La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 76 ♾

- Je sais que c'est toi ! Allez, montre-toi ! OOOH, hurlé-je à pleins poumons en tenant ma note durant plusieurs secondes.

- Mais... Qui appelles-tu au juste ? S'interrogent mes amies.

Je continue de crier, quand derrière un arbre de la forêt qui fait face au Cercle Astral, un « moi » timide et léger se fait entendre.

- Sors de ta cachette, crié-je en colère.

- Je ne pouvais rien dire, je suis désolé.

- C'est toi qui sortais avec Haizea, n'est-ce-pas ? Le questionné-je violemment en faisant apparaître la gourmette sur laquelle j'ai marché au bout de mes doigts.

Aucun son ne s'échappe de la bouche de la créature démoniaque qui m'avait redonné la gourmette, l'autre jour.

- PAAAARLE, crié-je de nouveau.

- Oui c'est moi, je suis Lucien.

La stupeur et l'angoisse font place sur nos trois visages, à l'entente de la réponse du jeune garçon. Lucien prend le temps de tout nous expliquer en détail, pour que l'on puisse comprendre toute l'histoire. De sa rencontre avec mon ange de l'air jusqu'à sa grossesse et évidemment sa mort, il ne rate pas une seule étape.

- Je sais que vous ne vous attendiez pas à ce qu'elle fréquente un demi-démon comme moi, mais je vous jure que je ne vous veux aucun mal, je ne suis pas du côté de mon frère !

- Ton frère ? Disons-nous toutes les trois en choeur.

- Je suis le petit frère de Dorzen.

Alors là c'est la meilleure, il ne manquait plus que cela. Le jeune démon est en plus de sang royale.

- Je croyais que les sangs royaux étaient des démons à part entière ? Se questionne Ana.

- C'est le cas, sauf pour moi. Je suis bien le fils d'Hadès, d'où mon côté royal, mais ma mère n'est pas Perséphone, c'était une humaine.

- Bon et Haizea, c'était quoi ton plan ? La tuer ? Demandé-je énervée.

- NON JAMAIS, s'emporte-t-il. Je l'aimais et je l'aime toujours ! Mon côté humain me permet de ressentir l'amour, d'avoir des sentiments forts. Je suis brisé par sa mort et je vous jure que si je pouvais tuer mon frère pour ce qu'il a fait, je le ferais !

- Qu'est-ce qui t'en empêche ? Lui demande Iv.

- Il est plus fort que moi, je ne peux rien faire contre lui.

On continue de questionner le jeune homme, quand nous sommes interrompus par l'arrivée de nos mentors à bord d'un fourgon du Sanctuaire. Ils semblent bien furieux contre nous et d'ailleurs, ils ont fait s'échapper Lucien avant que l'on est finit notre conversation.

- Qu'est-ce que vous faites là ? Commence à crier Caleb qui s'approche de nous.

- Oh non, vous l'avez fait fuir, s'agace Ana.

- De qui parlez-vous ? S'interroge Ben en colère.

- Lucien, le mec caché d'Azy !

Il semblerait que malgré la découverte majeure que nous venions de faire, la haine de nos protecteurs ne redescend pas du tout. Nous nous faisons chacune engueulées comme il se doit pendant notre retour au Sanctuaire, mais à mon grand étonnement, William semble comprendre mon geste.

- Il t'a révélé des choses ce Lucien ? Me demande-t-il gentiment.

- Euh... Tu ne te fâches pas plus que ça ? Le questionné-je surprise.

- Je te connais, te gueuler dessus ne va pas servir à grand chose, si ?

- Non, en effet. C'est bien lui qui était le père du bébé, mais accroche-toi bien c'est pas ça le pire, dis-je en mettant un peu de suspens. C'est le petit frère de Dorzen !

- Quoi ? Dit-il choqué. Je ne savais même pas qu'il avait un frère !

On continue d'en discuter jusqu'à atteindre les murailles de l'école. William m'accompagne jusqu'à mon cours de littérature, puis il se dirige vers sa classe pour donner son propre cours. Une fois la journée de classe passée, je décide d'aller à la maison de l'ombre pour rendre visite à papa et savoir comment il va. On discute de tous les évènements du jour pendant plus d'une heure, quand je décide de rentrer à la maison.

Les filles travaillent chacune sur leurs devoirs, quand je m'installe au bout de l'îlot centrale de la cuisine pour leur dire quelque chose. C'est alors qu'elles me fixent, d'un air surpris.

- J'ai encore du mal à digérer le fait que vous m'ayez cachés tous ces secrets, commencé-je. Mais je vous aime et la vie est trop courte pour rester fâcher. Je suis désolée de vous avoir insulter.

- Et moi, intervient Ana. Je suis désolée pour mes paroles que je ne pensais pas. J'étais en colère et j'ai dépassé les bornes.

- On est toutes allées trop loin, ajoute Iv. Excuse-nous.

C'est dans un élan rempli d'amour qu'elles me tombent littéralement dans les bras. Je suis encore blessée, certes, mais la mort d'Haizea me fait prendre conscience qu'il ne faut pas rester en froid avec les gens que l'on aime. J'ai besoin d'elles dans ma vie et dans le fond, elles n'ont fait que respecter les choix et les décisions de notre petit ange disparue.

- Promettez-moi qu'il n'y aura plus de secrets ? Leur demandé-je avec sérieux.

- C'est promis, crient-elles en choeurs. On t'aime !

- Je vous aime aussi.