♾ CHAPITRE 66 ♾

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Pourtant, je suis partagée entre le sentiment de délaissement et de compréhension que peut ressentir mon meilleur ami à cette heure-ci. J'ai mal à l'idée de ne plus voir le seul homme que je considère comme mon jumeau, mais je crois qu'il est indispensable que j'obéisse à sa demande pour son bonheur, et surtout pour le retrouver le moment voulu, comme il me l'a si bien assuré.

- Il ne t'a vraiment rien dit ? Essayé-je de cuisiner William dans l'espoir d'un indice sur sa destination.

- Non rien, et honnêtement on n'a pas chercher à savoir, m'avoue-t-il. Il ne pouvait plus rester ici et comme partir était ce qu'il voulait, on l'a laissé s'en allait sans rien lui reprocher.

- Je comprends, j'aurais juste aimer le voir avant, c'est tout.

- Je sais bien, mais je suis sur qu'il va revenir, me sourit-il. Et sinon, il te dit quoi d'autre dans la lettre ?

- Qu'il se sent coupable de la mort d'Azy, qu'il ne veut pas que je me reproche quoi que ce soit par rapport à ça... Et aussi qu'il ne faut pas que je te rejette...

- En voilà un bon conseil, répond-il en ricanant. Ne pleure plus, je te jure que ça va aller, me console-t-il en essuyant les larmes tombées sur mon visage.

Les gestes affectifs qu'emploie mon mentor envers moi depuis quelques jours commencent légèrement à me perturber. Seulement, je dois bien reconnaître qu'il a pratiquement tout le temps raison, donc je crois qu'il est important que je lui fasse confiance et que je l'écoute.

- Par contre, il me dit aussi qu'Azy avait des secrets. Je dois apparemment fouiller sa chambre pour comprendre, tu sais quelque chose toi ?

- Non rien du tout, m'assure-t-il. Fouiller sa chambre, c'est assez vague comme indice.

- Oui, je vais y passer des heures.

Un blanc se fait ressentir entre nous, quand mon mentor tente d'en savoir un peu plus sur mon attitude d'hier soir.

- Écoute, commence-t-il. Je veux juste qu'on discute calmement, Ben et Caleb ont raisons, ta façon d'être d'hier soir ne te ressemble pas du tout.

- Je sais, soufflé-je. Le truc, c'est que vous êtes tous sur mon dos, à me surveiller et à contrôler mes moindres faits et gestes sans forcement prendre conscience que je souffre et que j'ai besoin m'évader.

- D'accord. J'avoue que ta blessure est ce qui me préoccupe le plus, mais je te promets de faire plus attention à ce qui se passe en toi.

- Dis-moi... Notre lien, il a fonctionné pendant que j'étais sous l'influence de la drogue ?

- Tu l'es encore, rigole-t-il. Ton organisme va mettre pas mal de temps à l'éliminer, mais oui, il a marché, mais je ne saurais pas te dire ce que j'ai ressenti, c'était étrange.

- J'étais étrange de toute façon, souris-je en haussant les épaules. Ce qui est aussi très bizarre, c'est qu'Astrid est veillée sur moi...

- Elle n'est pas si horrible que tu le penses, elle a un bon fond.

- Hum, on dirait bien.

On continue de discuter de la nuit dernière, de Gabi ou encore d'Haizea, quand William reçoit un coup de téléphone de Caleb.

- Il faut qu'on aille au Sanctuaire, Miss Rose demande à nous voir et elle voudrait te montrer quelque chose. On a une petite surprise pour toi malgré ta bêtise, me bouscule-t-il amicalement.

- De quelle genre ? Demandé-je étonnée.

- Tu verras bien.

Sans avoir plus de renseignements sur cette fameuse « surprise », nous nous dirigeons ensemble vers l'école afin que je comprenne ce qui se trame.

La Malédiction d'une Créature (T1)Where stories live. Discover now