Mutante - Tome 1

Chapitre 35-1 : Ababil

/!\ Annonce en fin de partie /!\

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Le Mutant ne bougeait pas, me fixant posément. Je fis alors le lien avec l'oiseau noir de la dernière fois, celui qui m'avait indiqué le chemin. L'ababil avait replié ses ailes, et s'était couché sur la branche. Bizarrement, je ne me sentais pas attaquée, alors que j'aurais du ! Au contraire, mon instinct me poussait à avoir confiance en la créature. 

Peut-être sentait-elle que gagner un combat contre moi serait trop compliqué. Après tout, j'avais Caligo dans mon dos, et le fluide actif. Le Mutant ne bougeait pas, semblable à un spectateur. Je ne ressentais pas non plus le besoin de fuir. Alors je décidai de jouer son jeu, à savoir fixer dans les yeux. Je cherchai au fond de ma mémoire de quel niveau l'ababil faisait parti. Niveau 2, il me semblait. 

Bizarrement, une impression de chaleur extérieure m'atteignit. Je sentais qu'il utilisait son fluide. Donc je devrais attendre deux ou trois minutes. Mon cœur battait à une vitesse folle, pourtant ma respiration était on ne peut plus posée. Je penchai la tête sur le côté, comme l'aurait fait un animal empli de curiosité. L'ababil m'imita, intrigué. Ce petit jeu dura une bonne minute. 

Il se finit lorsque le Mutant tangua, décidant d'arrêter d'utiliser son fluide. Alors, il s'envola et se posa cette fois-ci à l'autre bout de ma branche. Je ne réagis même pas, immobilisée. Enfin, pétrifiée serait plus exact. J'attendis de voir ce qu'il allait faire, quand une douleur me parcourut le dos. Me revint alors en mémoire une des théories. Celle qui disait que mes os grandissaient lorsque j'activais le fluide. 

Je tentai en vain de conserver mon équilibre. Mes mains s'agrippèrent à la branche, mais ce ne fut pas suffisant. La douleur fut de plus en plus forte. L'ababil sauta alors sur moi, et je glissai de mon perchoir. Juste au moment ou ma tête allait heurter le sol, le noir apparut devant mes yeux.

Je me réveillai avec une douleur insoutenable dans le dos. Mais elle ne provenait pas de mes cicatrices, simplement de ma chute. Quoique, à la réflexion, les deux se mélangeaient. Je tentais de m'asseoir malgré la douleur. J'étais recouverte de boue. J'examinais mon environnement, cherchant en particulier un élément. A ma plus grande surprise, le Mutant était toujours là. Il était perché sur ma branche, et fixait au loin.

– Que regardes-tu ? lui murmurai-je.

Espérais-je une réponse ? Sûrement, même si je savais que c'était impossible. L'ababil me regarda alors, et ouvrit la bouche. Il me dévoila deux belles canines, puis s'envola sans un bruit. Je soupirais longuement. Je ne comprenais rien à ce comportement. Mais en tout cas, cela me confortait dans une idée : tous les Mutants ne sont pas méchants et assoiffés de sang. Je ramassai mes affaires, elles aussi tombées du bouleau. 

J'examinais les dégâts. Mes mains, enfin mes doigts, étaient recouverts d'écarlate. Je me souvins avoir sorti les griffes pour grimper, ce devrait être cela. J'avais également du sang sur la tête, dû à ma chute. Puis mes bras étaient recouverts de petites estafilades, mais sans grande importance. Ça, ce devait être dû à ma course dans les arbres. Malgré tout, cela ne semblait pas grave, et même d'avoir déjà cicatrisé en partie. 

Je me remis en marche vers ma Sphère. Sur le chemin, j'essayai désespérément de démêler tous ces événements. Bon, j'avais activé le fluide, à cause de la panique. Puis pour me cacher, j'avais grimpé dans un arbre, et quand j'étais revenue, l'ababil m'avait fixé de ses yeux rouges. C'était ce comportement que je n'arrivais vraiment pas à déchiffrer. Pourquoi ne m'avait-il pas attaqué ? Le pire, c'était après ma chute. J'étais inconsciente, recouverte de sang. Le Mutant aurait très bien pu venir sucer mon sang !