Mutante - Tome 1

Chapitre 43-4 : Révélation

– Quoi ? s'exclame-t-il, surpris.

– Tu sais où est la sortie, tu peux m'emmener chez moi ?

– Tu es malade, je te rappelle !

– Tant pis, je veux pas de cette greffe !

– Papillon, tu ne peux pas dire cela ! Tu vas mourir s'ils ne te soignent pas. Une greffe, ce n'est pas si horrible, je pense.

– S'il te plaît ! je le supplie. Aide-moi, ou dis moi où est la sortie !

– Papillon...

– Adam ! je piaille.

Il lève les yeux au ciel en abaissant ses épaules.

– Même si je le voulais, je ne sais pas où est la sortie, soupire-t-il.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas.

– Quand je sors, mon père me met un bandeau sur les yeux. Je n'ai jamais vu la sortie.

J'ouvre la bouche, mais ne dis rien. Mes espoirs retombent. Je commence à pleurer, et je suis prise de soubresauts. Il me sert fort dans les bras, et me console.

– Bon, mon père le fait pour ne pas que je vois... mais je suis capable de retrouver avec le nombre de pas, me chuchote-t-il.

Je relève brusquement la tête, lui donnant un coup au passage. Il gémit, et je me répands en excuses. Mais je suis pleine d'espoir, il connaît donc bien le chemin.

– Pardon pardon pardon ! je débite.

Il met sa main devant moi, et frotte son front.

– C'est bon, ça va. Ne t'inquiète pas.

– Donc, je continue, tu connais la sortie ?

– Ouais. Mais il y a trop de caméras de surveillance, c'est impossible de passer sans se faire repérer. Je suis désolé, on ne peut pas.

Le désespoir m'accable brusquement.

– Papillon, je pense que ça va aller avec cette histoire de greffe. Qu'est ce qu'ils veulent... te greffer ?

– Je ne sais pas.

Il lève haut ses sourcils et un petit sourire se dessine sur son visage.

– Tu vois, si ça se trouve ce n'est rien ! Demande-leur, d'accord ? Je suis sûre que tout va bien se passer. On fait le jeu des cubes ?

Je suis un peu rassurée par ses paroles, mais je ne veux toujours pas cette greffe. Même si c'est pour que je sois en bonne santé, avoir le morceau d'un animal sur moi me dégoûte. Et je ne veux pas qu'on tue un animal pour moi. Mais peut-être cet animal est déjà mort, dans un accident par exemple ? Donc que je la fasse ou pas, il restera mort. Cela me semble horrible, mais c'est déjà mieux que de prendre un morceau sur un animal vivant. Je joue pendant un long moment avec Adam.

Quand Judithe vient me rechercher, je lui demande si je peux parler de ma greffe avec Rishi, ou le monsieur barbu. Je ne me souviens toujours pas de son nom. Elle a l'air contente et soulagée que j'accepte enfin d'en discuter, ce qui me fait chaud au cœur. Si cela la rend heureuse, tant mieux. Mais elle me semble un peu stressée. 

Elle me conduit dans le bureau de Rishi, je triture mon large t-shirt. Je stresse un peu, j'ai peur de la réponse. Judithe toque à la porte, et elle s'ouvre quelques secondes après sur l'homme barbu.

– Oh ! s'exclame-t-il. Judithe, Amy, que puis-je faire pour vous ?

– Amy voudrait parler de la greffe, annonce Judithe avec une voix douce.