♾ CHAPITRE 79 ♾

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Je décide d'aller m'installer sur un petit banc dans le parc de l'école, face au lac pour regarder les poissons magiques ou encore les cygnes dont les quelques plumes d'or sont hyper rares, quand William s'installe à côté de moi.

- Va-t-en et laisse moi tranquille, lui balancé-je sans scrupule en continuant de fixer le paysage.

- Écoute moi d'abord.

- Vu la manière dont tu me traite, je n'ai pas forcément envie de t'écouter.

- Je veux juste te protéger Edana, commence-t-il. Je sais que je suis dur, froid, insensible avec toi, mais malgré tout je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. C'est la vérité !

- Je sais maintenant ce que ressentait Azy à chaque fois que je m'en prenais à elle et qu'elle me trouvait très conne, avoué-je. T'es con !

- Merci pour l'insulte gratuite. Et pourquoi tu t'en prenais à elle ?

- Parce qu'elle n'en faisait qu'à sa tête et que j'avais peur pour elle.

- On est d'accord. Et si tu avais si peur, c'était pour quelle raison ?

- Il n'y avait pas une raison en particulier, c'est juste que je l'aimais très fort.

- Exactement.

- Qu'est-ce que je dois comprendre ? Demandé-je étonnée en le fixant.

- Rien du tout, se défile-t-il. Je dois te laisser mes élèves m'attendent, mais on se voit plus tard pour ta leçon habituelle, continue-t-il en s'éloignant. Et toi, va en cours de rattrapage !

- C'est ça.

Je regarde intensément mon mentor qui marche à vitesse rapide afin d'aller donner son cours, tout en repensant à ce qu'il vient de me dire. Je ne comprends plus rien... Il ne veut pas être sentimental avec moi et pourtant, j'ai bien eu l'impression qu'il avait envie de me dire quelque chose de précis. Je suis complètement perdue... J'ai besoin de me recueillir près de mon petit ange pour lui dire ce que j'ai sur le cœur.

- Il y a une chose que je dois te raconter, lancé-je en dépoussiérant son urne exposée sur un pilier en marbre, juste devant son portrait. Tout à l'heure, je crois que Will m'a fait un petite déclaration cachée... C'est étrange, mais toi tu as toujours été persuadée qu'il se passait un truc entre lui et moi. Je suis en train de me demander si tu n'avais pas raison finalement, avoué-je en caressant la photo avec un petit sourire sur mes lèvres. Si tu pouvais être là pour m'aider, soufflé-je. Je t'aime !

Je regarde une dernière fois son portrait, puis je me dirige vers la salle de classe de madame Pirojkov pour travailler sur la botanique en association avec les cristaux. Une leçon très intéressante que j'ai pris plaisir à écouter. Après mes heures de cours, je décide de me rendre au lieu habituel de travail que je partage avec William, le grand jardin Zen. En attendant l'eurasien indécis, je débute l'échauffement en faisant quelques mouvements de Tai Chi, puis je commence à connecter mon cerveau et mes émotions, avec mon don. J'ai eu du mal à remettre la main sur lui, j'en étais même arrivée à un point où je pensais l'avoir perdu, mais finalement, grâce à l'acharnement et aux méthodes de William, j'ai réussi à le réveiller. Une flamme par ci, de la fumée par là, quelques buissons morts qui partent en cendres, des créations enflammées dans les airs... Je m'amuse jusqu'à être interrompue par les applaudissements d'une personne.

- Bravo, c'est hyper impressionnant, me dit une voix que je connais maintenant très bien.

- Ah, salut Chris, rougis-je. C'est gentil, mais ce n'est pas grand chose tu sais.

- Si, tu as fais énormément de progrès depuis notre travail ensemble.

- Je peux faire encore mieux, dis-je avec fierté. Mais là, ce n'est qu'un échauffement.

- Ah ça je veux bien te croire, rigole-t-il. Comment tu te sens depuis la disparition d'Azy ? On n'a pas eu trop le temps de se voir.

- C'est dur, mais je fais face pour elle, lancé-je tristement. Je n'ai pas le droit de m'abattre, ce n'est pas ce qu'elle voudrait, donc je tiens le coup.

- Tu sais que si tu as besoin de parler, je suis là.

Je n'avais jamais remarqué la lueur très attirante dans les yeux de Chris. Je trouve que sa voix est, elle aussi, hyper apaisante. Les occasions manquent pour que l'on puisse parler et passer du temps ensemble, surtout que j'ai senti une tension entre lui et William. Même si mon mentor lui est reconnaissant de m'avoir sauvé lors de l'attaque, j'ai cette sensation qu'ils sont en froid.

- Je te remercie, c'est vrai que l'on a pas l'occasion de se parler, c'est dommage.

- Ça peut se rattraper tu sais, annonce-t-il avec un léger sourire en coin.

- William et toi, c'est quoi le problème ?

- C'est compliqué, mais crois-moi ce n'est pas intéressant. Des histoires de gamins.

J'essaye de cuisiner le gardian, ce qui nous fait assez rire parce que je foire complètement mon plan pour avoir des révélations sur cette histoire, quand l'arrivée de mon mentor arrête tout.

- Je ne vous dérange pas ? Demande l'eurasien en s'approchant de moi et en posant son sac d'affaire au sol.

- Pas du tout, je tentais de chopper des informations de la part de Chris, mais rien n'y fait. Ça me permet de me changer les idées au moins, rigolé-je.

- Tant mieux, mais maintenant il faut qu'on travaille, ajoute-t-il sèchement.

- Détends-toi William, on ne faisait rien de mal, intervient le beau latino.

- Je suis totalement détendu, mais si tu pouvais nous laisser bosser ce serait une bonne chose, vois-tu.

- Ok j'ai compris je m'en vais, balance-t-il en se levant et en récupérant ses affaires. On se voit plus tard Danie.

- Pas de soucis !

Le soldat de lumière s'en va en nous tournant le dos pour laisser place à notre entraînement quotidien. Seulement, je ne peux pas m'empêcher de faire la curieuse pour savoir où est le problème entre Chris et lui.

- Pourquoi as-tu été aussi froid avec lui ?

- Même si je lui serais à jamais redevable de t'avoir protéger, ça n'efface pas la personne qu'il est. On ne peut pas lui faire confiance, crois-moi.

- Il y a eu un problème entre vous ?

- Un peu quand on était des adolescents, mais cette histoire ne te concerne pas. On s'y met ?

- Ok.

Je ne vais pas insister sur le sujet au risque qu'il se braque encore contre moi. Déjà que ce n'est pas la joie, je ne vais pas en rajouter une cuillère de plus. On enchaîne durant plusieurs heures les exercices que William a préparé pour moi, en appuyant sur l'arrêt du feu, l'exercice qui me demande le plus de concentration.

- Tu fais beaucoup de progrès, j'ai l'impression que c'est de plus en plus facile pour toi d'arrêter de feu, je me trompe ?

- Non en effet, je sais où puiser pour trouver la force de le stopper, du coup c'est plus simple.

- Continue sur cette voie, je suis fier de toi !

- Merci, mais c'est grâce à toi aussi. Tes cours, ton aide, tout ça quoi.

- C'est mon job.

On continue à travailler, quand nous sommes dérangés par une annonce de la plus haute importance dans les hauts parleurs du Sanctuaire. Il est temps pour tout le monde de se réunir dans l'amphithéâtre principal, pour comprendre ce qui est en train de se passer.

La Malédiction d'une Créature (T1)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt