La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 61 ♾

La perception que l'on s'efforce de me fixer ne me quitte pas. J'ai ce pressentiment que quelqu'un, ou quelque chose, s'amuse à me contempler sans ma permission et ça me dérange beaucoup. Cependant, étant une grande fan de films d'horreurs que je regarde souvent avec mon papa, il est complètement idiot de demander si quelqu'un est là, au risque de se faire zigouiller par un tueur en série ou un psychopathe sortie de nulle part.

Je prends la décision de continuer mon chemin sans faire attention à ce pressentiment, quand des paroles d'un son inconnu se font entendre juste derrière moi.

- C'est imprudent pour l'ange obscur d'être toute seule hors des sentiers, non ?

- Qui êtes-vous ? Demandé-je en me retournant et en croisant les yeux noir de la créature présente devant moi.

- On n'a pas le temps pour des présentations, balance-t-il en tournant autour de ma personne. Mais toi, tu es Edana. La couleur rouge flamboyante de tes pupilles est intrigante, continue l'inconnu.

- Fais attention à ne pas trop t'approcher de moi, ou tu pourrais le regretter, aboyé-je. T'es un messager de Satan et c'est à cause de ta race que ma petite sœur est MORTE !

- Alors non, je vais te corriger. Je ne suis pas un messager puisque c'est MOI qui les contrôle, rigole-t-il. Du moins, j'ai envoyé ceux de l'attaque qui vous est tombée dessus grâce à l'aide des sorcières qui ont réussies à détruire votre protection, déclare l'homme qui rode toujours autour de ma personne.

- Tu veux quoi au juste, me tuer ? Vas-y je t'en prie.

- Non, non, non, pouffe-t-il d'une manière absurde. Un autre destin bien plus jouissif t'attend. Puis... À vrai dire, ce n'était pas le plan initial de buter la petite qui maîtrisait l'air, erreur de manipulation, oups, grimace-t-il en rigolant. Tout ce que l'on voulait c'était l'emprisonner et te faire croire qu'elle était morte cependant, mon père avait raison en disant que cette épreuve allait te forger, ça commence déjà d'ailleurs...

- Je t'interdis de parler d'elle ou je te jure que.

- Que quoi, qu'est-ce que tu vas faire ? M'enflammer, me brûler les organes ou bien la cervelle ? Heureusement pour moi, ta douleur physique mais aussi psychologique empêche ton don de se manifester correctement ! Regarde autour de toi, t'as tellement peur de moi qu'il n'y a aucune étincelle, pas un brin de fumée, c'est vide, continue-t-il dans son délire.

Le pire dans cette histoire, c'est qu'il a raison. Je ne sais pas ce qui se passe avec mes pouvoirs, mais je n'arrive même plus à créer une petite flamme depuis que mon regard a croisé le sien.

- Ne me sous-estime pas, le désir de vengeance peut me pousser au pire et crois-moi, je suis bien plus puissante que tu ne peux l'imaginer.

- Oh mais je n'en doute pas, seulement tu t'es trompée de monde, dit-il en s'approchant de moi.

- Quoi ? Lancé-je dans l'incompréhension.

- Bah oui, gesticule-t-il. De un, il me semble que tu as été prévenue que quelqu'un allait bientôt mourir, j'ai essayé de l'empêcher de te prévenir mais j'ai échoué, zut.

Au départ, je ne capte pas de quoi il me parle. Puis, en une fraction de secondes, je comprends que ma pensée était donc fondée. Les apparitions et l'ombre qui me parlait en latin était bien la prédiction de la mort d'Haizea, que je n'ai même pas comprise !

- QUI ? Hurlé-je. QUI M'A ENVOYÉ CETTE OMBRE ?

- Aucune importance, sourit-il. Par contre, j'en ai profité pour te faire passer un message !

C'est aberrant ce qui est en train de se passer. Je suis là, en train de l'écouter comme s'il était mon ami, alors que je suis certaine d'être en danger.