La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 10 ♾

Depuis cette nuit surprenante, je peux ressentir tout le mal, toutes les douleurs physiques et psychiques que peut accumuler mon mentor. Cependant, grâce... Ou je dirais plutôt, à cause de son don d'empathie très prononcé, il a la capacité de mettre en sourdine ses sensations internes et physiques, car il ne veut pas que je les perçoive. Malheureusement, je n'ai pas le même pouvoir que lui, Will peut donc discerner toutes mes émotions, mais aussi mes douleurs corporelles. Cependant, je deviens assez douée dans la dissimulation psychique, même si je ne l'emploie pas souvent. Et ouais !

- Will a dû sentir ta blessure, me dit Gabi.

- Je sais oui, mais il faut croire que cela ne l'embête pas.

- Arrête, défend-il son meilleur ami. Tu le connais, il est froid, impétueux et sans émotions, mais tu comptes beaucoup pour lui.

- Je ne suis pas sûre, avoué-je tristement. Bon, on va nettoyer la maison avant les cours ?

On s'y met tous ensemble. Je commence par la cuisine avec l'aide d'Ana et d'Iv, tandis que les mentors des filles s'occupent des réparations avec les apprentis.

- On sort ce soir ? Propose le protecteur de notre princesse de la terre.

- Grave, se réjouit Gabi. On va à L'Apogée ?

- Comme d'habitude.

- On peut venir ? S'incruste Ivria.

- Jamais, lui répond son mentor d'une manière assez brutale, tout en ricanant. T'es folle !

En dehors de leurs fonctions avec nous, pour la légion de lumière et l'école, les garçons ont une vie assez simple. Comme Will, Caleb et Ben font aussi partis de nos professeurs. Il sont tous les deux chargés de nous apprendre les techniques de combat et de défenses contre les forces du mal. Mis à part ça et leurs places de soldats dans la légion de lumière, ils font exactement les mêmes choses que tous les hommes de leurs âges. Il n'y a que Gabi, qui a souhaité être simplement un soldat et un mentor. 

- Pourquoi ? S'énerve-t-elle. Vous nous emmenez jamais avec vous, c'est nul...

- Iv, s'approche-t-il de sa protégée. On doit déjà vous supportez toute la journée, ce n'est pas pour vous avoir dans nos pattes quand on sort !

- Eh, se vexe-t-elle. T'es méchant !

- C'est quoi l'Apogée ? Se questionne Ana. Une boite de nuit ?

Les garçons se regardent entre eux, avec des sourires en coin. On ne comprends pas vraiment leur attitude, quand ils nous fixent d'une manière étrange.

- On peut voir cet endroit comme « une boite de nuit », oui, rigole Gabi.

- Les filles, ajoute Caleb. Vous êtes trop jeunes pour ce lieu.

- Vous rigolez ou quoi, s'emporte notre déesse de l'eau. On a dix-neuf ans et vous à peine vingt-cinq ans !

- Vingt et un ans pour moi, s'offusque mon meilleur ami en lui coupant la parole. Ne me vieillis pas s'il-te-plaît !

- Oui bref, le regarde-t-elle en grimaçant. Allez, soyez sympas !

Seulement, ils n'ont pas vraiment l'air d'avoir envie d'accepter. Ivria abandonne pour le moment, mais elle jure de passer la journée à les embêter jusqu'à ce qu'ils disent oui. Nous sommes toujours entrain de faire le ménage, quand je commence à m'inquiéter de n'avoir aucune nouvelle de mon mentor. Je décide de tout laisser en plan pour tenter d'aller le chercher. Je pense qu'il doit se trouver à son endroit habituel quand il souhaite être seul. Je prends mon téléphone avec moi et je remarque qu'il m'a envoyé un message il y a un bon moment, en me demandant si tout allait bien. Il a perçu la douleur qui se promène dans mon corps.