♾ CHAPITRE 94 ♾

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Il a une expression hyper agressive sur son beau visage bronzé par le soleil estival. Sans que je ne comprenne quoi que ce soit, ils lèvent tous les deux la voix et ils commencent à s'insulter, à se bousculer et à se crier dessus, pour je ne sais quelle raison. S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est ce genre de comportement. Je décide de m'interposer entre eux pour arrêter cette comédie enfantine.

- STOP, ARRÊTEZ, hurlé-je. On dirait deux gamins !

- Tu as raison. Toutes mes excuses, se stoppe Chris.

- Ah ouais ? C'est facile pour toi de jouer les gentils devant elle, hein ? Continue de s'énerver mon mentor. C'est toi qui lui a sauvé la vie ! C'est grâce à toi si elle est toujours là alors que moi je ne suis que le lâche qui s'est barré !

- Ce n'est pas moi qui le dit, lance simplement le gardian.

- Je vais te.

- ARRÊTE WILLIAM, hurlé-je violemment en le retenant. Qu'est-ce qui te prend d'agir de la sorte ?

- Alors quoi ? Tu vas lui donner raison à lui, c'est ça ? Me crie-t-il dessus.

- Stop, tu dis n'importe quoi !

- T'as raison, se calme-t-il en se reculant. Autant en rester là et de toute façon, la doyenne vous attend dans son bureau.

- Pardon ? S'incruste Ana en colère. Vous lui avez tout raconter ?

- On avait pas le choix, il faut qu'on vous protège, lui répond son protecteur.

- Alors là tu vas me le payer, lancé-je à mon instructeur en le poussant fortement. Chris, on se voit plus tard au cas où j'ai envie de changer de mentor.

- Quand tu veux, sourit-il en fixant l'eurasien.

Les filles et moi partons accompagnées de nos protecteurs que l'on déteste pour aller voir Miss Rose qui risque de nous passer un sacré savon. À vrai dire, ça devient une habitude. On marche tous dans un sentiment de tristesse et d'énervement, quand Will me ralentit.

- T'es sérieuse en disant que tu veux changer de mentor ? Me chuchote-t-il.

- Pourquoi pas, puisque je te rends la vie si horrible, débarrasse-toi de moi et faisons nos vies chacun de notre côté.

- Arrête de dire n'importe quoi Danie, quand est-ce que tu vas comprendre que j'ai eu peur pour toi comme à chaque fois ?

- Peut-être, mais ça ne te donnes pas le droit de me contrôler, je ne suis pas ta chose, crié-je à voix basse.

- Je sais, mais si je le fais c'est parce que j'ai des sentiments pour toi ne l'oublie pas, marmonne-t-il à mon oreille. Et puis de toute manière, on est lié, tu ne peux pas changer comme bon te semble.

- Tu parie combien ?

Je laisse mon mentor afin qu'il réfléchisse à la situation, pour retourner près de mes amies. Une fois arrivés dans le bureau, la doyenne nous invite à nous installer dans les chaises se trouvant devant nous et ça aussi, c'est devenu une vraie habitude. Heureusement que ces sièges sont hyper confortables.

- Bien mesdemoiselles. Vos mentors m'ont fait part de votre petite escapade près du Cercle Astral de la falaise.

- Nous sommes terriblement désolées Miss Rose, on ne voulait pas créer de problèmes, se justifie Ana.

- Mike ici présent, et moi-même avons pourtant été très clairs, s'exclame-t-elle fortement. Aucune sortie sans vos protecteurs, mais vous n'êtes même pas foutues de nous respecter, s'énerve la magnifique femme dont quelques mèches blondes polaires s'échappent de son chignon banane.

- On avait besoin de trouver des réponses à nos questions et il fallait que l'on soit seules, lancé-je à mon tour.

- Cela ne justifie en rien votre comportement. C'est pourquoi au vue des initiatives que vous prenez et qui vous mettent vous et vos mentors en danger, vous êtes dans l'obligation de quitter votre maison pour vous installer dans le quartier des soldats de lumière.

- Quoi ? Crié-je choquée. Non s'il-vous-plaît, on a besoin de notre indépendance !

- Il fallait y réfléchir avant Edana, me fixe-t-elle. Vous allez partir avec les garçons pour prendre quelques affaires chez vous et on procèdera au déménagement plus tard.

- Et dans quel appartement on emménage ? S'interroge Iv déboussolée.

- Dans quel appartement vous dites ? Rigole la doyenne. Dans celui de vos instructeurs bien évidemment ! Il est assez grand pour vous accueillir.

Après cette déclaration que je n'arrive pas à intégrer, nous partons tous ensemble encore plus énerver qu'on ne l'était en direction de notre futur ancienne maison.

J'entre dans ma chambre afin de plonger violemment quelques affaires dans un grand sac de voyage, quand je sens la présence de William juste derrière moi.

- Je n'arrive pas à croire que vous nous ayez dénoncés !

- C'est pour vous protéger, tu aurais pu mourir, se justifie-t-il dans un calme à faire peur.

- Mais je suis bien vivante, alors il va falloir que tu cesses de tourner le disque en boucle William. Stop !

- Stopper quoi ? De m'en faire pour toi ? DE T'AIMER ? Lâche-t-il. Je suis désolé, mais je ne peux pas. Pourtant je peux t'assurer que j'ai essayé...

Entendre que mon mentor m'aime devrait me faire sauter de joie au plafond et pourtant, à cet instant précis, je ne ressens aucune émotion de bonheur dans mon petit corps chargé de colère envers lui.

- Tu devrais avoir confiance en moi au lieu de me traiter comme un bébé.

- C'est toi qui parle de « confiance » alors que tu me prends tous les jours pour un con en faisant n'importe quoi dans mon dos, balance-t-il. Vraiment ?

- J'hallucine, ricané-je nerveusement. En attendant, un homme vraiment amoureux aurait pris ma défense au lieu de m'enfoncer.

- Voilà, me pointe-t-il du doigt. C'est exactement pour cette raison que je ne voulais pas céder à mes sentiments. Tu mélanges tout !

- Au contraire, tout est lié donc maintenant laisse-moi tranquille.

- Un homme amoureux fait passer la sécurité de celle qu'il aime avant tout au lieu d'aller dans son sens juste pour éviter le conflit, me chuchote-t-il avant de sortir de ma chambre. Réfléchis à ça Edana.

Je ne relève pas sa phrase et je termine enfin ma valise à contre coeur en foutant mes affaires d'une manière agressive dans le contenant. Je décide ensuite de faire un saut dans la chambre d'Azy pour la contempler en profondeur. Je touche un peu à tout et je prends une photo de nous quatre se trouvant sur sa commode, pour apporter un peu d'elle avec nous dans le nouveau lieu de vie qui nous attend. Plus les jours passent, plus sa présence me manque. Je n'arrive pas à surmonter ma peine ni à remonter la pente. Je suis submergée par mes souvenirs quand les filles me rejoignent.

- Elle nous manque tellement, m'avoue Ana en me prenant dans ses bras.

- Pourquoi ça fait si mal ? Dis-je sans verser une seule larme. C'est horrible cette sensation de vide.

- C'est comme s'il n'y avait plus la cerise sur le gâteau, ajoute Iv.

- Ou la crème fouettée sur la glace, proposé-je. Je vous aime tant !

- Nous aussi on t'aime, finit Ana.

- Et j'ai envie d'un gâteau avec une cerise et d'une glace avec de la crème fouettée maintenant, grimace Ivria.

Nous ne pouvons pas nous empêcher de rigoler à cette phrase qu'elle a sorti dans un naturel ahurissant. Nous nous faisons un dernier câlin avant de devoir placer dans notre mémoire tous les souvenirs que cette maison garde en elle, car il est temps pour nous de la quitter et de commencer un nouveau chapitre forcé de notre vie, dans la coloc des garçons. La poisse...

La Malédiction d'une Créature (T1)Where stories live. Discover now