Chapitre 18-3 : Zéphyr

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Ses cheveux blonds vénitien me disait quelque chose, et je mis le doigt dessus quand il se retourna. Zéphyr Arrano, l'un des fils de la Famille Principale se tenait devant moi. Il me regarda droit dans les yeux, avant de se diriger à toute vitesse vers la sortie, en jurant « C'est sensé être vide putain ! ». 

Mais je bondis de mon lit et l'arrêtai en chemin. Il voulut me pousser, mais une immense blessure l'empêcha de tenir debout encore quelque secondes. 

Zéphyr avait le bras complètement ensanglanté. Je l'aidai à se relever et le fis asseoir sur un lit.

– Zéphyr, que t'es-t-il arrivé ? lui demandai-je doucement.

– Rien, cracha-t-il. Je me suis juste éraflé.

– Ne dis pas n'importe quoi ! rétorquai-je. Attend, tu ne t'es pas entraîné en pleine nuit, après le couvre-feu ?

Bien sûr que si, c'est évident. Je l'avais déjà vu combattre et je savais qu'il utilisait des armes qui remontaient sur ses avants-bras. Et elles avaient l'air de franchement le blesser. Au bout de l'arme, des petits tubes provoquant des coups de pression. 

C'était ce que j'avais entraperçu lors d'un des seuls combats où il les avait utilisé. Lucy m'avait conseillé de l'observer, puisqu'il était un membre de la Famille Principale.

Et je voyais bien que ses mains étaient usées et toutes rouges, le signe évident qu'il venait de s'entraîner. Je ne le connaissais pas mais j'éprouvais une certaine pitié pour lui. Il restait toujours en retrait, sans jamais se mélanger aux autres. 

Tout le monde pensait qu'il considérait que les autres n'étaient pas assez bien pour lui. Pour ma part, je supposais qu'il avait des problèmes l'empêchant de se mélanger aux autres.

– S'il te plaît, Amy ne dis rien à l'infirmière. Je ne veux pas avoir d'ennuis, me supplia Zéphyr.

– Pourquoi t'entraîne-tu la nuit ? Tu sais bien que nous n'avons pas le droit de faire ça !

Cette règle avait été instaurée afin d'éviter que les étudiants ne se battent entre eux. Cela était déjà arrivé par le passé, deux étudiants s'étaient presque entre-tués. Un couvre-feu avait donc été installé afin d'éviter ce genre de comportements. 

Les profs nous avaient aussi déclaré que c'était pour éviter le surmenage. Quelle règle débile. Il était vrai que c'était important pour notre santé, mais les raisons étaient tout de même assez minables. Personne ne le disait tout haut, mais tout le monde le pensait tout bas et j'étais persuadée qu'il y avait autre chose. 

Même si j'ignorais quoi.

– Tu pourrais te faire renvoyer d'Hélios pour ça, le prévins-je. Et ce, même si tu fais partie de la Famille Principale.

Zéphyr fronça les sourcils et me lança des éclairs en entendant ma remarque.

– On se tait quand on ne sait pas de quoi on parle, répliqua-t-il.

– Quoi ? m'exclamai-je, offensée. Je dis ça juste pour ton bien je ne te juge pas !

Zéphyr se leva pour partir mais je l'obligeai à rester assis.

– Tu es gravement blessé, il faut te soigner.

– Non, c'est bon laisse-moi ! grogna-t-il en se levant une nouvelle fois.

Je le regardai droit dans les yeux, ce qui le déstabilisa un peu. Puis une fois que je fus sûre qu'il resterai assis, je parti à la recherche de bandages. Je fouillai plusieurs tiroirs et trouvai de quoi désinfecter ainsi que des bandes. 

Mutante - Tome 1Where stories live. Discover now