Mutante - Tome 1

Chapitre 3-2 : Réputation

– Quoi ? m'étranglai-je. Mais comment allons nous faire ? Je n'ai même pas de fournitures et...

Ma mère me serra le bras pour m'indiquer qu'il fallait me je me calme. J'étais en train de passer d'une émotion à l'autre, chose qui en dérange plus d'un. Je trouvais ça normal, habituée à mes sautes d'humeur. Encore heureux !

– Je m'occupe de tout. Nous partirons en direction de Light mardi matin pour y arriver dans la soirée. D'ici là, ne te préoccupe que de l'anniversaire de ta meilleure amie.

– Light ? fis-je. Qu'est-ce que c'est ?

– Le nom de la ville des Lumières. Et tu vas aller à l'académie Hélios.

– Du grec ? remarquai-je en entendant le nom.

Ils aimaient vraiment tout ce qui était en rapport avec la lumière, le soleil. Un peu pompeux, selon mon avis.

– Oui. Je monte dans mon bureau en attendant je te conseille de vite aller poster cette lettre. Avec Lucy ! m'ordonna-t-elle sur un ton où la négociation ne prenait pas place.

J'acquiesçais et fourrais les documents dans une enveloppe. Je cherchais Lucy, avant de l'apercevoir revenir du jardin.

– Comment ça s'est passé ? me demanda-t-elle avec gentillesse.

– Elle m'a dit qu'elle me donnerait des réponses demain, répondis-je en haussant les épaules, pour faire mine que cela m'importait peu.

Mais bien sûr, elle n'était pas dupe et avait compris à quelle point je me mortifiais à propos de ça. J'étais à un cheveu d'avoir les réponses, et je devais encore attendre une journée.

– Je vais poster ça, dis-je en montrant la lettre. Ma mère voudrait que tu m'accompagnes, à cause des Ombres.

– Ça marche. De toute façon, ma mère est inquiète à propos des souvenirs que cela fait remonter chez Mélissa et voudrait lui parler seule à seule.

– Tu es au courant de tout ? dis-je, à moitié surprise.

– Je te raconterais sur le chemin ce que ma mère m'a dit. Laisse-moi deux secondes, je vais chercher mon pistolet !

Je n'eus pas le temps de lui demander ce que c'était, elle revint en trombe avec un tout petit pistolet blanc et gris métallique.

– Qu'est-ce c'est ? m'étonnai-je.

– Ah oui, je ne te l'avais pas montré ! C'est une petite arme basique que j'ai eus pour mes seize ans. Un peu comme un taser, elle paralyse les humains pendant quelques minutes en lançant une petite fléchette. C'est ce que j'ai utilisé contre l'Ombre qui t'a agressé.

– Ouah ! m'exclamai-je. Elle est assez étrange.

Lucy haussa les épaules, déclarant que c'était commun chez les Clans. Sur ce, elle prit la direction de la porte d'entrée et nous nous retrouvâmes à deux dans la rue.

– Surtout fait très attention, me prévint-elle en pointant un doigt sur mon buste. Des Ombres peuvent encore être là pour essayer de te tuer.

– Ce n'est pas du tout glauque, ce que tu viens de me dire, ironisai-je.

– Je ne plaisante pas, rétorqua-t-elle en me fixant de ses yeux émeraudes avec sérieux.

– OK, dis-je en soufflant, alors que mon cœur s'accélérait dangereusement. Alors tu me racontes ? .

– Par où commencer... Eh bien, de ce que je sais, ma mère et la tienne se sont rencontrées à Hélios et sont devenues amies. Puis après ton père est arrivé et comme ma mère ne s'entendait pas avec lui, elles se sont éloignées l'une de l'autre et ne se sont pas revues. Alors quand je t'ai rencontré et que t'ai présenté à ma mère, elle a tout de suite remarqué que tu avais les mêmes yeux que ton père. Du coup elle s'est douté que ta mère était Mélissa. Et voilà en gros. Ma mère ne me l'a annoncé que plus tard, quand je suis entré au centre d'entraînement à l'âge d'onze ans. D'ailleurs, quand j'ai su au centre d'entraînement que le légendaire Épéiste de la Brume était ton père, je n'en ai pas cru un mot !