pas de réponse au bout de plusieurs essais, ma main se pose d'elle-même sur la poignée et j'ouvre la porte. Hunter est allongé sur son lit, le regard fixé au plafond. J'avance d'un pas dans sa direction, mais il n'a aucune réaction. Alors, je m'approche de la couchette et m'assois à son bout, guettant un signe de sa part.

-On va la libérer, Hunter, soufflé-je.

Un rire jaune s'échappe de sa gorge,et il secoue la tête.

-Ah oui ? Et comment va-t-on s'y prendre, hein ? La planète entière sait se battre. Nos ennemis sont aussi forts que nous. Comment veux-tu qu'on gagne ?

Il s'appuie sur ses coudes afin de se redresser et me toise. A la place de la lueur d'amusement qui règne habituellement dans ses prunelles vertes, je n'y décerne que de la tristesse. Le contour de ses yeux est rouge, comme s'il avait pleuré.

-Je ne savais pas que tu tenais tant à elle, remarqué-je.

Il hausse les épaules nonchalamment.

-C'est pas important. Ce n'est même pas réciproque. Enfin, pas de la même manière.

Je fronce les sourcils, peu certaine de comprendre le sous-entendu de ses paroles. Le visage de Hunter se radoucit en voyant mon expression intriguée, et un léger sourire envahit ses lèvres.

-Au départ, je ressentais seulement de l'amitié pour elle. Mais au fur et à mesure du temps, c'est devenu plus... fort.

Il se racle la gorge, mal à l'aise,avant de poursuivre.

-Le problème, c'est la différence d'âge. Le temps que j'arrive à mes dix-neuf ans, elle aura déjà trouvé sa moitié. Et puis, je vois bien que je ne l'intéresse pas.Aux Entraînements, elle lorgnait toujours sur les gars sérieux, forts, qui se prennent pour les meilleurs. J'ai essayé d'attirer son attention en étant drôle, en me moquant gentiment de ces gars, mais elle ne réagissait pas. Elle doit me trouver trop jeune et trop immature.

Soudainement, il se lève et fouille dans le tiroir qui se trouve sous son lit. Il en ressort quelques secondes plus tard un sac et quelques vêtements qu'il agite sous mon nez.

-Tu sais que personne n'a touché à nos affaires depuis notre départ ? Personne ne nous a remplacés. Mes vêtements sont toujours là, et je parie que c'est pareil pour toi. On les a marqués, on dirait.

Il me sourit malicieusement, mais son rictus, bien que joyeux, n'atteint pas ses yeux, toujours perlés de tristesse. Je le suis du regard alors qu'il remplit son sac.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je pars chercher Xyla, lance-t-il simplement, sans s'arrêter. Tu ne crois tout de même pas que je vais la laisser seule, prisonnière de ces ordures qui veulent la fin du Parcours ?

Je me lève d'un bond et lui arrache ses affaires des mains.

-Ne pense même pas à partir tout seul, dis-je sèchement. Tu n'as même pas de plan. Tu sais à peine ce qui se déroule ici ! Et tu ne sais pas comment les autres sont organisés. C'est ridicule.

Il me jette un regard noir.

-Si j'en parle à Ethan, Clo ou Étamine, ils vont m'interdire d'y aller.

-Et ils auraient bien raison !

-Je te croyais plus compréhensive et plus courageuse, Brume. L'ennemi te fait-il peur ?

-Et moi, je te pensais plus réfléchi, Hunter, craché-je. C'est du suicide !

-Il faut aller la chercher !

TERRIENNE (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant