♾ CHAPITRE 89 ♾

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Je tombe à genoux et je comprends en un seul instant que mon protecteur a un problème.

- MIIIIKE, crié-je violemment. William ! Il a des ennuis je le sens, annoncé-je en m'effondrant de douleurs.

- Que ressentez-vous Edana ? Me demande-t-il paniqué, à genoux près de moi.

- J'ai mal à la tête. Mon épaule... Il est blessé, j'en suis sûre !

Mike part à toute vitesse pour essayer de retrouver son fils, quand les filles m'aident à me relever. Miss Rose accepte notre coup de main à condition que l'on reste avec nos mentors, du moins Caleb et Ben. On se joint alors à eux, qui ont été mis au courant par la Doyenne malgré qu'ils ne soient pas d'accord, car la peur envahit leurs pensées. Il y a aussi mon père, Chris, et bien d'autres soldats de lumière. Ils nous passent des piques d'anges et ils nous rappellent de bien suivre leur ordre et pour une fois, on ne compte pas faire n'importe quoi. On a déjà perdu Azy et je pense que ça suffit. J'essaye de ne pas penser à ma migraine atroce et au fait que je sois complètement paniquée à l'idée de ne pas savoir où est William, quand les créatures à moitié humaines s'avancent vers Albane, Ivria et moi. C'est sans réellement réfléchir que l'on se met à sprinter le plus vite possible pour s'éloigner du Sanctuaire et attirer ces démons femelles au loin, pour que l'on puisse s'occuper d'elles avec la plus grande des normalités qui envahit nos corps. Une fois la course poursuite terminée, j'entends Ana, collée à mon dos, qui essaye de me dire quelque chose. Je ne capte pas la première fois, alors je lui demande de répéter.

- Quoi ? J'ai pas compris.

- CE SONT DES SUCCUBES, me crie-t-elle à l'oreille alors que le brouhaha incessant casse mes tympans.

- Et alors ? Dis-je rapidement à mon amie.

- Les succubes ne supportent pas le feu, ça les tuent !

Oh... Je comprends en un instant ce que mon amie essaye de me faire comprendre, mais je ne vais pas y arriver toute seule. C'est alors que dans un élan de soutien et entourées par tous les gens importants du Sanctuaire, Ana et Iv prennent mes mains dans les leurs pour m'aider à développer mon don au maximum. Notre déesse de l'eau me lance un « on va y arriver », quand j'entame la visualisation de la scène de terreur dans ma tête toute frêle. Le sang qui coule dans mes veines commence à bouillir. J'essaye de me concentrer pour ne pas rater le coup qui se prépare dans mon esprit, quand je distingue que l'énergie de l'eau, l'intensité de la terre, mais aussi la rapidité de l'air s'entremêlent à la puissance et la domination du feu qui finit par enflammer, brûler, carboniser et réduire en cendres les quelques succubes qui nous entouraient, prêtes à nous attaquer.

C'est sous les yeux ébahis de mon père, Miss Rose, mais aussi des garçons que les démones ne résistent pas aux flammes et à la chaleur qui les détruisent dans des cris assourdissants. C'est à ce moment que plusieurs messagers de satan débarquent dans une vélocité ardente. Ils volent à une vitesse impressionnante pour nous détruire, quand quelque chose de très bizarre se produit. Ils reçoivent l'ordre de ne pas nous attaquer, mais de rester à leur place sans bouger.

- Le but n'est pas de te tuer, ange obscur. Le but est de te ramener chez toi, annonce Dorzen. Alors, ne te débats pas.

- Je ne sais pas pourquoi tu t'obstines à vouloir me ramener en Enfer, mais ton espoir est vain, lui annoncé-je violemment.

- Et pourtant, continue le prince des ténèbres en rigolant. Ton destin est d'être avec nous. Tu ne pourras pas y échapper et d'ailleurs, continue-t-il en s'approchant de moi. Tu ressens l'appel des Enfers en toi, alors ne résiste plus.

Tout le monde assiste à la scène immonde qui me me rend haineuse au plus haut point. Mon père se positionne à mes côtés pour me faire comprendre qu'il est avec moi, qu'il a confiance en moi et c'est avec une grande surprise que j'observe l'arrivée de mon mentor blessé à mon autre côté.

- Son avenir est parmi nous, lui balance-t-il alors je ressens toujours autant la souffrance qu'il endure. Pas avec toi !

- Bien-sûr que si, sourit-il. D'ailleurs...

- DÉGAGES, lui coupe-t-il la parole en criant.

- Ou sinon quoi William ? Ricane-t-il. Tu tiens à peine debout.

- Tu sais de quoi je suis capable, alors rentres chez toi avant que je ne t'enfonces mon pique d'ange en plein coeur.

- Pas sans elle, me fixe-t-il en s'approchant de ma personne.

- NON, hurle Will en se mettant devant moi. Tu devras d'abord me tuer !

Dorzen ne prend même pas la peine de rétorquer. Il fixe simplement mon protecteur durant quelques longues secondes, puis il s'envole dans le tapis rougeâtre qui recouvre notre ciel azur. Il est suivi de très près par tous ces sbires qui ont, malheureusement, réussis à blesser pas mal de personnes.

- Will, le retourné-je pour qu'il soit face à moi. Il faut que tu ailles voir les soeurs de la pitié, ordonné-je à mon instructeur.

- Ça va aller, ne t'inquiète pas pour moi, grimace-t-il de douleur. Tu n'as rien toi ?

- Non, mais je t'en prie, va te faire soigner. Si tu ne le fait pas pour toi, fais-le pour moi !

Un moment de tendresse s'échange entre lui et moi, malgré que nous soyons entourés. Il y a cette lueur dans ses yeux à chaque fois qu'il les pose sur moi que je ne peux pas m'empêcher de voir et de ressentir au plus profond des mes entrailles.

- Elle a raison, intervient Mike. Il te faut pas mal de points.

- Bon d'accord j'y vais, se résigne-t-il. Je suis désolé de t'avoir causé du soucis, me dit-il attristé. Je n'ai pas eu le temps de réagir à l'att...

- L'essentiel c'est que tu sois toujours là, lui coupé-je la parole. Allez, à la maison de l'ombre, c'est un ordre William Mike Junior Wang !

Mon autorité fait sourire l'eurasien chamboulé. Je continue de l'obliger à aller se faire soigner en le poussant gentiment en direction de son père, sans lâcher son regard. C'est alors que le mien pose sa main chaude dans ma nuque pour m'attirer vers lui.

- Comment te sens-tu ma chérie ?

C'est au moment où il prononce cette phrase que je sens le goût du sang dans ma bouche. Je touche mes narines, quand je comprends que je saigne abondamment du nez.

- Je vais te conduire à la maison de l'ombre toi aussi, s'inquiète-t-il en essuyant le liquide rouge à l'aide d'un mouchoir.

- Non, je suis juste fatiguée, avoué-je. J'ai l'habitude de saigner du nez, ça me le fait pratiquement constamment, ajouté-je. Papa, de quoi parle Dorzen ? Pourquoi dit-il que je suis destinée aux Ténèbres ?

- Oublie-le et va te reposer, m'ordonne-t-il. Ta place est ici avec nous, c'est tout ce que tu as à savoir !

- Ton père dit vrai, s'interpose Miss Rose. Quoi qu'il arrive, n'oublie jamais que tu es un être bienveillant, c'est important !

Pourquoi essayent-ils tous de me rassurer de la sorte ? Enfin bon, je suis trop épuisée pour y penser, donc on décide avec les filles de retourner à notre maison pour continuer nos recherches qui deviennent de plus en plus urgentes. Mais pour l'heure, je préviens mes amies que je dois d'abord faire un détour à la maison de l'ombre, juste pour être sûre que William va bien, ce qu'elles comprennent. Une fois le numéro de sa chambre demandé à soeur Marianne, je me dirige vers celle-ci pour y avoir mon protecteur, allongé dans lit.

- Hey, me sourit-il alors qu'il a été soigné. Viens, entre.

- Comment vas-tu ?

- Quelques points et un peu de repos, mais je vais bien ne t'inquiète pas, me caresse-t-il le visage. T'as saigné ? Remarque-t-il la traînée rouge sur le haut de ma lèvre.

- Oh euh... C'est rien, je suis usée quand j'utilise mes dons, c'est tout.

Je n'avais pas fait attention, mais c'est à ce moment là que mon regard de braise croise celui de la jeune femme qui est assise au chevet de mon instructeur. La place à laquelle je devrais être...

La Malédiction d'une Créature (T1)Onde as histórias ganham vida. Descobre agora