Mutante - Tome 1

Chapitre 15-1 : Miller

– Tu devrais abaisser tes bras, conseilla la voix.

Je me retournais, un homme brun aux bras croisés se tenant devant moi. Dans son dos était accroché une épée bien plus grande que Caligo.

– Amy, je suppose ? questionna l'homme s'avançant vers moi.

Je hochais lentement la tête, intimidée et méfiante devant le nouveau venu.

– Je suis Miller, ton professeur en option.

Mince, le cours ! Je regardais vite fait ma montre et vis que j'étais en retard de dix minutes.

– Je suis désolée, je n'ai pas vu le temps passer, m'excusai-je.

– Pas grave, je vois que tu t'entraînais à quelque chose d'utile. Tu peux arrêter, on va discuter un peu d'abord.

Je rangeais Caligo dans son fourreau, et suivis Miller. Il s'assit sur un tronc d'arbre couché, et tapota le bois pour que je l'imite.

– Alors dis-moi, tu as déjà appris à manier une épée ?

– Vite fait en primaire, répondis-je, mais rien de particulier.

– Je vois, donc tu pars sans aucune base. Et où as-tu eu cette... épée ?

– En fait, elle appartenait à mon père, dis-je, l'arme posée sur mes genoux.

– Caligo, murmura Miller.

– Vous connaissez son nom ? m'exclamai-je en me relevant vivement.

Il parut un peu surpris, mais se reprit rapidement. Je crus voir un léger sourire passer sur son visage.

– Beaucoup de gens la connaissent, surtout parmi les épéistes. Après tout ton père est un héros, presque une légende. L'épée en elle-même est aussi très connue, et convoitée.

Mes épaules s'abaissèrent. Je pensais avoir trouvé une piste, mais en fait n'importe quelle Lumière en connaissait plus sur mon propre père que moi. Je me rassis, un peu déçue. Miller pinça les lèvres, semblant être pensif. J'avais le désagréable sentiment qu'il ne m'avouait pas tout?

– Je peux la prendre ? demanda Miller en tendant sa main.

– Il ne vaut mieux pas, répondis-je.

Miller fronça les sourcils mais je levais mes mains en me justifiant.

– Ce n'est pas contre-vous, simplement elle brûle toute personne qui la touche, moi mise à part.

Un sourire malicieux que j'aperçus à peine étira ses lèvres. Passant au-dessus, je décidais de sortir Caligo de son fourreau pour lui montrer. Je lui tendis le pommeau, qu'il toucha avec précaution en retirant tout de suite sa main, le doigt rouge.

– Tu peux la toucher sans problèmes, murmura-t-il, songeur. La détection génétique fonctionne encore...

- La quoi ? coupai-je.

Miller semblait en savoir un peu plus sur le fonctionnement de Caligo, que Lucy ou Noah. Et j'étais bien déterminée à tout connaître.

– Tu ne le sais même pas toi même ? s'exclama Miller. Que sais-tu vraiment sur ta propre épée, à la fin ?

– C'est mon père qui me l'a léguée, c'est tout, dis-je d'une petite voix.

– Je vois, fit Miller en soupirant. En résumé, à l'aide d'un élixir spécial, l'objet détecte l'ADN. Si celui-ci correspond aux personnes de la famille, il ne se passera rien. Dans le cas contraire, d'une façon ou d'une autre, la personne est blessée. Je parie que tu t'es coupée la première fois que tu l'as touchée, n'est-ce pas ?