La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 74 ♾

J'entends des cris, des explosions. Je ne comprends pas ce qui se passe, quand en ouvrant mes volets, je distingue un ciel noir rougeâtre dont les éclairs puissants s'entremêlent juste devant moi. Je sors en courant de ma chambre et c'est à ce moment là que William m'attrape violemment par la taille.

- Tu restes là ! Ne bouge surtout pas, me crie-t-il.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Des messagers de satan.

- Où est mon père ?

- Je suis là, répond-il en sortant de sa chambre habillé avec la tenue de soldat, comme Will.

- Je veux vous aider !

- Non, m'arrête mon mentor. Obéis-moi et restes ici !

- Mais Will.

- Écoute-le Edana, me coupe mon père. C'est trop dangereux !

C'est en restant plantée comme un piquet au sol que je regarde s'en aller les deux hommes qui comptent le plus pour moi, sans que je n'ai le droit de rien faire. J'observe la scène macabre qui défile par la fenêtre. La maison se trouvant dans un quartier très peuplé, les habitants qui sont pour la plupart des ordinaires courent et hurlent à tout va, en se bousculant. C'est alors qu'en une fraction de seconde, je vois la tête ensanglantée d'un des voisins de papa qui se colle contre la vitre juste à côté de moi, ce qui me provoque un semblant de crise cardiaque. Je recule par réflexe, quand j'aperçois un serviteur d'Hadès juste derrière lui. On se regarde durant quelques secondes qui me semblent interminables, jusqu'au moment où le démon aux yeux noirs menaçant se volatilise, avec un sourire flippant. Non, je ne peux pas laisser mon père et mon mentor gérer cette situation sans aide, je dois intervenir.

Je pars en direction de la porte d'entrée déjà ouverte, quand je suis tétanisée par la scène de terreur qui défile sous mes yeux. Les images de la mort d'Azy reviennent dans ma tête. Des flashes du moment le plus douloureux que j'ai eu à vivre ne me quittent pas. Mes yeux sont paralysés, quand la voix de papa qui crie mon prénom m'en fait sortir. C'est alors qu'une créature démoniaque transperce la cuisse gauche du soldat de lumière, qui tombe sous la douleur.

- PAAAPAAA, NOOON, hurlé-je à plein poumons.

Je déboule les escaliers de la terrasse d'entrée à toute vitesse jusqu'à atteindre mon père, qui perd énormément de sang. Une fois auprès de lui, je constate qu'un phénomène très étrange est en train de naître tout autour de nous. Un vent chaud et puissant nous entoure. Je sens des frissons dans tout mon corps, quand se dépose une légère brise poussiéreuse d'une couleur violacée sur la cuisse de mon père, mais aussi tout autour de nous deux. Je ne comprends pas ce qui se passe...

- Va te mettre à l'abri, bafouille mon père entre deux crises de douleurs. Haizea veille sur moi !

A... Azy ? Alors c'est elle qui provoque ce phénomène ? Elle veut nous aider ?

- Non, lancé-je avec autorité. Je ne te laisse pas ici !

Je m'apprête à prendre mon père contre moi pour le ramener à l'intérieur, quand je suis arrêtée par l'appel plus que étrange d'une personne que je n'ai pas envie de voir et qui, en un seul instant, a fait régner un calme et un silence dans tout le quartier.

- Ça doit faire mal, s'adresse-t-il à mon père.

- Je vais te détruire, Dorzen.

- Tu n'en feras rien puisque je serai bientôt ton allié, sourit-il. As-tu réfléchi à ma proposition, ange obscur ?

- Je n'ai pas besoin de réfléchir pour te dire JAMAIS, tu entends ?

- Ça c'est ce que tu crois, mais viendra le jour où tu auras envie de rejoindre ta véritable famille.