Chapitre 17-2 : Problème

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Je protestai encore une fois, mais il ne voulut rien entendre. Je remis mes chaussures et il m'emmena à l'infirmerie. Bon sang, c'était quoi ça ? Encore un truc bizarre chez moi ? Je les collectionnai, c'est pas vrai ! Mes cicatrices dans mon dos commençaient à me titiller. Je gigotais, cela faisait mal. Elles ne pouvaient pas se tenir tranquille elles aussi !

– Qu'y-a t-il ?

– Euh... rien, je me suis fait piquer, mentis-je.

– Piquer ? Par quoi ?

– Une... araignée, inventais-je.

Je voyais bien que Miller n'était pas satisfait mais il ne chercha pas plus loin.

– En tout cas, demain c'est repos obligé. Tu dois être couverte de bleus à l'heure qu'il est.

– Non, mais je vais bien ! protestai-je. Je veux continuer l'entraînement !

– Pas question, rétorqua Miller. Et si ça se trouve tu ne devras pas combattre avant plusieurs jours, vu que l'on ne sait pas ce qu'il t'arrive !

Je soupirai bien fort pour montrer mon mécontentement, mais Miller ne releva pas. Nous étions bien plus proche que les autres professeurs et j'appréciai le fait qu'il se soucie de moi, mais il n'était pas mon père ! Je me rendis compte de l'impact de ces mots seulement quand je les pensais vraiment. Bien sûr que si, j'aimerais qu'il soit mon père. 

C'est évident. 

Il me traitait comme sa fille, alors comment pouvais-je ne pas être touchée ? Je pensais tellement à mon père en ce moment, je ne savais pas pourquoi. Évidemment, cela me motivait encore plus pour le retrouver, mais en même temps cela me décourageait et me faisait imaginer les pires situations. 

Et s'il était mort ? Depuis toutes ces années, cela pourrait être la raison pour laquelle il n'est pas réapparu ? 

Nous traversions désormais la cour, presque vide à ce moment. Les combats ne cesseraient que dans une heure, alors tout le monde restait là-bas pour l'instant. Ils essayaient d'en tirer profit, que ce soit pour connaître les faiblesses des autres où apprendre des techniques qui pourraient leur servir. 

Nous étions en fin de journée de combats, alors quand j'arrivais, l'infirmerie était déjà pleine. Il y avait une cinquantaine de personnes, mais la plupart y allait, se faisait soigner puis retournaient dans leur sphère. 

L'avantage des technologies présentes ici, c'était que, (comme ma grippe) on pouvait être soigné en quelques minutes. Par exemple, un os cassé peut se ressouder en une journée alors qu'il faudrait plusieurs semaines normalement. C'est d'ailleurs ce genre de choses, que la famille de Lucy et d'autres familles ont inventé. Au lieu de laisser faire le corps pour réparer, on utilise des éléments qui lui manquent pour accélérer le processus. 

Beaucoup trouvaient que cela était irrespectueux envers la nature, et que c'était mauvais pour le corps d'agir avec ce genre d'action, qui normalement doivent se faire sans aide, ou presque, par exemple avec un plâtre. Mais la scolarité à Hélios nécessite d'être en forme tout le temps. 

D'ailleurs Jay nous avait dit qu'il y avait dans notre nourriture le matin des trucs spéciaux, un peu comme des compléments alimentaires ou des vitamines. Il n'y avait pas que Mme. Neil quand je suis arrivée à l'infirmerie, mais d'autres professeurs aussi se trouvaient là pour l'aider, puisque qu'il n'y a aucun cours les mardis. 

Malgré tout, ce fut l'infirmière qui se dirigea vers moi, l'air un peu fatiguée. Il y avait beaucoup d'élèves, mais la plupart étaient déjà soignés et se reposaient sur des lits.

Mutante - Tome 1Where stories live. Discover now