La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 7 ♾

Je me souviendrai toute ma vie de ce jour où papa m'a enfin avoué la vérité. Même si pour être honnête, je n'avais pas vraiment bien compris de quoi il s'agissait. Grâce au Sanctuaire et aux cours, je connais pratiquement tout ce qu'il y a à savoir sur mon monde, mais ce n'est pas encore fini.

- Oh, mais c'est « flambarde », suis-je interrompue dans ma course. Regardez les filles, elle tente de s'améliorer mais c'est perdu d'avance, rigole-t-elle avec ses copines.

- Qu'est-ce que tu veux Salomé, lancé-je essoufflée par mon cardio.

- Rien, t'es simplement sur mon territoire.

- Ce parc appartient à tout le monde, dois-je te le rappeler ?

- Et moi, « dois-je te rappeler » que c'est la fondation de mon père qui finance la plus grande partie de l'école ?

- Oui, et donc ?

- Barre-toi flambarde, tu n'as rien à faire ici !

- Ne me chauffe pas Salomé, sans mauvais jeu de mot, ou je te jure que tu vas le regretter.

Véritable peste, mais aussi grande populaire de l'école, Salomé est la fille d'un des plus grands couples de gardians que notre monde est connu. Alexander et Constance Delacroix. Il sont tragiquement morts lors d'une bataille contre des messagers de satan, mais leur fille se croit toujours supérieure à tout le monde, simplement parce que la fondation qui porte son nom est la première source économique de notre école. Cependant, je me fiche pas mal de qui paye pour le Sanctuaire, je ne vais pas la laisser me pourrir la vie.

- Je crois que tu oublies à qui tu parles, s'emporte-elle.

Elle croit me faire peur, mais il n'en est rien. Avec son style très rétro, elle est surnommée par la plupart des mecs qui sont à ses pieds de nouvelle « Maryline Monroe », mais en brune. Personnellement, enfin avec mes meilleures amies, on trouve que c'est une insulte à cette icône des années cinquante. Elle est toujours accompagnée de ses amies qui sont simplement là par cupidité, car elle est pleine aux as.

- Toi aussi, je crois que « tu oublies à qui tu parles », t'es sûre de vouloir voir tes cheveux brûler mèches par mèches ?

Elle est là, à me fixer avec son regard bleu dont le trait de liner marron est parfaitement construit. Seulement, il est hors de question que je me laisse faire.

- Qu'est-ce qui se passe, intervient une autre voix féminine.

- Oh, salut Astrid, sourit Salomé. Tu es très belle aujourd'hui.

Et oui... Notre école n'en a pas assez d'une seule peste, il a fallu qu'elle nous en donne deux, voir même un peu plus...

- Notre chère ange du feu t'embête, lance-t-elle en s'approchant d'elle et en me fixant.

- Pardon ? C'est elle qui me cherche !

Je ne supporte plus ces filles et pourtant, je sens dans le regard d'Astrid qu'elle cache sa véritable nature. Cependant, j'ai juste envie de rentrer chez moi, alors c'est ce que je fais. Je cours de plus en plus vite, puis j'entre dans la maison, dans laquelle Ana est déjà en train de travailler.

- Je vais me préparer, je reviens.

- Ok, répond-elle en mangeant. Tout va bien ?

- Salomé et Astrid.

- Dès le matin ?

Je lui réponds d'un hochement de tête, puis je me dirige vers ma salle de bain personnelle. Je me pose devant le miroir pour admirer ma peau rougie par la chaleur de mon sport matinale, mais aussi mes pupilles rouges feux qui sont hyper dilatées. Je prends une bonne douche, puis je m'habille rapidement de mon jean brut taille haute, ainsi que d'un tee-shirt blanc court, pour ensuite aller dévorer tout ce qui est mangeable dans la cuisine. Directement ouverte sur le salon/salle à manger, elle a une énorme baie vitrée qui donne directement sur la partie de la forêt, qui est dans les sentiers autorisés du Sanctuaire. Je me dirige vers le buffet et je m'installe à ma place habituelle, juste à côté de l'énorme peinture représentant le Volcan qui se trouve sur l'île Oubliée. Noircie par l'obscurité de ce monde et non loin de nos côtes, dans l'océan Atlantique, ça me soulage de le contempler. Je puise mon essence même dans son cœur, et le fixer m'aide à m'oxygéner et à m'apaiser, même si c'est assez ridicule.