Mutante - Tome 1

Chapitre 3-1 : Manuscrit

Lucy m'avoua que j'étais inconsciente depuis deux jours, ce à quoi je répondis par un hoquet de stupéfaction. Nous n'étions donc plus vendredi, mais dimanche. Et demain, c'était l'anniversaire de Lucy !

J'avais déjà acheté son cadeau, mais cela me fit tout de même un choc. Je m'étais excusée plusieurs fois, sa virée shopping étant annulée en conséquence. Elle n'en tint pas compte, mes raisons étant évidentes.

Puisque c'était désormais décidé que j'irai aussi à l'académie des Lumières, ma mère avait fait jouer ses relations pour que j'y aille à la prochaine rentrée avec Lucy. Enfin, c'était surtout parce que j'étais la fille de Daniel Weyl et qu'ils voulaient voir qui j'étais et de quoi j'étais capable, selon l'hypothèse de ma mère.

Dommage pour Benjamin, il n'aurait pas sa revanche, me rendis-je compte avec un rire nerveux.

Lucy écrivait des idées pour son roman, tandis que je complétais des papiers pour l'académie. J'imprimais les documents et allais chercher une enveloppe dans mon bureau.

Dans le salon, ma mère et moi avions chacun notre propre bureau, bien que totalement différents. Le mien était assez dégarni, repeint plusieurs fois de manière partielle, il faisait tâche à côté de celui de ma mère. Le sien était un cadeau de mon père, gravé à la main avec des arabesques magnifiques. Ma mère y rangeait un tas de papiers pour son travail, de sorte à ce qu'elle m'avait interdit d'y toucher. Enfin, maintenant que je connaissais la vérité, j'imaginais que ça n'avait plus d'importance.

Lucy et moi nous sommes installées sur la table de la salle à manger, étalant nos papiers un peu partout. J'ouvris le tiroir de mon bureau et me rendis compte que je n'avais pas d'enveloppes "potables".

Les seules que je possédaient arboraient des petits animaux sur un fond bleu. J'avais supplié ma mère de les acheter quand j'étais gamine, parce que je trouvais ça joli. Il n'était pas question d'utiliser ça pour des papiers officiels.

Je refermais le tiroir et me dirigeais vers le bureau de ma mère. Elle, elle devrait en avoir une petite réserve. J'ouvris les tiroirs jusqu'à trouver ce que je cherchais. Mais avant de refermer le tiroir, je remarquai une grosse bosse au fond.

Je tapotais un peu dessus, et remarquais que c'était creux. Je passais mes doigts autour jusqu'à en voir l'intérieur après avoir un peu forcé.

La curiosité est un vilain défaut murmura une voix dans ma tête, que j'ignorais royalement.

Ma mère m'avait tant caché, ce n'était pas cette petite fouille qui allait la tuer. D'autant plus que pour une raison inconnue, le contenu de la bosse m'intriguait beaucoup. J'avais presque l'impression que de la chaleur se dégageait du tiroir.

Je finis par dénicher une boîte en verre, que je retirais du bureau. J'observais son contenu, fascinée. Cela ressemblait à un manuscrit plié en trois, tenu par un petit bout de corde. Mais ce qui attira vraiment mon attention, c'est ce qui été écrit dessus.

Je ne me rendis compte que quelques secondes après que j'arrivais à lire les inscriptions sans aucun mal. J'ouvris la boite et pris le manuscrit dans mes mains. Je m'adossais contre le bureau et lus la phrase inscrite dessus. Sans aucune difficulté.

"Sur l'île du commencement, tu trouveras les réponses quand la lumière de l'astre se reflétera sur la lame d'argent."

La phrase s'arrêtait là. Je relus la phrase, retournais le manuscrit dans tous les sens, mais finis par abandonner. Cette écriture, c'était quasiment la même que les drôles de symboles aperçu près de l'épée ! J'y mettrai ma main à couper.