La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 13 ♾

Toujours aussi narcissique, pimbêche et arrogante, Astrid est la fille de l'un des représentants du CGM, Roberto Giovanni, qui travaille avec Mike. Nouvelle arrivée en tant que soldat de lumière, elle n'est pour le moment pas très qualifiée. C'est une ancienne élève à William, mais son but premier est d'avoir le beau prof dans sa poche. Elle a des sentiments pour lui, enfin je crois... En tout cas, elle fait exprès d'exagérer la drague pour que cela se voit, comme son nez refait en plein milieu de sa figure et sa coloration rouge vif qui est loin d'être naturelle. Légèrement plus âgée que moi, elle refoule certainement une autre personnalité car ce besoin qu'elle a de toujours rabaisser les autres pour se sentir supérieure, cache sûrement un énorme manque de confiance en elle et un besoin incessant de se mettre en valeur pour exister. Je ne l'a supporte pas comme les trois quart du Sanctuaire et je ne comprends même pas comment mon mentor peut se laisser baratiner par cette fille, malgré sa beauté incroyable. Même si je ne connais pas réellement le contenu de leur relation privée, il ne faut pas être Einstein pour comprendre qu'ils sont loin d'être juste amis. Cependant, comme je le dis à chaque fois, il y a cette lueur dans son regard qui me fait croire qu'au fond d'elle, il y a une tout autre personne qui se cache. Alors que Salomé, à contrario, est réellement d'une nature méchante et blessante. 

J'observe la scène pathétique qui se déroule devant mes yeux. Astrid se pavanant avec vulgarité, le touchant, le caressant sans gêne alors que le bel eurasien reste assez stoïque, face à ce contexte plus que comique. Je l'avoue, ce moment me fait sourire. Je décide de me lever afin de rejoindre mon amie pour aller déjeuner quelque chose, quand la jeune femme à la longue chevelure lisse attachée en une queue de cheval très haute et très serrée, s'approche de moi.

- Alors Danie, on vient espionner son beau mentor pendant qu'il donne ses cours ? Envoie-t-elle avec insolence. Laisse-le respirer, le pauvre garçon !

- Je ne l'espionne pas, je m'intéresse simplement à ce qu'il fait, mais c'est quelque chose que tu ne peux pas comprendre. Par contre, je n'ai aucunement le besoin de me justifier auprès de toi, laisse-moi passer.

- La jalousie est un vilain défaut tu sais, ricane-t-elle. Je l'ai eu alors que toi non. D'ailleurs, il ne se passera jamais rien et cette situation te bouffe de l'intérieur, faut te faire une raison princesse du feu.

- Jalouse de quoi ? Ce qui se passe entre William et toi ne me regarde pas, vous êtes libres et je m'en fiche complètement. J'ai passé l'âge pour des stupidités pareilles contrairement à toi, dis-je avec incertitude.

- Tu mens tellement mal que même moi j'arrive à le voir ! Tout le monde sait que tu en pinces pour ton mentor !

- Arrête Astrid, intervient mon mentor. Laisse-là tranquille !

- C'est bon je me tais, dit-elle en se collant à lui.

Je décide de quitter cette scène affligeante sans attendre, car cela me pique les yeux. J'ai l'impression d'être à l'école maternelle à chaque fois qu'Astrid ou Salomé me cherchent des noises. Elles se comportent toutes les deux comme les gamines pourries gâtées qu'elles sont, c'est fatiguant. Si je pouvais me servir du feu pour brûler le peu de neurones qu'elles possèdent, ma vie serait bien plus tranquille. Seulement, il est interdit pour nous de faire usage de nos dons en dehors des cours ou d'un quelconque danger qui nuirait à notre vie.

- Danie attends, me rattrape William. Je suis désolé, tu connais Astrid elle est insupportable, mais dans le fond elle n'est pas si méchante, m'assure-t-il. Elle et moi, c'est juste pour s'amuser de temps en temps, ce n'est pas sérieux.

- Tu n'as pas à t'excuser ni à te justifier, lui coupé-je la parole. Vous faites ce que vous voulez.

- Je sais, mais ce qu'elle a dit par rapport à toi...

- C'est complètement faux bien entendu, lancé-je en bafouillant. J'ai un peu honte qu'elle est dit une telle chose... C'est moi qui te dois des excuses, je m'en fiche de ce qui se passe entre vous, vraiment.

- Non ne t'inquiètes pas, je sais que, hésite-t-il d'un air gêné en raclant sa gorge. Que ce n'est pas vrai...

- Ok, cool.   

C'est évident. Je vois ce qu'il veut dire par « s'amuser de temps en temps », et s'il est content de se servir d'elle juste pour une partie de jambes en l'air de temps à autre, et bien soit, qu'il le fasse. Au moment où je reprends le chemin de la cafétéria, je sens mon téléphone qui vibre dans la poche arrière de mon jean. C'est Iv qui me prévient qu'avec Ana et Azy, elles sont à la coloc des garçons pour manger avec eux. Je rebrousse donc le chemin pour prévenir mon mentor du changement de programme.

- Oh d'accord, on fait le chemin ensemble ?

- Bien-sûr.

Aucune conversation ne s'échange entre nous durant cette petite balade jusqu'au quartier des soldats de lumières, comme s'il y avait un malaise. C'est gênant.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? Me questionne l'eurasien qui se trouve à ma gauche.

- Rien, mens-je. On est arrivés allons-y, lancé-je avec une légère amertume.

- Danie, m'arrête-t-il. Je le sais quand tu mens.

- Stop ! Arrête d'utiliser ton pouvoir emphatique sur moi, je te dis que ça va ! J'ai faim, c'est tout.

- Ok, ne t'énerves pas, lève-t-il les mains en l'air en faisant de gros yeux.       

Je n'ai certainement pas envie de lui dire que... Je dois bien me l'avouer... Savoir qu'il couche de temps en temps avec Astrid me gêne et me rend triste. Personne ne peut se la voir en peinture et lui, il lui fait l'amour tranquillement comme si de rien n'était. Il est là, à faire le mec distant, froid et sans émotions, mais apparemment avec elle il se libère. D'ailleurs, tant mieux s'il y trouve son pied, ça le regarde et je n'ai pas mon mot à dire. Il faut vraiment que j'arrête de vouloir me mêler de sa vie dont il n'a pas certainement pas envie que je fasse partie, et de prendre toute cette histoire trop à coeur.

Une fois devant la porte, il me laisse avec galanterie rentrer la première pour que je me dirige vers la cuisine, dans laquelle des fous rires éclatent, ce qui fait du bien à entendre. Je tombe nez à nez avec Haizea qui, vu son regard hyper noir à mon égard, n'est pas ravie de me voir.

- Je vais prendre une douche, nous informe Will qui enlève son tee-shirt blanc en le balançant sur le canapé et en filant en dans la salle de bain.

Je ne peux pas m'empêcher de contempler son corps, dont les muscles sont parfaitement dessinés et sublimés par tous ses tatouages. Toutes ces phrases en caractères chinois, comme ceux dans son dos, mais aussi celui qu'il possède sur sa clavicule droite, le signe de l'infini, sont hyper attractifs, malgré la simplicité. Je sors encore une fois de mes pensées sensuelles envers le gardian, et je m'assoie auprès de mes amis pour enfin grignoter un truc. Je prends un léger bout de pizza, car je n'ai pas vraiment faim.

- Ce n'est pas une part de pizza qui va te faire devenir obèse, me balance Gabi sans langue de bois avec son regard brillant à travers ses lunettes de geek, connaissant mon léger problème avec la nourriture.

- Je sais, mais c'est plus fort que moi. Je panique dès que je mange trop de cochonneries et avec le vrai festin que m'a déjà préparé Ana ce matin, je vais me contenter de ce morceau.

- Ouais, mais Gabi a raison, enchaîne Ben tout en recoiffant ses cheveux ondulés qui ont une légère longueur. Tu es très bien comme tu es, fais attention à ne pas perdre de trop !

- J'te jure, s'incruste Caleb. On dirait Will avec son poulet et ses trucs sans matières grasses, vous êtes pareils !

- Bref, elle sait ce qu'elle fait, me défend Iv. C'est une adulte responsable qui travaille pour avoir un corps aussi parfait, finit-elle en me désignant avec ses mains.   

Je ne suis pas vraiment sûre de ce qu'elle avance, mais je la laisse essayer de prendre ma position avec la plus grande gentillesse du monde auprès des garçons. J'en profite pour poser mes yeux sur la benjamine qui ne m'adresse pas un seul mot, ni même un seul regard. Je dois avouer que cette situation me détruit le cœur. Il faut briser ce silence...