La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 8 ♾

Je suis là, par terre, complètement sonnée par le voyage que je viens de me prendre. Ma tête, dont une plaie saigne et mon épaule droite, sont très douloureuses, car elles ont cognées violemment le sol dur et froid du couloir. Le bruit sourd et la force de l'explosion des fenêtres de la maison toute entière l'ont faite trembler durant de longues secondes. Albane et Ivria rappliquent à mes cotés, afin de prendre conscience de mon état.

- Oh non Danie, tu es blessée ! Tu saignes, s'inquiète Ana en voyant du sang coulé sur mon visage légèrement bronzé par le soleil printanier.

- Je vois, rétorqué-je en essuyant le liquide rouge et en dilatant mes narines, un tique que je fais quand je suis énervée. Dites-moi qu'elle ne l'a pas fait !

- Oh si... Elle l'a fait, annonce Iv.

La colère qui prend place dans tout mon corps me permet de me relever d'un coup sec et précis. Je retourne, accompagnée de mes deux autres soeurs de coeur, dans la chambre de la plus jeune parce que là, soyons honnêtes, tout va beaucoup trop loin. J'entends vaguement Albane, qui est la descendante de l'élément de la Terre dotée d'un caractère très doux, qui me demande d'y aller doucement avec Haizea. Elle tente d'attraper mes bras pour essayer de me ralentir, mais malheureusement, l'un de mes plus gros défauts dans la vie est d'être contrôlée par mon impulsivité explosive, brûlante, et instantanée.

- Non mais ça ne va pas bien dans ta tête ? T'as failli me tuer !

- Je ne l'ai pas fais exprès, je ne maîtrise pas mon don, essaye de se justifier la benjamine. Mais tu n'es pas morte, ce n'est pas la peine de m'engueuler, crie-t-elle encore une fois envers moi.

- Pas la... Pas la peine de t'engueuler ? Hurlé-je sans contrôle. Arrêtez moi, certifié-je vers Ana et Iv avec rage. Ou je vous jure qu'il ne va plus rester un seul centimètre de cette bâtisse.

- Calme-toi Danie, s'il-te-plaît, avant que tes paroles ne deviennent vraies et que tu ne crames toute la maison !

" Cramer la maison" ... Depuis gamine et surtout quand je ne connaissais pas l'existence du monde magique, je ne faisais que ça, brûler les choses qui sont autour de moi. Franchement, ce n'est pas toujours évident d'être la descendante de l'élément du feu. Il y a des jours où j'aimerais être totalement ordinaire.

- Bon, Haizea, va suivre tes cours au Sanctuaire ou ça va très mal finir, lui demande Ana. Prépare-toi, on va nettoyer.

- Oh oui, évidemment tout est de ma faute comme à chaque fois, sort Haizea avec des larmes dans ses yeux. Je ne suis qu'un déchet pour toi, pour vous tous ! Je le sais, je l'ai compris depuis longtemps, balance-t-elle. Danie est toujours sur mon dos à essayer de me contrôler, mais tu sais quoi, lance-t-elle en s'approchant de moi. Tu n'y arriveras pas, parce que je n'ai plus besoin de toi !

L'un de mes autres défauts est d'avoir mal à l'intérieur de moi, mais de ne rien dire par simple fierté. Et là, j'ai mal.

- Mais tu n'es qu'une enfant qui n'écoute rien, crié-je. Tu te crois responsable et mature parce que tu as seize ans, alors que tu es tout l'inverse. Je ne te supporte plus, c'est un calvaire tous les jours de devoir te canaliser, de devoir te surveiller, de devoir te chaperonner ! Il va falloir que tu te reprennes en main, que tu apprennes à te contrôler avant que tu nous créées une tornade dans toute la ville ou alors que tu décides d'éclater toutes les fenêtres du Sanctuaire juste parce que tu n'es pas d'accord avec mon autorité, que j'ai totalement le droit d'appliquer sur toi je te le rappelle, continué-je à hurler sans m'en rendre compte. Grandis Haizea !

Les grosses larmes qui résistaient dans son regard se font vite voir sur les joues de la petite jeune femme, aux longs cheveux marrons clairs frisés. Après s'être rapidement préparée, elle quitte précipitamment la maison dans laquelle elle a fait un carnage, pour aller je ne sais où... En cours je l'espère.